ESS : Vertigo Lab a mesuré l'impact de l’écosystème bordelais Darwin

C’était une première pour le site emblématique de Darwin à Bordeaux. Le bureau d’études Vertigo Lab a passé au crible les impacts économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux de l’écosystème. Un amas de chiffres, présentés ce mardi 27 février, serviront de baromètre et de repère alors que Darwin commence à essaimer son modèle au-delà de Bordeaux.
Philippe Barre, à gauche, président de Darwin Ecosystème et Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine ce mardi 27 février.
Philippe Barre, à gauche, président de Darwin Ecosystème et Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine ce mardi 27 février. (Crédits : Hélène Lerivrain)

C'est un lieu emblématique de Bordeaux, le 3ème lieu le plus visité de la métropole, qui mêle des activités économiques, culturelles, sportives, éducatives, solidaires et sociales. Darwin Ecosystème a vu le jour en 2010 sur le site de l'ancienne Caserne militaire Niel mais aucune étude d'impact n'avait encore été réalisée. C'est désormais chose faite. Le bureau d'études VertigoLab a présenté, ce mardi 27 février, les résultats de son analyse réalisée sur la base de 17 critères sociaux, sociétaux, économiques et environnementaux en présence du président de Région Alain Rousset.

1.200 emplois et 83% d'achat local

D'un point de vue du développement économique, ce site, qui s'étend sur un peu plus de 4 hectares, héberge 250 structures et représente 1.200 emplois. « Un emploi créé au sein de l'incubateur de Darwin génère trois fois plus d'emplois indirects que la moyenne des entreprises régionales », précise l'étude. Par ailleurs, les entreprises incubées par Darwin Evolution embauchent quatre fois plus de jeunes de moins de 25 ans que la moyenne des entreprises régionales.

Sur le volet de l'achat local qui est une priorité depuis la création de Darwin, à date 83 % des achats sont réalisés à moins de 150 kilomètres contre 32% en moyenne pour les entreprises régionales. 54% des achats sont réalisés sur la métropole contre 28% pour la moyenne des entreprises bordelaises. L'étude affiche 150 millions d'euros de retombées économiques sur la métropole. « Nous sommes très fiers de montrer qu'il est possible de relocaliser l'économie », a commenté Philippe Barre, président de Darwin Ecosystème.

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Trois fois moins consommateur d'énergie

« Sur le volet de la sobriété écologique, Darwin consomme en moyenne trois fois moins d'énergie qu'un site urbain équivalent. Les économies réalisées représentent 2,76 gigawatt par an, ce qui correspond à la consommation de 600 foyers en France » annonce Thomas Binet, dirigeant-fondateur de Vertigo Lab.

Ici, pas d'énergie fossile. La géothermie permet de chauffer le bâtiment, l'électricité est 100% renouvelable, l'eau pluviale est récupérée sur toutes les toitures et des bassins de rétention ont été créés pour lutter contre les inondations.Thomas Binet insiste également sur le fait que 9.000 m2 ont été désimperméabilisés et que 60 % des Darwiniens utilisent une mobilité douce pour se rendre au travail dont 40% à vélo contre 3,5% dans les grandes villes. « Cela représente 204 tonnes évitées par rapport aux émissions moyennes des Bordelais pour se rendre au travail le matin », commente Thomas Binet. « Nous maintenons et développons la biodiversité avec 225 espèces sauvages répertoriées et 18 espèces protégées sur la caserne », ajoute Philippe Barre.

95% d'investissements privés pour l'infrastructure

Il profite également de cette étude pour, chiffres à l'appui, rappeler que Darwin a fait appel à 95% de fonds privés pour l'infrastructure, soit environ 35 millions d'euros. Pour le reste, Darwin a bénéficié de 5,4% de subventions publiques dont 92% de la Région Nouvelle-Aquitaine.

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Sur le volet social, 115.000 nuitées ont été portées et financées par Darwin depuis 2013, ce qui représente deux millions d'euros de coûts évités pour les finances publiques. 730 paniers alimentaires sont distribués chaque année aux familles hébergées à Darwin.

Un modèle qui commence à essaimer

« Notre modèle qui vise à développer une nouvelle prospérité a fait ses preuves et nous commençons avec d'autres partenaires, à développer des écosystèmes ailleurs », avance Philippe Barre.

Et de citer 1.500m2 dédiés aux mangas et à la culture urbaine à Angoulême, un site consacré à la résilience forestière à Arcachon et 2.000m2 pour la culture et le vivant à Paris. Parmi les prochaines étapes, une convention devrait être signée entre Darwin et la région Nouvelle-Aquitaine en juin prochain. « L'idée, au delà de l'accompagnement politique et des aides apportées, consiste à travailler de manière transversale à l'échelle du territoire et de voir comment Darwin peut inspirer, essaimer et développer de nouvelles opportunités », confie Philippe Barre à La Tribune.

« Si l'institution régionale accompagne et est intéressée par Darwin c'est parce que je crois profondément que c'est autour des initiatives locales que les innovations vont se diffuser dans la société et bravo pour cela. Vous êtes un démonstrateur. L'autre point qui est essentiel, c'est l'incubation d'entreprises. Vous avez massifié la création d'entreprises et d'associations », a salué Alain Rousset.

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