L'aéroport de Bordeaux se reconstruit sur lui-même pour améliorer son expérience voyageur

L'aéroport de Bordeaux-Mérignac lance un colossal chantier de déconstruction-reconstruction pour se doter d'un nouveau bâtiment trait-d'union entre les halls A et B. Le groupement mené par Enia Architectes et Ingérop pilotera ce projet à 130 millions d'euros qui doit contribuer, fin 2028, à améliorer la qualité de service et la performance énergétique de la plateforme girondine.
Dessiné par l'agence Enia Architectes, le nouveau bâtiment central, au premier plan, fera office de trait-d'union entre le hall A, au fond, et le hall B, sur la droite.
Dessiné par l'agence Enia Architectes, le nouveau bâtiment central, au premier plan, fera office de trait-d'union entre le hall A, au fond, et le hall B, sur la droite. (Crédits : Enia Architectes)

« Nous travaillons le nouveau visage de l'aéroport et la qualité de l'expérience du voyageur depuis son arrivée en tramway ou en voiture à son départ en avion en passant par l'enregistrement, la sécurité, les commerces, le bien-être et le divertissement », annonce Simon Dreschel, le président du directoire, lors de l'annonce de cette nouvelle étape structurante pour l'avenir de l'aéroport de Bordeaux. La plateforme, qui devrait voir passer 6,5 millions de voyageurs en 2024, a en effet retenu le groupement d'entreprises chargé de la conception d'un nouveau bâtiment de 21.000 m2 qui fera office de jonction entre les halls A et B en rassemblant une partie de leurs fonctions : salle de livraison des bagages (4.200 m2), tri des bagages (6.200 m2), zones de contrôle avec six nouvelles lignes (3.000 m2), bureaux et des espaces commerciaux repensés et étoffés atour d'une vaste place de 5.000 m2.

Le lauréat est composé d'Enia Architectes, qui a notamment travaillé sur les aéroports de Lille, Ouagadougou (Burkina Fao) et Pune (Inde), du bureau d'étude Ingérop, qui planche actuellement sur la 2e ligne de bus express à Bordeaux Métropole.

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« Viser les meilleurs standards européens »

Ce projet mobilisera 130 millions d'euros HT d'ici 2028, dont 70 millions d'euros pour le seul bâtiment. Un investissement considérable au regard des 90 millions d'euros de recettes annuelles générées par l'aéroport. L'enjeu n'est pas tant d'anticiper une hausse du nombre de voyageurs - puisque le retour au trafic de 2019 n'est prévu que pour 2027-2028 - que d'améliorer le service proposé aux passagers et la gestion des flux. Le bâtiment ne prévoit pas en tant quel tel de nouveaux stationnements d'avions ni de nouvelles salles d'embarquement. Le bâtiment sera en mesure de traiter du trafic supplémentaire après 2028 mais ce n'est pas le sujet principal.

« Il faut le voir comme un processeur qui vise surtout à améliorer les temps d'attente, les parcours et le confort des voyageurs, précise Bruno Navaro, le directeur de l'exploitation. L'objectif c'est d'élever l'expérience globale au sein de l'aéroport au niveau des meilleurs standards européens tout en apportant une forte identité locale puisque nous sommes une vitrine du territoire. »

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Démolition-reconstruction

Cet « investissement conséquent et inédit » développera 9.000 m2 d'empreinte au sol pour 21.000 m2 d'espaces nouveaux qui seront exclusivement édifiés sur les surfaces déjà bâties et artificialisées de l'aéroport. Le chantier aboutira ainsi à la démolition-reconstruction de 11.000 m2 pour les étendre et les rénover.

Le futur bâtiment, comme la jetée internationale inaugurée fin 2021, vise le label HQE (haute qualité environnementale) « excellent » et est bardé de qualificatifs : lumineux, flexible, innovant, bioclimatique, confortable, etc. Au programme : 3.000 m2 de panneaux solaires en toiture, des matériaux à faible empreinte carbone tels que le bois, la récupération des eaux pluviales et de l'éclairage naturel. Le réemploi sur site des matériaux déconstruits est également prévu. « Au total, nous visons une consommation énergétique (gaz et électricité) inférieure à 50 KWh/m2 contre 200 à 250 KWh/m2 dans les bâtiments les plus anciens de l'aéroport », évalue Jean Chadoutaud, le directeur des opérations techniques.

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Les études préparatoires doivent se poursuivre jusqu'en 2026, date à laquelle les travaux débuteront pour deux ans sans interruption du trafic. La mise en service du nouveau bâtiment est annoncée pour la fin de l'année 2028.

Et le terminal Billi ?

Inauguré en 2010 pour accueillir la montée en puissance des compagnies à bas coût, le terminal Billi ne sera pas relié au futur bâtiment et il faudra toujours passer par l'extérieur pour y accéder. Ce terminal un peu rudimentaire bénéficiera cependant d'un rafraîchissement l'an prochain : une zone de départ agrandie de 600 m2, des nouveaux sanitaires, une meilleure climatisation et un nouveau café doté d'une terrasse.

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