Une ferme géante de plus de 3.000 bovins soulève l'inquiétude dans le Limousin

DÉCRYPTAGE. Enjeu de souveraineté alimentaire ou agriculture sans paysans ? Le projet « Terres de Chavaignac », porté par le groupe agroalimentaire français T'Rhéa cristallise les tensions à Peyrilhac, au nord de Limoges. Après l'enquête publique qui a très fortement mobilisé, l'avis du commissaire enquêteur est attendu mi-juin. Les riverains et syndicats agricoles expriment leurs vives inquiétudes sur l'ampleur de cette exploitation de 3.000 bovins où « 5.000 animaux pourront être produits par an ».
Six stabulations sont actuellement dédiées à l’engraissement de bovins sur la ferme d’Emmanuel Thomas, à Peyrilhac, soit une capacité de 700 têtes. Les quatre autres bâtiments servant actuellement de stockage seront aménagés par le groupe T’Rhéa.
Six stabulations sont actuellement dédiées à l’engraissement de bovins sur la ferme d’Emmanuel Thomas, à Peyrilhac, soit une capacité de 700 têtes. Les quatre autres bâtiments servant actuellement de stockage seront aménagés par le groupe T’Rhéa. (Crédits : Frédéric Aujoux)

Après avoir découvert ce projet d'atelier d'engraissement géant à Peyrilhac, un collectif de riverains s'est créé fin février. Comme il dépasse, et de loin, les 800 unités de gros bétail, une procédure ICPE (installation classée pour la protection de l'environnement) a été lancée. À la suite de l'enquête publique, close depuis le 12 avril, le commissaire enquêteur a demandé un mois de plus pour rendre un avis face au grand nombre de contributions reçues. « C'est un désaveu cinglant : 11.000 contributions, là où ce type de projet table en général sur à peine quelques centaines ! Et plus de 95 % expriment une opposition résolue à cette aberration économique, écologique et sociale », indique Jacques Caplat de l'association Agir pour l'environnement. Il demande au commissaire-enquêteur « de rejeter un projet à contresens de l'histoire».

Lire aussiPure Salmon retire temporairement les demandes d'autorisation pour son élevage de saumons en Gironde

« 5.000 animaux produits par an »

Pourquoi une telle levée de bouclier ? Le projet « Terres de Cavaignac » concerne l'exploitation d'Emmanuel Thomas, un éleveur de 61 ans qui veut partir à la retraite et ne souhaite pas s'exprimer sur le sujet. Elle se situe au lieu-dit Chavaignac, à Peyrilhac, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Limoges. Ses terres réparties sur les communes de Peyrilhac, Nieul et Veyrac s'étendent sur 600 hectares de surface agricole utile, dont 80 hectares en propriété et le reste en fermage. En 2008, six bâtiments pour l'engraissement équipés de panneaux photovoltaïques sont sortis de terre et quatre de plus en 2021 pour stocker matériel et fourrage. Une petite ferme se situe au hameau des Borderies, à la sortie du village, et une stabulation destinée à l'engraissement à Puymaud sur Nieul. L'éleveur en système naisseur-engraisseur détient un cheptel de vaches Limousines et prépare 700 bovins laitiers et de boucherie par an vendus à l'export. Il emploie cinq salariés à plein temps et quatre stagiaires de l'enseignement agricole.

Mais de 700 têtes actuellement, le site pourrait bientôt accueillir 3.000 animaux en permanence. En effet, le projet « Terres de Chavaignac » affole les compteurs dans un département réputé pour l'élevage extensif avec une production prévue de « 5.000 animaux par an soit 400 vaches de réforme, 2.800 jeunes bovins de moins de 22 mois et le reste en génisses de boucherie principalement de race Limousine et du Charolais », annonce Pascal Nowak, chargé de mission développement des territoires chez T'Rhéa. Ce groupe de 700 salariés commercialise plus de 100.000 tonnes de viande par an pour 480 millions d'euros de chiffre d'affaires. « Les six bâtiments aménagés serviront pour la finition des femelles et accueilleront 115 femelles chacun et seront pleins à 90 %. Les quatre autres de 400 places chacun seront aménagés pour l'engraissement des jeunes bovins. Le taux de remplissage est estimé à 85 % donc ils ne seront pas forcément pleins en permanence. L'autre bâtiment de 110 places, à Nieul, sera pour l'engraissement des vaches de réforme », poursuit le responsable de T'Rhéa.

Les jeunes bovins seront exportés principalement vers l'Italie et la Grèce, même si le groupe compte trouver un débouché en France sur ce produit boudé des consommateurs. Pour l'abreuvement, un bassin sera construit pour récupérer les eaux de toiture et drainage de certaines parcelles.

