Un besoin annuel de 45.000 logements neufs en Nouvelle-Aquitaine, selon les aménageurs

Il faudrait construire 45.000 logements par an à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine pour répondre aux besoins du territoire d'ici 2030. Sans surprise, Bordeaux Métropole et la façade atlantique concentrent les besoins. Ce sont les conclusions d'une étude de l’École supérieure des professions immobilières et de l’Union nationale des aménageurs visant à défendre leurs intérêts en pleine crise du logement neuf. Ils alertent notamment sur la nécessité de proposer davantage de logements plus petits à cause du desserrement des ménages
Selon l'étude de l'ESPI, le besoin annuel de logements par an en Nouvelle-Aquitaine est compris entre 43.687 et 48.280 et entre 8.614 et 9.891 sur Bordeaux Métropole.
Selon l'étude de l'ESPI, le besoin annuel de logements par an en Nouvelle-Aquitaine est compris entre 43.687 et 48.280 et entre 8.614 et 9.891 sur Bordeaux Métropole. (Crédits : Agence APPA)

« La France fait face à un impensé urbain et à un manque de planification », lance Paul Meyer, délégué général de l'Union nationale des aménageurs (Unam) en déplacement à Bordeaux ce mardi 28 mai. « Il a été considéré que les métropoles avaient accueilli la croissance démographique française, c'est vrai pour le développement économique, c'est faux pour le logement. L'habitat s'est fait en périphérie », poursuit Paul Meyer qui tire la sonnette d'alarme sur les besoins en logements. Alors qu'ils ont été évalués à 250.000 par an par les pouvoirs publics sur le plan national, pour l'Unam il en faudrait 400.000. Elle s'appuie pour cela sur une étude succincte réalisée par l'Espi (École supérieure des professions immobilières) présentée actuellement aux quatre coins du pays dans un contexte de crise profonde de la construction neuve. Le nombre de permis de construire est ainsi tombée au plus bas en France depuis 30 ans.

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Un desserrement des ménages important

Selon ce document, il faudrait produire en moyenne 45.000 logements par an en Nouvelle-Aquitaine d'ici 2030 -précisément entre 43.700 et 48.300 selon les scénarii- pour répondre aux besoins du territoire et entre 8.600 et 9.900 dans la métropole bordelaise. L'an dernier, les mises en chantier de logements en Nouvelle-Aquitaine sont tombées au plus bas depuis 20 ans avec moins de 38.000 unités contre plus de 46.000 en moyenne depuis 2010.

Dans le détail de l'étude de l'Espi, en Nouvelle-Aquitaine le desserrement des ménages, dû notamment aux divorces et au vieillissement représente un besoin de 16.120 logements par an soit 37 % du total, 1.673 pour Bordeaux Métropole. « Il existe un desserrement des ménages fort au sein des espaces ruraux et des littoraux en raison du vieillissement de la population et au cœur des grandes villes où sont présents de jeunes étudiants et où le taux de divorces est important. Cela nécessite beaucoup de petits logements. Le phénomène est moins marqué au sein des couronnes périurbaines, telles que celles de Bordeaux, Limoges ou Poitiers, où résident les familles avec enfants, en maison individuelle surtout », précise l'étude.

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L'effet démographique reste malgré tout un facteur important dans la région (+9.190 logements par an) tout particulièrement dans la métropole bordelaise (+5.841) qui concentre 60 % de la demande potentielle de logements par an à l'échelle de la région sur ce critère. Mais aussi sur l'ensemble du littoral atlantique de La Rochelle au Pays basque.

Unam

Cliquez sur la carte pour l'agrandir (crédits : Unam / Espi).

Plusieurs priorités pour l'Unam

« L'étude de l'Espi, associée à l'expertise du terrain des professionnels que nous représentons, outillera utilement les décideurs publics qui souhaitent répondre à la crise du logement qui frappe particulièrement notre région », a commenté Jérôme Banderier, président de l'Unam Nouvelle-Aquitaine.

Dans un contexte de crise de l'immobilier, l'Unam, à l'instar d'autres organisations professionnelles du secteur, brandit donc ces chiffres pour demander prioritairement le retour du prêt à taux zéro pour les maisons individuelles neuves qui sont exclues du dispositif depuis le 1er janvier 2024. « C'est l'outil d'accession à la propriété des classes moyennes », insiste Paul Meyer quand bien même c'est aussi un puissant moteur d'artificialisation des sols. L'Unam soutient également la mise en place d'une TVA maire bâtisseur, selon le principe d'une partie reversée aux communes pour chaque opération nouvelle. Enfin, elle défend le permis d'aménager multi-sites et renaturation, « un outil juridique pour recoudre la ville et refaire de la cohérence urbaine. »

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Commentaire 1
à écrit le 30/05/2024 à 10:03
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Je peux vous indiquer une quarantaine de villages dans lesquels plus de la moitié des maisons sont abandonnées et forcément qu'en nouvelle aquitaine je ne les connais pas toutes mais qu'il y en a pléthore. Marre de la marge bénéficiaire de l'actionna...

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