Purenat lève 1,5 million d'euros pour dépolluer l'air chez les industriels

Désormais installée à la technopole de Bayonne, la deeptech Purenat étoffe ses équipes et espère installer ses premiers équipements d'ici l'été pour dépolluer l'air intérieur des installations industrielles grâce son textile biomimétique.
Natacha Kinadjian Caplat et Manon Vaillant, les cofondatrices de la deeptech Purenat.
Natacha Kinadjian Caplat et Manon Vaillant, les cofondatrices de la deeptech Purenat. (Crédits : Purenat)

« Chez nous, l'option de ne pas y arriver n'existe pas ! », lance Manon Vaillant, directrice générale de Purenat avec un grand sourire. Avec Natacha Kinadjian Caplat, elle a réalisé l'exploit de sécuriser des financements pour leur startup, qui souhaite combattre la pollution de l'air, dans un contexte où les fonds se sont raréfiés, surtout pour des innovations industrielles. Un an après avoir levé 1,1 million d'euros, Purenat a réuni cette fois 1,48 million d'euros sous forme de dettes et de subventions.

Mais plus que le montant, c'est la provenance des fonds qui est important pour les deux cofondatrices. Elles ont réussi à convaincre à la fois le CIC Sud-Ouest, le Crédit agricole Pyrénées Gascogne, la Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique, mais aussi France active et le bureau de développement économique Adour. Et surtout la banque publique d'investissement : « Bpifrance reconnait notre innovation en nous confiant 800.000 euros à travers l'aide au développement deeptech. Nous pouvons désormais accélérer la recherche et le développement avec l'aide d'une doctorante de l'Université de la Sorbonne encadrée par le même chercheur que Natacha », explique la dirigeante.

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Ce sont en effet les travaux de recherche réalisés durant sa thèse qui ont motivé la docteure en physico-chimie des matériaux à imaginer des applications concrètes pour le matériau biomimétique innovant qu'elle avait mis au point. Sous forme de fil, qui peut être tissé, il filtre non seulement de nombreux polluants de l'air, tels que les gaz à effet de serre, les odeurs, les bactéries et virus - y compris le Covid-, mais les détruit aussi.

Une alternative au charbon

Alors que Purenat imaginait initialement des applications dans les bâtiments tertiaires, tels que les écoles ou les hôpitaux, la startup se concentre désormais sur les industriels. Son innovation brevetée, qui a déjà remporté plusieurs prix, a l'avantage de pouvoir s'intégrer dans les installations existantes dans de multiples secteurs d'activité (épuration de l'eau, traitement de surface, méthanisation...) utilisant aujourd'hui majoritairement le charbon actif dont la production, issue de la combustion de bois ou de noix de coco, vient d'Asie.

« Notre matériau est économique, bas carbone, basse consommation et est produit dans nos locaux au sein de la technopole de Bayonne où nous sommes installés depuis février », souligne Manon Vaillant. Les deux fondatrices ont une équipe de quatre et bientôt cinq personnes car un directeur commercial les rejoint pour démarrer la vente. « Nous proposons à chaque client une installation sur-mesure. Chaque situation est différente et avec nos chantiers pilotes, qui seront autant d'unités de recherche, nous pouvons même intervenir sur des polluants qui sont trop dangereux pour être testés en laboratoire », détaille-t-elle.

Purenat a reçu beaucoup de marques d'intérêt, reste maintenant à les transformer en contrats. Elle espère installer ses premiers équipements chez des clients d'ici l'été, dans la région et ailleurs en France. « Dès que les volumes sont suffisants, nous lancerons la production en mini-série, qui devrait nous permettre de créer deux autres postes, avant de sortir une offre également plus standardisée en 2025 », annonce Manon Vaillant.

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