22 noms dont treize nouveaux figurent dans cette 8e délégation régionale de startups qui partiront à Las Vegas du 9 au 12 janvier 2024 pour représenter l'innovation de Nouvelle-Aquitaine au CES (Consumer electronic show), le plus grand salon mondial dédié à la technologie. Il y a sera cette année question notamment d'intelligence artificielle et de technologies vertes. 22 entreprises c'est un peu moins que les années précédentes dans un contexte budgétaire davantage contraint, tant pour le conseil régional que pour beaucoup de startups qui éprouvent actuellement des difficultés à se refinancer. Une équation qui avait d'ailleurs conduit l'exécutif régional à se questionner ouvertement sur l'opportunité de ce dispositif lors du débrief collectif organisé au printemps dernier.
Le séjour à Las Vegas est pourtant devenu un classique dans l'écosystème régional depuis 2017 et a permis de décrocher plusieurs « Innovation Awards » : MyEli en 2022, qui a depuis été liquidée, avant zUFO, Facil'Iti et GLOphonics en 2023. À l'exception du millésime 2021, joué à domicile pour cas de force majeur, le conseil régional a accompagné chaque année une délégation plus ou moins importante avec un pic de 40 startups pour un budget de 340.000 euros en 2018 avant de réduire la voilure progressivement. L'an dernier, 24 startups étaient accompagnées par les membres de la « Team Naqui » qui fédère les services de la Région, la CCI Nouvelle-Aquitaine, French Tech Bordeaux, Business France et la Team France Export. Soit une délégation d'environ 80 personnes pour une facture de 120.000 euros pour la Région, en baisse de 20 % sur un an.
Une enveloppe de 100.000 euros
Et c'est le même effort de -20 % qui a été demandé cette année par l'exécutif régional. « On a évalué le dispositif mais l'évidence de le reconduire s'est vite imposée tant le numérique ruisselle dans tous les secteurs et au regard de retombées à l'international pour les entreprises accompagnées [...] Depuis 2017, on est à quatre millions d'euros de chiffre d'affaires générés pour les startups participantes », explique Alain Rousset, le président du conseil régional. L'enveloppe étant limitée cette année à 100.000 euros, il a fallu économiser sans sacrifier les quatre jours de formation préalable et la location d'un « meeting room » sur place, deux marqueurs de la stratégie régionale.
« La Région prenant en charge la moitié du coût des stands des startups, elles ne seront que treize à exposer en janvier prochain contre seize lors de la dernière édition, ajoute Arnaud Jehl, le coordinateur de la délégation. On a aussi privilégié l'Eureka Park, où les stands coûtent 5.000 euros, c'est-à-dire trois fois moins que sur l'espace marketplace. » La délégation devrait se limiter à environ 70 personnes cette année. Andréa Brouille, la vice-présidente de la Région en charge du développement économique et de l'innovation, et Frédérique Charpenel, la conseillère régionale déléguée à l'internationale, seront du voyage qui dure une petite semaine.
Mais la venue au CES de Las Vegas, à 9.000 km de Paris, suscite aussi moins d'enthousiasme qu'il y a quelques années du côté des startups avec la concurrence croissante d'autres salons internationaux moins chers et moins gourmands en empreinte carbone tels que Vivatech à Paris, Slush à Helsinki, GITX à Dubaï ou IFA à Berlin. D'autant que les jeunes pousses dont la trésorerie s'étiole sont aussi moins nombreuses à pouvoir se payer un voyage qui coûte au moins 10.000 euros et souvent bien plus. Au total, la délégation régionale a reçu entre 10 % et 20 % de candidatures en moins. « C'est logique mais cela témoigne aussi d'une maturité par rapport à l'international : chaque salon répond à une logique différente et il est important d'aller au CES pour de bonnes raisons », observe Philippe Métayer, le directeur général de la French Tech Bordeaux.
Les treize nouvelles têtes
Au total, comme l'an dernier, les deux tiers des startups accompagnées en 2024 n'ont jamais mis les pieds au CES mais la délégation est nettement moins variée géographiquement puisque 80 % des entreprises sont girondines contre 55 % l'an dernier. Le reste se partage entre la Haute-Vienne et les Pyrénées-Atlantiques alors que huit départements étaient représentés l'an dernier.
Du côté des nouveaux visages, il s'agit de ClassifID (stockage de données durables, Gironde), de Kahe (moteurs nautiques électriques, Gironde), de Molluscan Eye (biosurveillance de l'eau, Gironde), d'Olly Louise (lutte contre l'infertilité, Gironde), de Retinov (lutte contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge, Gironde), de Stellar (véhicules connectés, Gironde), de Tiki Smart (domotique, Gironde), d'AF Genèse (lutte contre la douleur chronique, Gironde), d'Etseme (lutte contre le stress au travail, Gironde), Facildata (bâtiments connectés, Gironde), de Quiet SQS (vaisselle silencieuse, Gironde), d'Xperience Immo (services pour les promoteurs immobiliers, Gironde) et de Kibodo (produits électroniques durables, Pyrénées-Atlantiques).
Les neuf vétérans
C'est la 2e participation pour le service client intelligent de Locuta (Gironde), l'équipe de diffusion du sport amateur de Rematch (Gironde), les solutions de marketing immersif de VRD Studio (Gironde), l'IA vocale industrielle d'Airudit (Gironde), les simulateurs de drones de Buttairfly (Gironde) et les solutions d'impression 3D d'Axis (Pyrénées-Atlantiques).
Le service vidéo d'aide à la décision pour les arbitres, développé par ST37 (Pyrénées-Atlantiques) se rend à Las Vegas pour la 3e fois. Pour les robots conversationnels de Dydu (Gironde) il s'agit de la 4e participation successive, mais la palme revient indéniablement aux solutions inclusives de navigation web de Facil'ITI (Haute-Vienne) puisque le CEO Frédéric Sudraud fera le déplacement pour la 7e fois !
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