Lire aussiLes robots agricoles en quête de force industrielle face aux herbicides

« Le risque majeur dans dix ans est la raréfaction du produit »

Les vaches de réforme (6 à 10 produites/semaine), les génisses (35 à 40/sem.) et les jeunes bovins (45 à 50/sem.) seront abattus et transformés dans un rayon proche. En effet, le groupe détient les abattoirs de Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et Thiviers (Dordogne). Il est actionnaire majoritaire dans celui de Montmorillon et intervient en prestation de services à Limoges. « Le bilan carbone sera meilleur avec peu de déplacements pour les animaux qui aujourd'hui vont en Italie et Espagne pour l'engraissement. Certaines carcasses reviennent en France », avance Pascal Nowak. Le groupe a prévu dix emplois directs et vingt induits. « Le risque majeur dans dix ans est la raréfaction du produit ce qui laisse la porte ouverte aux viandes étrangères. » Le groupe attend l'avis consultatif du commissaire enquêteur mais indique que sur « les 11.000 contributions, il y a 25 questions auxquelles il faut qu'on réponde. »

Lire aussiLa production de viande décroche sous l'effet du marché et de la consommation

« Terres de Chavaignac »

Avec ce projet d'atelier d'engraissement, le groupe prévoit de produire 5 000 bovins par an avec plus de 3.000 animaux sur place en permanence. (Crédit : Frédéric Aujoux)

« 100 camions et 180 véhicules légers par mois »

Le collectif de riverains « Tous contre l'engraissement intensif à Peyrilhac » a lancé une pétition qui frôle déjà les 12.000 signatures. Frédéric Aujoux, artisan taxi, habite à 350 m des stabulations. « Aujourd'hui, c'est 700 têtes et six stabus remplies. Après, les autres feront partie de l'atelier d'engraissement ce qui va multiplier par 3,4 et va faire beaucoup plus de bruit et d'odeur. » Il pointe du doigt la hausse du trafic. « Les camions vont traverser Peyrilhac tous les jours, toutes les semaines, plus de 100 camions sont annoncés par mois et 180 véhicules légers sur des routes déjà dégradées par l'exploitation actuelle de moindre taille. »

Les interrogations sont nombreuses que ce soit « le non respect du bien-être animal, la gestion de l'eau car ils veulent tout récupérer, même les eaux de ruissellement de surface donc il n'y aura plus d'eau sur les terres autour. » Il se questionne quant à « l'impact sur l'environnement local en raison de la gestion des effluents sur site. » Il ne comprend pas que « le dossier MRAE [Mission régionale d'autorité environnementale, NDLR] n'ait pas été fait, on ne sait pas les retombées. » Il souhaite que « dans l'idéal le projet soit stoppé ou qu'il continue au même stade, mais pas plus. »

« Un projet sans paysans »

Même crainte de la part de Catherine Friconnet, propriétaire avec son époux, d'un étang depuis 2015, leur « projet de vie ». Il est loué à la semaine à des carpistes adeptes du no-kill, en majorité britanniques. Et, là-aussi, l'inquiétude est palpable : « Les quatre plus grandes stabus d'environ 1.000 m2 sont à environ 80 m de notre clôture, précise-t-elle, elles devraient accueillir 450 veaux chacune et on redoute des pollutions par le lisier. Si l'étang est pollué, on perdra notre activité ! » Son cheptel de carpes a « une certaine valeur, on est minimisé dans leur projet, on n'est pas considéré comme une entreprise. Pour eux, c'est une pêcherie. Le risque économique est donc important. » Elle espère l'arrêt du projet et mise sur le refus des propriétaires de poursuivre leurs baux. Dans ce cas, le groupe pourrait « redimensionner le projet différemment », rétorque Pascal Nowak.

La Confédération Paysanne s'est aussi faite entendre. Son porte parole haut-viennois Philippe Babaudou dénonce « un projet sans paysans qui va concentrer beaucoup d'animaux. On a d'un côté des fermes qui s'agrandissent et sont de moins en moins reprenables et de l'autre, des industriels de l'alimentation qui veulent sécuriser leurs approvisionnements et rachètent des fermes », constate-t-il. « Ils captent les capitaux de l'agriculture pour faire fonctionner leurs outils de production. » Selon lui, il serait en rupture avec les attentes des consommateurs. « Ce n'est pas un modèle compatible avec nos exigences alimentaires, assène-t-il. On est contre le projet mais on n'est pas contre l'engraissement sur place mais dans un autre système, avec plus de paysans. » Il va rester vigilant sur la question du traitement des fumiers en attendant « un méthaniseur qui n'est pas construit. »

Lire aussiL'agriculture menacée par un choc démographique inédit en Nouvelle-Aquitaine (1/4)

