Medef Nouvelle-Aquitaine : les cinq chantiers de François Perrin

« Le logement est le sujet absolument fondamental, il faut pouvoir assurer un accès facile et abordable à nos salariés ! », alerte François Perrin tout juste élu président du Medef Nouvelle-Aquitaine. Ce dirigeant bordelais de 55 ans, qui vient de déployer la semaine de 4,5 jours dans son entreprise de conseil, présente à La Tribune les priorités de son mandat à la tête de l'organisation patronale.
François Perrin a été élu président du Medef Nouvelle-Aquitaine
François Perrin a été élu président du Medef Nouvelle-Aquitaine (Crédits : KEDGE BS)

À 55 ans, François Perrin a déjà dix ans de responsabilités au sein du Medef Gironde et deux ans de vice-présidence de l'organisation patronale régionale. Le 30 juin dernier, il l'a emporté contre le Rochelais Laurent Lopez - par 47 voix contre 35 - pour devenir président du Medef Nouvelle-Aquitaine pour trois ans. Il succède à l'entrepreneur basque Philippe Neys qui présidait l'association depuis 2019. Installé à Bordeaux, François Perrin est à la tête d'Euklead, un cabinet de conseils en achats de services aux entreprises. L'entité bordelaise emploie une quinzaine de salariés et réalise deux millions d'euros de chiffre d'affaires auprès de grosses PME, d'ETI et de grands groupes un peu partout en France.

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Logement et mobilités

À la tête du Medef régional, François Perrin entend bien jouer à plein son rôle de lobby auprès des pouvoirs publics, tout particulièrement sur deux dossiers sensibles : le logement et les mobilités. « Le logement est le sujet absolument fondamental, il faut pouvoir assurer un accès facile et abordable à nos salariés que ce soit sur la côte basque, à Bordeaux Métropole ou à La Rochelle », fait-il valoir auprès de La Tribune, jugeant « pas très aidantes » les annonces du gouvernement pour relancer la construction neuve. Pourtant, L'entrepreneur le réaffirme :« Il n'y aura pas de réindustrialisation de la France sans construction de logements ! Nous y travaillons avec Action Logement. »

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L'autre dossier jugé prioritaire, c'est celui « des mobilités durables des personnes et des marchandises ». En clair, le Medef régional soutient tant les lignes à grande vitesse vers Toulouse et Dax que le projet d'un contournement autoroutier de l'agglomération bordelaise. Un chantier sur lequel 18 organisations patronales girondines ont déjà pris position au printemps dernier.

Mais François Perrin, à l'unisson de Pierre Goguet, plaide également pour une entrée en vigueur progressive des zones à faibles émissions d'ici à 2030 et une harmonisation entre les différentes ZFE envisagées dans la région de Bordeaux à Bayonne, de Limoges à Poitiers en passant par Pau. Des requêtes depuis entendues par le gouvernement qui a annoncé un assouplissement le 10 juillet dernier.

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Emploi, RSE et esprit d'équipe

Le patron du Medef régional souhaite aussi accompagner les efforts menés pour amplifier la formation professionnelle initiale et continue. « Le marché de l'emploi est en tension donc il faut impérativement former les personnes aux besoins des entreprises », appuie-t-il. À l'inverse, la pénurie de main d'œuvre dans de nombreux secteurs doit amener les entreprises et recruteurs à réinterroger leur fonctionnement et les conditions de leurs offres d'emploi. Notamment en travaillant sur leur marque employeur et leur politique de responsabilité sociétale et environnementale (RSE). Pour autant, François Perrin prévient : « Si une entreprise fait de la RSE juste pour attirer des candidats, ça ne fonctionnera pas, ça sonnera creux... Il faut que la démarche RSE soit authentique et réellement portée par la direction ! »

De son côté, il a déjà déployé dans son entreprise le télétravail à la demande jusqu'à trois jours par semaine, voire même des postes en 100 % télétravail, et vient d'opter pour organiser le temps de travail sur 4,5 jours hebdomadaires.

« Nous travaillons 35 heures sur 4,5 jours et ça se passe très bien. On l'a fait parce qu'on y croit mais ce n'est pas un modèle duplicable partout ni dans tous les secteurs. Mais l'idée n'est pas de travailler 32 heures qui seraient payées 35 ou 39 heures ! », précise le chef d'entreprise, qui embraye : « L'évolution du temps de travail répond à des attentes sociétales profondes qu'il faut prendre en compte et accompagner, c'est comme l'écologie ! »

Enfin, François Perrin l'affirme, sur tous ces sujets et sur son action de manière générale, il jouera collectif à l'échelle régionale, à la fois avec tous les Medef territoriaux et avec les autres organisations patronales.

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