Électricité : retour du nucléaire et percée confirmée des renouvelables en Nouvelle-Aquitaine

INFOGRAPHIES. Après une année 2022 inédite, le mix électrique revient à la normale en Nouvelle-Aquitaine avec 70 % de nucléaire et des énergies renouvelables en plein boom. Un essor de solaire et d'éolien appelé à se poursuivre et auquel RTE va devoir faire face en multipliant les nouvelles infrastructures.
Maxime Giraudeau
La production d'électricité a fortement augmenté en Nouvelle-Aquitaine en 2023 tandis que la consommation a légèrement diminué.
La production d'électricité a fortement augmenté en Nouvelle-Aquitaine en 2023 tandis que la consommation a légèrement diminué. (Crédits : RTE)

La centrale nucléaire de Civaux a fait son retour. Après un an et demi d'arrêt imposé par la corrosion sous contrainte dans les tuyauteries, les deux réacteurs qui produisent un tiers des besoins en électricité de la Nouvelle-Aquitaine ont redémarré début 2023. Le site a ainsi fournit 18,9 TWh d'électricité l'an passé, un peu plus que sa voisine du Blayais qui accuse elle une baisse de -17 %. Ce qui permet tout de même au nucléaire de revenir en force, représentant 70 % du mix électrique régional.

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C'est l'un des constats du bilan 2023 de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, dressé ce 30 mai pour la Nouvelle-Aquitaine. La production des douze départements s'est élevée à 52,7 TWh d'électricité, en hausse de 50 % par rapport à 2022. Il faut remonter à 2019 pour observer un tel niveau de production. Un volume qui permet de couvrir 126 % des besoins régionaux et à la Nouvelle-Aquitaine d'exporter son électricité vers les autres régions françaises et l'Espagne.

Des renouvelables minoritaires mais en croissance

Les énergies renouvelables ont produit un record 14,8 TWh d'électricité, soit 28 % du mix électrique, avec à la première place le solaire suivi par l'hydraulique, qui fait aussi son retour en force après une année 2022 marquée par la sécheresse, et l'éolien. La production d'électricité éolienne a bondi de 22 % et celle du parc solaire de 15 %.

Du côté de la puissance installée, les renouvelables confirment, là encore, la percée engagée depuis quelques années : +6 % pour le thermique renouvelable, +12,5 % pour l'éolien et +15 % pour le solaire qui atteint une puissance raccordée de 4.489 MW, confortant la Nouvelle-Aquitaine au rang de première région française sur le photovoltaïque.

La consommation d'électricité a quant à elle diminué de 1,5 % l'an dernier, contre 3,2 % au niveau national. Une baisse due aux efforts de sobriété engendrés par les discours politiques et par la hausse des prix. Mais pour l'avenir, RTE table sur une électrification des usages et donc sur une hausse de la demande en électricité de l'ordre de 25 % d'ici 2050.

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900 projets pour le réseau

Une transition énergétique vers l'électricité d'origine nucléaire et renouvelable qui va amener le réseau à devoir accueillir en masse de nouvelles installations. Les unités de production énergétique de cette transition vont être beaucoup plus diffuses sur le territoire qu'auparavant, quand la production française reposait quasi exclusivement sur les sites nucléaires. Dans cette optique, RTE prépare un schéma stratégique à vision 2040 pour adapter et déployer le réseau. « Les premières analyses nous conduisent à prévoir 100 milliards d'euros investissement à l'échelle nationale, soit cinq à six milliards par an. Aujourd'hui, on se situe autour de szuw milliards, c'est une croissance x3 voire x4 à réaliser pour être au rendez-vous de la transition énergétique », vise Jérôme Rieu, nouveau délégué de RTE Sud-Ouest.

Le transporteur prévoit déjà 900 projets sur le réseau d'ici 2030 en Nouvelle-Aquitaine, avec des projets pour mailler le territoire, via la construction de postes de raccordement ou de lignes souterraines, ou pour la connexion interrégionale, avec deux projets de câbles sous-marin depuis la Gironde vers Bilbao pour l'un (en chantier) et vers Nantes pour l'autre (en réflexion). Deux méga-infrastructures qui se chiffrent chacune en milliards d'euros. Un tiers des 12.000 kilomètres de lignes aériennes du réseau régional doit également être renouvelé d'ici 2040.

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Des investissements très importants qui devraient engendrer une hausse de la facture d'électricité des Français. « Le transport d'électricité représente 10 % de la facture. Dans le cadre du nouveau schéma, il faut voir comment réinterroger cette répartition », introduit Jérôme Rieu. Il faut mettre en regard de l'investissement initial les économies réalisées en évitant d'acheter du pétrole et du gaz à l'étranger. On contribue à produire une énergie au coût de production très faible.

Maxime Giraudeau

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Commentaires 2
à écrit le 01/06/2024 à 9:30
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Ce n'est pas la France qui fait un retour au nucléaire, c'est Macron !

à écrit le 01/06/2024 à 9:30
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Ce n'est pas la France qui fait un retour au nucléaire, c'est Macron !

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