Mais le décompte de l'impact de la future exploitation reste soumis à interprétations. Mais, selon nos informations, en comptant les activités de naisseur-engraisseur et de préparation sanitaire de broutards de l'exploitant actuel, il y aurait aujourd'hui plus de bêtes qui passeraient sur l'exploitation que dans le projet futur porté par T'Rhéa.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 35
à écrit le 10/05/2024 à 8:51
Signaler
Ferme geante ... risible .. En Californie, les fermes elevent 15 000 Bovins par an depuis 20 ans, On confond Amenagement du Territoire et Elevage en France, Amateurisme, pas etonnant que Beefsteak francais soit plus cher que ses concurrents,pas ...

le 10/05/2024 à 9:28
Signaler
Ben oui comme la bombe nucléaire existe les mines anti-personnels sont logiques ! Hé ce que yen a là dedans hein !? LOL ! ^^

à écrit le 08/05/2024 à 23:24
Signaler
« en rupture avec les attentes des consommateurs » Ce sont eux qui le disent. C'est l'inverse que je constate dans les supermarchés, la plupart des gens achètent pas du pas cher, alors autant qu'il soit produit en France. « On n'est pas contre l...

le 09/05/2024 à 9:18
Signaler
Dri Monsanto ^^

à écrit le 08/05/2024 à 22:26
Signaler
Une usine à viande subventionnée par nos impôts ultrapolluante au regard des gaz à effet de serre issue des déjections bovines et contribuant à l'épuisement de terres agricoles massivement souillées de produits phytosanitaires empoisonnant les nap...

à écrit le 07/05/2024 à 23:09
Signaler
L'existe bien un Plateau de Millevaches depuis fort longtemps; passer à 3 Plateaux de Millevaches ne me parait pas incongru: la population de consommateurs a crû depuis lors.

le 08/05/2024 à 8:48
Signaler
"L'existe bien un Plateau de Millevaches depuis fort longtemps; passer à 3 Plateaux de Millevaches " Si vous pouviez éviter de nous imposer votre humour en plus de vos poisons les gars, qu'on meure ok c'est c eque vous voulez visiblement mais que ce ...

à écrit le 07/05/2024 à 16:23
Signaler
nous n'avons pas d'autre choix si nous voulons conserver une agriculture Nous sommes le pays ou nous avons les plus petites fermes.,,, les arroser de subventions est ridicule quand on voit qu'ils ne peuvent même pas nous fournir en blé dur pour fair...

le 07/05/2024 à 16:53
Signaler
L’alternative est de payer plus cher ce que ces petites fermes produisent pour que ceux qui y travaillent puissent en vivre. Mais alors c’est tout une partie de la population qui devra se serrer la ceinture en diminuant leur consommation de produits ...

le 08/05/2024 à 8:46
Signaler
"nous n'avons pas d'autre choix" Intellectuellement visiblement et définitivement non en effet mais bon des gens pensent tous les jours quand même hein, on pourrait les essayer pour voir ? Pour changer.

le 08/05/2024 à 9:15
Signaler
il y a une autre solution obliger toutes les communes sans exception a avoir sur leur sol des fermes avec betails en rapport ave le nombre d'habitants ceci pour les ecolos bobos montrez nous votre sincerites

le 08/05/2024 à 10:21
Signaler
"des fermes avec betails en rapport ave le nombre d'habitants" Ce serait une excellente idée, en prenant en compte les populations urbaines, donc elle ne sera jamais mise en pratique car comme le disait Coluche" Si voter changeait les choses ça fait ...

à écrit le 07/05/2024 à 16:19
Signaler
Site de T’Rhéa : Nos racines : l’indépendance et la passion de la viande. Dans la famille Imbert, la passion de la viande est transmise de génération en génération depuis le XIXème siècle. Issu d’une famille de chevillards de la région niçoise, Mr ...

à écrit le 07/05/2024 à 15:33
Signaler
Ce projet bas de gamme est nuisible pour l'image de tout l'agroalimentaire de notre pays.

à écrit le 07/05/2024 à 15:27
Signaler
Cette ferme est un hymne à la diffusion de virus bovins. La consommation d'eau et la pollution sont supérieurs à ceux d'une raffinerie. La France est le pays du luxe pas de la viande low cost. Laissons faire ce type de production aux allemands et ...

le 07/05/2024 à 16:36
Signaler
Les smicards, les petits retraités, les employés dans les restaurants d'entreprise seront contents de de manger de la viande à 100€ le kilo ...et de payer l'essence 5€ le litre (cultivons la rareté) pour leur 'voiture de luxe' Entre parenthèse pou...

le 07/05/2024 à 20:12
Signaler
De la viande à 100 euros/kg ? Vous délirez ?

