Industrie : Optikan finalise son scanner de contrôle qualité « au cœur de la matière »

Optikan, acteur du contrôle industriel non-destructif, vient de clôturer une levée de fonds de 830.000 euros pour terminer le développement de son scanner de contrôle qualité par ondes térahertz. L’entreprise basée à Blanquefort, en Gironde, vise deux marchés prioritaires.
Optikan a développé un scanner qui prend la forme d'un portique installé autour d'une chaine de convoyage qui va permettre d'inspecter un produit pour y détecter d'éventuels défauts.
Optikan a développé un scanner qui prend la forme d'un portique installé autour d'une chaine de convoyage qui va permettre d'inspecter un produit pour y détecter d'éventuels défauts. (Crédits : Optikan)

Optikan vise un lancement de la commercialisation de son scanner industriel en 2025. Pour aborder cette dernière ligne droite, l'entreprise créée en 2021 à l'issue de sept années de recherche au Laboratoire d'intégration du matériau au système (IMS)de l'Université de Bordeaux annonce avoir clôturé une levée de fonds de 830.000 euros menée par Techno'Start -le fonds d'Investissement adossé à Bordeaux Technowest-, le réseau de Business Angels Arts & Métiers et le fonds Synergence Invest, aux côtés de Bpifrance pour le compte de l'État et de la Région Nouvelle-Aquitaine.

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Augmenter la cadence d'inspection

Concrètement, Optikan a développé un scanner qui prend la forme d'un portique installé autour d'une chaine qui va permettre d'inspecter un produit pour y détecter d'éventuels défauts. « Les ondes térahertz ont l'avantage de pénétrer les matériaux non-conducteurs tels que les élastomères, composites, textiles, bois ou céramiques. Contrairement aux techniques existantes de contrôle non destructif par rayons X, ultrasons ou infrarouges, les ondes térahertz permettent une inspection au cœur de la matière, sans contact ni danger », rappelle Yoann Cudonnec, responsable marketing chez Optikan. « Le rayonnement térahertz est connu depuis une vingtaine d'années mais plutôt utilisé dans les laboratoires. Il permettait jusqu'à présent d'analyser des échantillons de la matière mais pas de contrôler 100 % d'une production en continu et en temps réel. »

Pour y parvenir, Optikan a déjà franchi plusieurs étapes. En 2023, l'entreprise a développé un système de laboratoire qui a permis de valider la faisabilité technique d'inspection pour de nombreux cas d'usages industriels. En parallèle, la startup a réalisé un démonstrateur de son innovation de rupture permettant l'inspection térahertz à très haute vitesse. « La vitesse doit encore être améliorée pour suivre la cadence de la ligne de production afin que le process ne soit pas impacté. L'idée est d'avoir un convoyeur qui puisse défiler à 3 mètres par seconde. C'est ce sur quoi nous travaillons », explique Yoann Cudonnec. L'équipe de huit personnes planche également sur le logiciel d'intelligence artificielle qui permettra de classer les défauts observés et ainsi éviter les faux positifs. Optikan vise la sortie de son produit fini en 2025.

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Deux marchés ciblés

Dans un premier temps, Optikan ciblera les acteurs du recyclage pour leur permettre de détecter, sur leurs lignes, des perturbateurs au recyclage, mais aussi les industriels de la transformation de panneaux de bois. « Si nous prenons l'exemple d'un fabricant de meuble qui intègre du bois recyclé dans son processus de fabrication, il s'agit de détecter les corps étrangers avant même que les panneaux ne rentrent sur la ligne de fabrication. Les corps étrangers sont en effet susceptibles d'abîmer les machines de presse notamment », explique Yoann Cudonnec.

Le modèle économique de l'entreprise reposera sur la vente du scanner au prix de 100.000 euros auquel s'ajouteront des prestations de maintenance du système et du logiciel. Optikan devra vendre dix scanners pour atteindre le seuil de rentabilité.

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