Wild Immersion, We go greenr ou Kidiwe... ces acteurs du tourisme ont pour point commun de développer des offres promouvant ou favorisant un tourisme responsable, mais aussi d'être accompagnés par une structure parapublique pour muscler leur offre dans ce domaine.
Depuis quelques années déjà, la Nouvelle-Aquitaine a en effet choisi de consolider son atout dans ce secteur en travaillant à en renforcer la dimension durable. Avec selon l'Insee 47 millions de nuitées dans les campings, hôtels et villages vacances, la grande région a en effet décroché en 2023 la première place des régions françaises en termes de fréquentation touristique en hébergement collectif. Le tourisme y génère dans son ensemble 142.000 emplois directs et indirects et pas moins de 12,3 milliards de dépenses directes, soit 9 % du PIB régional.
Dans le sillage du schéma régional de développement du tourisme et des loisirs voté en 2018, le conseil régional a lancé deux ans plus tard son Tourisme Lab, porté par l'ADI (agence de développement et d'innovation) Nouvelle-Aquitaine. Fort de ses missions de faire émerger des entreprises innovantes afin d'accroître l'attractivité du territoire, la structure accompagne notamment des porteurs de projet ou des start-up dans le cadre de son incubateur Tipi 535.
Éco-conception et énergies renouvelables
« L'axe de la durabilité, engagé depuis les débuts du Tourisme Lab, renforcé dans la période post-covid, s'est vu consolider par l'adoption l'année dernière d'une feuille de route Tourisme durable par le conseil régional et le comité régional du tourisme. Il s'agit à la fois pour les entreprises d'avoir une gestion responsable et de développer des activités et des services qui tendent vers la durabilité », avance Marion Oudenot-Piton, chargée de mission Industries des loisirs à l'ADI Nouvelle-Aquitaine et responsable du Tourisme Lab Nouvelle-Aquitaine.
Eco-conception des bâtiments, circuits courts, recours à des énergies plus vertes... autant de dimension auxquelles l'incubateur Tipi 535 du Tourisme Lab Nouvelle-Aquitaine se montre attentif dès la phase de portage des projets. « Nous suivons également des entreprises détentrices de solutions innovantes qui peuvent intéresser les acteurs du tourisme, comme la peinture éco-conçue ou l'urine humaine », poursuit Marion Oudenot-Piton.
C'est la société girondine Toopi Organics, qui propose cette dernière solution. « La collecte dans des urinoirs secs permet ensuite de transformer la matière en biostimulant, qui peut s'avérer une alternative à la fertilisation naturelle », pitchait en janvier lors d'un événement de Village by CA Aurélie Lagaüzère, directrice de la distribution de la société.
Alors que la start-up cherchait plutôt à intégrer ses installations de récupération dans des collèges, le Tourism Lab l'a orienté vers des entreprises touristiques. « Le Futuroscope de Poitiers a équipé un bloc sanitaire du parc, réduisant drastiquement sa consommation d'eau », se félicite Marion Oudenot-Piton.
Expérimenter des solutions durables
À La Rochelle, l'accélérateur rochelais Lekko a lui été créé en 2021. Porté par l'agence de développement Charentes-Tourisme et VVF, il cible de son côté des entreprises matures ayant déjà connu une première phase de commercialisation, avec pour seul prisme le tourisme durable. 15 à 20 sociétés profitent de son programme chaque année.
« L'offre concerne aussi bien le développement commercial que l'accompagnement dans les levées de fonds ou encore la possibilité d'expérimenter des solutions au sein d'un des 100 villages vacances VVF partenaires. Nous travaillons aussi beaucoup en ce moment sur la notion de finance durable », détaille Gallic Guyot, directeur de Lekko.
Parmi les sociétés accélérées, des profils généralistes dont les produits et services répondent aux besoins acteurs du secteur touristique, comme Cédre spécialisée dans le tri et la revalorisation de déchets de bureaux. Mais aussi des entreprises dédiées au tourisme comme Hoali, qui a développé une application pour cartographier les points d'eau et établissements partenaires permettant aux voyageurs de remplir leur gourde d'eau plutôt que d'acheter une bouteille en plastique.
Là aussi, l'ambition est de favoriser des solutions pouvant servir la transition des acteurs du secteur touristique. « Il n'est cependant pas facile de mesurer l'impact en terme de développement durable. Dans le cadre de notre réflexion, nous avons rejoint Impact France de façon à ce que les entreprises puissent se saisir du référentiel Impact score, pour leur permettre de mesurer leur degré d'engagement », note Gallic Guyot.
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