à écrit le 07/05/2024 à 15:25
Signaler
Cette ferme est un hymne à la diffusion de virus bovins. La consommation d'eau et la pollution sont supérieurs à ceux d'une La France est le pays du luxe pas de la viande low cost. Laissons faire ce type de production aux allemands et n'élevons que...

à écrit le 07/05/2024 à 15:22
Signaler
Dans ce contexte de souveraineté alimentaire, la seule question qui vaille c'est : le projet est-il légal et en accord avec la réglementation? Dans l'affirmative, la psychologie de la vache en élevage intensif est sans intérêt

le 07/05/2024 à 17:18
Signaler
Le bien être animal ne vous concerne pas apparemment !

le 07/05/2024 à 17:22
Signaler
Les animaux ne sont pas de simples marchandises.

à écrit le 07/05/2024 à 15:00
Signaler
Ce n'est pas la souveraineté alimentaire qui intéresse ces entreprises, mais de créer et développer l'industrie agricole, donc de faire du fric. Ces gens n'ont qu'une vision à court terme de l'agriculture, l'avenir de la planète et la qualité aliment...

à écrit le 07/05/2024 à 14:36
Signaler
Faire une comparaison entre bovins et Ouïghours me laisse sans voix. Il faut vraiment n'avoir rien à faire pour s'intéresser à ce genre de débat.

à écrit le 07/05/2024 à 13:53
Signaler
A u départ, je pensai juste qu'il s'agissait d'un article sur le nouveau siège de RENAISSANCE. Et je me disais que LA TRIBUNE n'était pas très aimable. Après, quand j'ai vu qu'il s'agissait de bovins et non pas de moutons, j'ai compris l'article.

à écrit le 07/05/2024 à 12:59
Signaler
Mais la "crise" agricole actuelle que nous vivons actuellement vient justement de cette absence de grandes fermes : qu´est-ce que peut faire un agriculteur seul, devant s´occuper d´une entreprise 7 jours sur 7, qui a besoin de traçabilité, de négocia...

le 07/05/2024 à 13:12
Signaler
@Patricia - C'est quand même débile un "truc" pareil. C'est considérer les animaux comme des machines à viande ou à produire du lait dans des conditions carcérales. Ceci me fait penser aux Ouïghours en Chine, aux prisonniers politiques...

le 07/05/2024 à 13:27
Signaler
Les fermes de 100 000 vaches en Chine c'est pour éviter la fraude concernant le lait (plus facile à surveiller). On finira peut-être par avoir, comme pour les œufs, une indication du mode d'élevage : 100% stabulé sans accès extérieur, 50% à brouter ...

le 08/05/2024 à 8:44
Signaler
Patricia Bayer ^^

le 08/05/2024 à 12:43
Signaler
@ Valbel89, Photo73, Dossier51 : qu est-ce que vous croyez : d un coté le petit paysan qui est un saint, nourrit la France, ne pollut pas, et de l autre des grands groupes? Vous voulez du bio du vrai, avec des vaches détentues, des céréales sans pes...

le 08/05/2024 à 18:55
Signaler
A Patricia Bayer: Le paysan est payé à travailler la terre, le dirigeant politique a faire en sorte qu'ils ne nous empoisonnent pas puisque tu veux remettre les éléments dans le bon sens. La défaillance que l'on peut modifier est en haut, celle d'en ...

le 08/05/2024 à 23:58
Signaler
@reponse de Patricia - En ce qui concerne l'élevage, toutes les études montrent que la consommation de viande dans les pays développés va décroître. Quant aux produits bio, produits localement et en circuit court , les prix ne sont pas aussi exhorbi...

le 09/05/2024 à 8:04
Signaler
@ Valbe189 : quand vous achetez des produits « bio »,vous croyez qu´ils sont purs, sans pesticides, avec de la semence locale, soumis à aucun traitement ? Ces « produits Bio » correspondent à un cahier des charges, qui fixent des normes. Si vous voul...

le 09/05/2024 à 9:21
Signaler
"quand vous achetez des produits « bio »,vous croyez qu´ils sont purs," Et donc parce que les produits bios ne sont pas bios il faut acheter les produits pires ? "Il pleut à Toulouse donc je vais sortir mon parapluie à Madrid !" LOL ! Vas y Patricia...

à écrit le 07/05/2024 à 11:50
Signaler
Le problème étant que nos dirigeants politiques se font complices de nos grands pollueurs afin de traquer les défenseurs de la nature partout où ils se trouvent tout comme les gilets jaunes d'ailleurs dont les leaders se sont bien fait harceler d'une...

le 07/05/2024 à 12:51
Signaler
la ferme des mille vache dans les hauts de france a recu un non du gouvernement pour quelle raison vas t'on accorde a trois fois plus si ce n'est la reponse de m macron au monde agricole avant les europeenne rien de plus clair

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.