Le Medef milite pour « une diplomatie patronale européenne » face au décrochage économique

« L'Europe ne doit pas devenir une machine à détruire des emplois industriels », lance Fabrice Le Saché, le vice-président du Medef en charge de l'Europe. L'organisation patronale veut peser davantage à Bruxelles sur des sujets tels que la compétitivité, la règlementation et les traités commerciaux à l'instar de celui avec le Canada qui sera examiné au Sénat ce jeudi 21 mars.
François Perrin, président du Medef de Nouvelle-Aquitaine, Fabrice Le Saché, vice-président du Medef en charge de l'Europe, et Mathias Saura, président du Medef Gironde.
François Perrin, président du Medef de Nouvelle-Aquitaine, Fabrice Le Saché, vice-président du Medef en charge de l'Europe, et Mathias Saura, président du Medef Gironde. (Crédits : PC / La Tribune)

Le Medef est déjà en campagne pour les élections européennes de juin prochain. Le mouvement patronal a lancé en janvier dernier à Strasbourg une tournée de lobbying qui s'achèvera le 18 avril par la publication d'une série de propositions et l'audition des principales têtes de listes politiques. « Nous voulons être plus présents à Bruxelles et dans les instances européennes. Il faut assumer une diplomatie patronale à l'échelle de l'Union européenne tant elle est présente dans la vie quotidienne et dans l'activité de nos entreprises », explique Fabrice Le Saché, le vice-président du Medef en charge de l'Europe, de passage à Bordeaux après un arrêt à Marseille il y a quelques jours.

« Nous sommes dans une région qui exporte ses produits dans l'aéronautique, la défense et la viticulture avec le Cognac et les vins de Bordeaux », rappelle Mathias Saura, le président du Medef girondin. « Des secteurs qui peuvent être à la merci de représailles unilatérales de pays tiers. L'Europe qui pèse énormément doit nous prémunir de cela », embraye François Perrin, son homologue néo-aquitain.

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« Une machine à détruire de l'emploi industriel »

Les trois dirigeants ont insisté sur « le risque de décrochage économique du Vieux continent face à la Chine et aux États-Unis » en termes de compétitivité :

« L'Europe ça ne peut pas être que des normes de conformité, du reporting extra-financier et des taxes carbone au risque de devenir une machine à détruire de l'emploi industriel. Ce n'est pas une question d'intentions mais de procédures et de lourdeurs administratives et ce qu'on voit depuis cinq ans c'est un échec européen sur les sujets économiques », attaque Fabrice Le Saché qui préconise de « réorienter les politiques européennes vers la compétitivité et la croissance notamment par une pause règlementaire ».

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Que ce soit dans les domaines stratégiques du numérique, du spatial ou de la défense, le mouvement patronal plaide pour revenir aux racines de la construction européenne, à savoir « la construction de projets concrets, économiques et pragmatiques ». Dans l'immédiat, le Medef appelle les sénateurs à voter en faveur du traité de libre-échange bilatéral avec le Canada (CETA), ce jeudi 21 mars : « Dans une région agricole comme la Nouvelle-Aquitaine ce serait se tirer une balle dans le pied de ne pas signer cet accord ! »

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Commentaire 1
à écrit le 19/03/2024 à 9:28
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Ok mais on ne voit pas bien le lien là. Une défense industrielle face a la stratégie de dumping social et fiscal de nos mégas riches européens en effet même si c'est trop tard pour être compétitif, ce ne sera pas du luxe qu'au moins nous ne perdions ...

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