La Conciergerie solidaire boucle sa levée de fonds : « Il fallait être le plus ouvert possible »

C'est un long parcours de financement qui s'achève pour la Conciergerie solidaire avec la finalisation d'une opération à 2,2 millions d'euros. L'enseigne de services du quotidien a convaincu des fonds à impact en justifiant de sa rentabilité, une condition devenue impérative dans le financement de l'économie sociale et solidaire.
Maxime Giraudeau
La Conciergerie solidaire est installée dans les bâtiments de l'écosystème Darwin à Bordeaux.
La Conciergerie solidaire est installée dans les bâtiments de l'écosystème Darwin à Bordeaux. (Crédits : DR)

L'argent est disponible, mais pour y accéder il faut plus que jamais prouver la rentabilité des modèles. La nouvelle donne de l'investissement vaut aussi pour l'économie sociale et solidaire. C'est dans ce contexte exigeant que la Conciergerie solidaire, l'enseigne franchisée qui déploie des services du quotidien dans les quartiers et les entreprises, a bouclé une opération de financement de 2,2 millions d'euros, dont 1,4 million en levée de fonds. Un parcours qui a duré un an et demi.

Son équipe a du faire preuve d'abnégation et multiplier les sollicitations au-delà de ses investisseurs historiques dédiés à l'ESS. Elle a ainsi attiré des fonds à impact (Phitrust Partenaires, Federal Finance Gestion et SC Chance) rattachés à des opérateurs du financement classique. Et saisi l'opportunité d'un prêt accordé par la Région Nouvelle-Aquitaine. Un élargissement contraint dans un contexte crispé. « On est partis du principe qu'il fallait être le plus ouvert possible pour se donner le maximum de chances d'aboutir, explique Sylvain Lepainteur, président fondateur de l'entreprise agrée d'utilité sociale. On voit bien qu'il y a une frilosité, les investisseurs ont peur d'y aller tellement le contexte est peu rassurant, même s'il n'y a pas de problème de liquidités. »

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Nouveaux marchés

Grâce à ce tour de table, l'enseigne qui compte une soixantaine de conciergeries en France et 93 salariés espère augmenter son nombre de franchisés dans les régions en visant 30 ouvertures d'ici 2030. Le développement d'un logiciel d'organisation doit lui permettre d'investir de nouveaux marchés, auprès des foncières pour animer les lieux d'activité (tiers-lieux, coworkings) et auprès des acteurs du BTP pour la vie des chantiers. L'entreprise a réalisé 2,6 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023, en hausse de 10 % sur un an, pour un modèle économique rentable.

Un argument qui a fait la différence dans son parcours de levée de fonds. « Je n'ai pas le sentiment que ce soit un problème d'avoir suffisamment d'argent ou pas sur l'ESS. Le sujet c'est le modèle économique. Dans l'ESS, on est souvent sur des projets où les entreprises ne crachent pas de gros résultats. Or si le modèle n'est pas viable, on ne peut pas générer d'impact. On s'est différencié en accordant une grande importance à la rentabilité », opine Sylvain Lepainteur.

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Maxime Giraudeau

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Commentaire 1
à écrit le 27/04/2024 à 9:22
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C'est beau tout ces gens qui bossent pour les autres, qui ont donné un sens à leur travail malgré le massacre de cette valeur par une oligarchie dégénérée qui se vautre dans le crime organisé, qui donc font des sacrifices pour, mais attachés à raison...

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