Easyjet, Volotea, Transavia... Qui prendra la place de Ryanair à Bordeaux ?

Easyjet, Ryanair, Volotea et Transavia... Ce sont les principales compagnies aériennes à bas coût qui opèrent à l'aéroport de Bordeaux. Et le départ en novembre prochain de Ryanair, qui dessert une quarantaine destinations depuis la Gironde, ouvre l'appétit de ses trois concurrentes en particulier de Volotea. Chacune affine ses plans en vue de la saison hivernale mais surtout de l'été 2025.
Michael O'Reilly, le DG de Ryanair ici à Bordeaux en 2019, vient d'annoncer la fermeture de la base bordelaise dès le mois de novembre 2024.
Michael O'Reilly, le DG de Ryanair ici à Bordeaux en 2019, vient d'annoncer la fermeture de la base bordelaise dès le mois de novembre 2024. (Crédits : HL)

Juin 2019. Bordeaux reçoit Michael O'Reilly en grande pompe, planche de surf sous le bras et sourire jusqu'aux oreilles. Le tonitruant patron de Ryanair vient inaugurer sa nouvelle base à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac qui affichera cette année-là un trafic historique de plus de 7,7 millions de passagers. Cinq ans plus tard, le Covid est passé par là et l'euphorie du toujours plus n'est plus vraiment de mise sur fond de dérèglement climatique.

La navette Paris-Orly d'Air France n'est plus qu'un lointain souvenir, le trafic 2023 a plafonné à 6,6 millions de voyageurs l'an dernier et la compagnie low-cost irlandaise vient d'annoncer la fermeture de sa base bordelaise faute d'avoir obtenu de nouvelles ristournes commerciales. La plus grosse compagnie européenne dessert 39 destinations depuis Bordeaux, dont 30 destinations méditerranéennes ensoleillées, et a transporté plus d'un million de passagers l'an dernier. Elle suspendra tous ses vols dès le mois de novembre 2024 même si une partie des destinations est déjà desservie par des concurrents.

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Easyjet déjà en pole position

Pas de quoi inquiéter les responsables girondins. L'aéroport et la Chambre de commerce et d'industrie affichent leur sérénité, voire leur soulagement , après le départ de Ryanair qui coûtait cher aux finances publiques. Et les deux acteurs sont sereins quant à l'attractivité économique et touristique du territoire. « Nous avons déjà une quarantaine de compagnies aériennes intéressées pour reprendre les créneaux libérés. La clientèle de Ryanair sera vite remplacée, nous ne sommes pas inquiets ! », affirme ainsi Patrick Seguin, le président de la CCI. L'aéroport, qui garde un silence religieux sur ce dossier, confirme seulement discuter avec une trentaine de compagnies pour reprendre les créneaux libérés. 22 sont déjà présentes à Bordeaux opérant 128 lignes directes cet été.

Aéroport Bordeaux Mérignac

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. L'offre au départ de Bordeaux pour la saison estivale 2024 (crédit : Aéroport de Bordeaux).

« L'activité de Ryanair vise d'abord une clientèle export, c'est-à-dire des Girondins qui partent en excursion à l'étranger. Il y a donc un risque d'évaporation d'une partie de ce trafic très low-cost vers Toulouse (34 destinations proposées dont 27 en Méditerranée, NDLR) voire, pour le nord de l'Europe, vers Biarritz (cinq destinations) et Bergerac (sept destinations) », met toutefois en garde le consultant Alain Falque.

Si l'on reste en Gironde, parmi les trois compagnies low-cost qui opèrent actuellement depuis Bordeaux, Easyjet est de loin la plus active : « Nous sommes la 1ere compagnie low-cost à Bordeaux avec plus de 30 % de parts de marché et plus de 30 lignes. En 2023, nous avons transporté 2,2 millions de passagers depuis et vers Bordeaux », rappelle l'entreprise présente en Gironde depuis 18 ans. Elle confirme à La Tribune « suivre de près toutes les opportunités commerciales dans l'ensemble de son réseau en France ou ailleurs en Europe ».

Volotea ne cache pas ses ambitions

Déjà bien installée et dotée d'une base à Bordeaux depuis 2018, la compagnie britannique pourrait logiquement chercher à renforcer ses positions face à son challenger espagnol Volotea qui ne cache pas ses ambitions bordelaises onze après son arrivée en Gironde. L'implantation d'un troisième appareil en Gironde est notamment évoquée à l'avenir. « La compagnie poursuivra son ancrage de longue date avec l'Aéroport de Bordeaux et ses parties prenantes et envisagera toute possibilité de développement de son réseau au service du dynamisme économique et social de la région », précise Volotea, qui « compte annoncer des nouveautés d'ici la fin de l'année ». Au sujet de Ryanair, elle ajoute sans détour :

« Le départ d'une importante compagnie aérienne européenne laisse en effet de nombreuses opportunités que nous aurons à cœur d'explorer et de lancer prochainement, après discussion avec la direction de l'aéroport. »

Après 770.000 passagers l'an dernier, la low-cost espagnole propose une offre en hausse de 12 % pour la saison estivale, et prévoit de passer en juin prochain le cap des cinq millions de voyageurs transportés au départ de Bordeaux vers une trentaine de destinations dans sept pays (France, Espagne, Italie, Grèce, Allemagne, Croatie et l'Algérie). Volotea vient de lancer deux nouvelles destinations en Italie (Palerme et Vérone) et de renforcer ses dessertes de Rome et Venise.

Transavia met un pied dans la porte

Et puis il y a l'inconnue représentée par Transavia. La filiale d'Air France-KLM a posé un premier pied à Bordeaux en octobre dernier pour y ouvrir une liaison vers Dakar pour la saison hivernale. La marge de développement de Transavia en Gironde semble donc plus limitée. « Dans les prochaines années, le développement de Transavia France se fera prioritairement depuis l'aéroport de Paris-Orly. Mais la compagnie étudie en permanence les opportunités au départ d'autres aéroports en France, dont celui de Bordeaux », répond la compagnie à La Tribune.

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« À mon sens c'est Volotea qui devrait avoir dans l'immédiat l'appétit le plus gros à Bordeaux sur toutes les destinations laissées par Ryanair vers l'Espagne, l'Italie, la Grèce et l'Afrique-du-Nord, juge Alain Falque, ancien directeur général adjoint d'Aéroports de Paris. Easyjet a une stratégie plus réfléchie et davantage liée à ses bases européennes mais elle pourrait se positionner sur les destinations vers le nord de l'Europe. De son côté, l'aéroport de Bordeaux-Mérignac pourrait aussi se tourner vers des vols charters affrétés par des agences de voyage sur certaines destinations ponctuelles. »

Les plans de vols pour la saison hivernale d'octobre 2024 à mars 2025 donneront un premier indice des ambitions des uns et des autres mais c'est surtout la très stratégique saison estivale d'avril à septembre 2025 qui permettra de jauger les rapports de force.

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Commentaires 2
à écrit le 23/05/2024 à 14:20
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Personne, ce serait bien.

le 25/05/2024 à 15:55
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Aha et on volera vers Bordeaux pour que tu polues avec ta bmw 1 series 120g de CO2 par km, moi Dans l'avion 67g.

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