Former des ingénieurs e-santé, première brique du campus santé numérique du Limousin

Avec le nouveau parcours de formation en e-santé du groupe 3iL ingénieurs, qui ouvrira en septembre à l'Université de Limoges, le futur campus en santé numérique du Limousin prend forme.
Pour Arnaud Boujut, enseignant chercheur à 3iL Havae, « il y a de gros enjeux en termes de souveraineté des systèmes de santé » d'où la nécessité de former des ingénieurs en e-santé pour répondre à un marché en forte croissance. (Crédit : 3iL Ingénieurs)
Pour Arnaud Boujut, enseignant chercheur à 3iL Havae, « il y a de gros enjeux en termes de souveraineté des systèmes de santé » d'où la nécessité de former des ingénieurs en e-santé pour répondre à un marché en forte croissance. (Crédit : 3iL Ingénieurs) (Crédits : 3iL Ingénieurs)

Les patients de demain ne seront pas soignés comme ceux d'aujourd'hui grâce à la transition numérique du secteur. Le développement de la télémédecine, la mise sur le marché d'applications de e-santé, la numérisation des données médicales et la montée en puissance de l'IA vont bouleverser la prise en charge. Pour anticiper les besoins en nouvelles compétences, un campus numérique baptisé « Cinerg'e-santé » est en train de voir le jour à Limoges.

Lauréat fin 2022 de l'appel à manifestation d'intérêt « Compétences et métiers d'avenir » de France 2030, ce projet est porté par l'Université de Limoges, avec en tête l'équipe du Pr Laurent Fourcade, et le CHU de Limoges ainsi que l'école limougeaude 3iL Ingénieurs, soutenu financièrement par l'Agence nationale de la recherche.

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« La médecine de demain se veut surtout préventive »

Sa vocation sera de faire, de la formation initiale et continue, un levier en vue de développer et d'intégrer le numérique dans ce secteur afin de l'ancrer dans la formation des futurs soignants, cadres, ingénieurs et managers.

La première brique du campus e-santé sera posée en septembre avec la 1ère promotion d'élèves-ingénieurs en santé numérique de l'école 3iL Ingénieurs. Ce module de 165 heures vise à acquérir des compétences en termes de protection des données médicales, réalité entendue, dossiers médicaux électroniques, analyse d'images avec l'intelligence artificielle, big data...

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Ce parcours soutenu par Ballast Invest, business angel en santé digitale, se traduit par une chaire e-santé. « La métamorphose de notre rapport à la santé est amorcée grâce à l'avènement du numérique dans ce secteur, constate Arnaud Boujut, enseignant chercheur à 3iL Havae (Handicap, activité, vieillissement, autonomie, environnement). Il y a de gros enjeux en termes de souveraineté des systèmes de santé. La médecine de demain se veut plus de proximité, du quotidien et surtout préventive alors qu'aujourd'hui, on va voir le médecin quand on est malade. Les GAFA ont bien compris cet enjeu de la prévention et ils investissent actuellement très largement dan ce secteur. »

Un marché en forte croissance

D'ici trois à cinq ans, une croissance estimée à 48 % est attendue sur le marché de l'e-santé qui totalise aujourd'hui 6.500 entreprises pour un chiffre d'affaires d'environ 5 milliards en 2022. D'après une enquête Opiiec (Observatoire prospectif des métiers et des qualifications) de 2024, les effectifs de la e-santé évalués actuellement à 42.000 salariés devraient augmenter de 63 % d'ici trois à cinq ans pour atteindre 68.500 salariés.

« Avec ce nouveau parcours, nous formerons une nouvelle génération d'ingénieurs capables de relever les défis, d'innover et de contribuer au progrès en santé digitale en pleine expansion et essentiel pour l'avenir », assure Dominique Baillargeat, directrice de 3iL Ingénieurs. La formation de professionnels s'annoncent donc déterminante pour faire face à cet enjeu. « Il y a un besoin énorme d'ingénieurs formés aux règles techniques spécifiques de l'e-santé, confirme Laurent van Lerberghe, président de Ballast invest. 4.000 startups sont actives dans la santé digitale en Europe dont 1.400 à maturité. Cela prouve le dynamisme du secteur et les fortes opportunités de recrutements et de croissance. » L'investisseur va accorder deux bourses d'études au mérite pour la prochaine rentrée et il s'est engagé à soutenir des projets étudiants innovants.

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