Optikan mise sur le rayonnement térahertz pour le contrôle qualité industriel

Après plusieurs années de recherche, Optikan a réalisé un premier prototype de scanner pour le contrôle qualité non-destructif basé sur le rayonnement térahertz. La startup basée à Blanquefort, près de Bordeaux, a signé ses deux premiers contrats de vente. Objectif : démocratiser l’usage du rayonnement térahertz dans l’industrie pour limiter les pertes liées à la non conformité d’un produit.
De gauche à droite, les quatre associés co-fondateurs, Matthieu Maures, Quentin Cassar, Jean-Baptiste Perraud et Yoann Cudonnec.
De gauche à droite, les quatre associés co-fondateurs, Matthieu Maures, Quentin Cassar, Jean-Baptiste Perraud et Yoann Cudonnec. (Crédits : Optikan)

La société Optikan est née en avril 2021 de ce constat : en ligne automatisée et à cadence industrielle, plus de 5 % du chiffre d'affaires des industriels serait  perdu chaque année dans les coûts de non-qualité. Un chiffre révélé à l'occasion d'un étude menée par l'Afnor auprès d'industriels en 2017. « Les produits sortis d'usine avec des défauts peuvent entraîner des rappels de produits. Ainsi, par exemple, dans le domaine de la fabrication de tubes en plastique pour le BTP, si l'épaisseur n'est pas bonne et que le fabricant s'en rend compte à posteriori, il va devoir mettre au rebut cette production », illustre Yoann Cudonnec, associé chez Optikan et directeur du marketing.

« Le contrôle qualité existe évidemment dans les entreprises, mais les technologies existantes sont limitées. Un scanner par rayon X a un impact sur le matériau inspecté et sur le corps humain ce qui implique l'utilisation de protections pour les opérateurs. Les technologies ultra-sons permettent d'inspecter l'intérieur des matériaux mais nécessitent d'être en contact avec le matériau », poursuit Yoann Cudonnec.

Optikan met, de son côté, en avant une absence de contact avec la pièce, un rayonnement non-ionisant et un caractère non-destructif. L'entreprise, fondée à l'issue de plusieurs années de recherche de deux des co-fondateurs, propose des solutions de contrôle qualité de pièces manufacturées grâce à l'emploi des ondes térahertz. L'idée ? Inspecter au cœur de la matière, détecter des défauts et réaliser, en particulier, des mesures d'épaisseurs, sans impacter la chaîne de production d'un industriel.

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Levée d'un frein majeur pour l'industrie

Car telle est bien l'ambition d'Optikan. L'entreprise souhaite utiliser ces ondes pour le contrôle qualité industriel qui est aujourd'hui assez marginal. « Utilisable depuis moins de 20 ans, ce rayonnement peine à pénétrer l'industrie en raison de sa complexité d'utilisation et de la lenteur des systèmes existants », explique Yoann Cudonnec. C'est précisément sur ce point qu'a travaillé Optikan. Elle a développé un système terahetz capable de fonctionner à cadence industrielle avec la possibilité de faire un scan rapide et adapté à l'environnement de l'industriel.

« Nous avons l'ambition de démocratiser l'usage du rayonnement térahertz en industrie pour le contrôle non destructif. Il y a eu beaucoup de phases de recherche dans les laboratoires et nous arrivons aujourd'hui à un stade de développement de la technologie assez intéressant. Les composants sont plus compacts, moins chers et plus nombreux », avance ainsi Yoann Cudonnec.

Optikan a aujourd'hui réalisé son premier prototype et signé deux contrats de vente de son système avec des clients du BTP et de l'aéronautique en 2022. Mais de nombreux secteurs pourraient être potentiellement intéressés, selon Yoann Cudonnec :

« L'agroalimentaire notamment pour détecter des contaminants liés au process de production. De manière générale, le rayonnement térahertz fonctionne avec tous les matériaux dits électriques : le bois, les polymères, les céramiques, les composites. »

Et les marques d'intérêt de ces différents marchés semblent être au rendez-vous : « Les industriels sont d'ailleurs doublement intéressés. Ils se tournent aujourd'hui vers nous pour réduire les coûts liés à la non qualité, mais aussi pour atteindre des objectifs de zéro gaspillage et de réduction des émissions de carbone. Notre scan en contrôle continu est un des moyens qui permet ces réductions. Le système évite d'avoir une production non conforme qui tourne pendant 5 heures avant d'être ensuite mise au rebut », ajoute Yoann Cudonnec.

Levée de fonds en cours

Optikan cherche actuellement à lever des fonds pour continuer le développement de son scanner, l'objectif étant d'aller encore plus vite dans le scan. Elle vise également la vente de dix systèmes dans les deux ans et entend doubler la taille de l'équipe pour passer à neuf personnes en 2023. Les systèmes Optikan sont actuellement assemblées à Blanquefort, dans les locaux de Bordeaux Technowest où est hébergée l'entreprise.

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