Plombées par le bâtiment, les TPE-PME restent dans le rouge en Nouvelle-Aquitaine

Tous les indicateurs ou presque sont au rouge. La conjoncture reste délicate pour beaucoup de TPE-PME de Nouvelle-Aquitaine, tout particulièrement dans le secteur du bâtiment. C'est ce qui ressort des données concordantes de plusieurs organismes régionaux pour le premier semestre 2024 alors même que l'incertitude politique née de la dissolution n'était pas encore tangible.
Dans le bâtiment comme dans les travaux publics, le niveau des carnets de commandes en Nouvelle-Aquitaine ne cesse de diminuer depuis 2021.
Dans le bâtiment comme dans les travaux publics, le niveau des carnets de commandes en Nouvelle-Aquitaine ne cesse de diminuer depuis 2021. (Crédits : Agence APPA)

Avec seulement 30.000 logements mis en chantier sur douze mois à la fin du mois d'avril 2024 en Nouvelle-Aquitaine, la filière du logement neuf continue à s'enfoncer dans la crise. Ce nouveau recul de -14 % sur un an l'amène à des niveaux jamais atteints depuis plus de 25 ans, selon les derniers chiffres de la CERC (Cellule économique régionale de la construction). Et la Gironde et les Pyrénées-Atlantiques, poumons économiques régionaux, affichent même un repli de -38 % par rapport à la moyenne décennale.

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L'économie tourne au ralenti

La crise profonde du logement neuf a des répercussions en cascade pour le tissu économique régional qui tourne déjà au ralenti comme le reste de l'économie française. La Banque de France prévoit ainsi, au plan national, une croissance du PIB particulièrement atone (+0,1%) au deuxième trimestre 2024 après un début d'année légèrement meilleur (0,2%).

Selon l'ordre des expert comptables de Nouvelle-Aquitaine, le chiffre d'affaires des 54.000 TPE-PME régionales a ainsi diminué de -0,6 % en valeur au 1er trimestre 2024. C'est le deuxième trimestre consécutif de baisse de cet indicateur et l'impact est particulièrement marqué en Gironde (-1,7 %). Et ce sont les métiers du bâtiment qui voient leur chiffre d'affaires reculer le plus : c'est notamment vrai pour la construction (-5,5 %) et les travaux de maçonnerie générale et de gros œuvre (-6,7 %).

À l'échelle régionale, la Banque de France confirme, elle-aussi, un fléchissement de l'activité dans le bâtiment au mois de mai 2024 avant un léger rebond en juin. « Les carnets de commandes se renforcent au cours du deuxième trimestre dans les travaux publics. Dans l'ensemble, la demande reste toutefois faible et favorise la concurrence, entrainant une baisse des prix des devis », précise l'institution. Son indicateur d'incertitude fondé sur les commentaires des entreprises interrogées « bondit fortement en juin et atteint ses plus hauts niveaux depuis la crise énergétique de 2022 ».

En parallèle, le taux de chômage est d'ailleurs reparti à la hausse de 0,1 point à 6,7 %, contre 7,3 % France entière, selon l'Insee qui dépeint un contexte « morose » et « peu dynamique ». Parallèlement, le volume d'offre d'emplois a diminué de -3,6 %. L'emploi salarié stagne dans les services marchands et non marchands et dans l'industrie mais baisse de -0,7 % dans la construction.

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Hausse des prix et baisse des commandes

La pente est encore plus rude pour le segment des TPE du bâtiment avec un indice d'activité de ces artisans qui recule de -6,4 % pour le quatrième trimestre consécutif. 66 % des artisans interrogés par le Cecogeb au deuxième trimestre 2024 pointent la hausse des prix des achats et charges externes comme première difficulté, devant la baisse des commandes (46 %).

Au total, le nombre de défaillances d'entreprises de la construction continue à augmenter rapidement pour renouer avec les niveaux d'avant Covid mais en restant toutefois inférieur à la moyenne décennale. Seul motif positif dans ce paysage compliqué, la progression de 2,4 % des travaux d'entretien-amélioration et de rénovation énergétique.

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