Detective Box repart en quête de fonds après le rendez-vous manqué de « Qui veut être mon associé ? »

Un an après son passage dans l'émission « Qui veut être mon associé ? », la conceptrice des jeux d'enquête immersifs Detective Box cherche de nouveau à lever des fonds. Forte de 100.000 boîtes vendues en 2023, la société veut s'appuyer sur un modèle rentable pour percer à l'international.
Maxime Giraudeau
L'équipe de Detective Box, basée à Bègles, conçoit des jeux d'enquête immersifs.
L'équipe de Detective Box, basée à Bègles, conçoit des jeux d'enquête immersifs. (Crédits : Detective Box)

Il y a le jeu des caméras et les discussions en coulisses. Pour Émilie Bernier O'Donnell, les deux moments ont été bien différents. Lors de l'enregistrement de la saison 3 de « Qui veut être mon associé ? », la fondatrice de Detective Box avait convaincu trois investisseurs de la rejoindre. Mais les ventes du jeu d'enquête immersif ont à ce point décollé pour les fêtes de fin d'année 2022, avant même la diffusion sur M6, que l'accord initial s'est révélé caduc.

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« Anthony Bourbon est revenu vers moi deux mois après l'enregistrement. On était en train de réaliser de super résultats, avec plus de 300.000 euros de chiffre d'affaires en deux mois. Sa proposition d'entrée au capital n'était plus du tout intéressante pour nous », raconte la dirigeante à La Tribune. Même avec une seconde proposition impliquant une valorisation revue à la hausse, l'investisseur n'a pas convaincu la conceptrice du jeu de société.

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Émilie Bernier O'Donnell dans le fauteuil de « Qui veut être mon associé ? » fin 2022. (crédit : Detective Box)

Aucun regret pour la Bordelaise de 29 ans qui s'est appuyée sur sa levée de fonds de 140.000 euros menée à l'été 2022 pour amorcer un développement serein mais très prenant. Grâce à une campagne de communication, au bouche à oreille et à la sortie en novembre dernier de la deuxième édition de son jeu d'enquête, Detective Box a réalisé 2,4 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2023. Huit fois plus que l'année précédente sur un marché français, le premier en Europe, qui s'élève à 568 millions d'euros selon Businesscoot.

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Le casse-tête du Made in France

Pour entretenir ce succès, l'équipe de sept personnes basée à Bègles, près de Bordeaux, va presque doubler d'ici l'été. Et la fondatrice va confier le poste de directrice générale à une future recrue dont elle ne révèle pas encore l'identité. « On aimerait pouvoir vendre au Royaume-Uni d'ici Noël 2024, on a plein de nouvelles enquêtes qui vont sortir cette année », s'impatiente Émilie Bernier O'Donnell. Dans sa tête, il y a l'envie de montrer aux grandes sociétés éditrices de jeux que Detective Box peut aller encore plus loin.

C'est pour cela que, malgré un chiffre d'affaires florissant qui lui assure des capacités d'investissement, la société choisit de se lancer dans une nouvelle levée de fonds. En espérant s'attirer les faveurs de partenaires dans l'industrie du jeu ou de la distribution. « On était au festival de Cannes des jeux de société il y a quelques semaines. On voit que notre modèle suscite beaucoup d'interrogations dans le milieu, certains seraient intéressés pour nous financer », évoque-t-elle.

De quoi se démarquer parmi les 150 sociétés éditrices de jeux de société en France, sur un marché qui a bénéficié d'une croissance à deux chiffres avec le Covid. Les éditeurs jouent la carte de parcours de jeu toujours plus originaux, immersifs et, de plus en plus, fabriqués en France. Sur ce dernier point, Detective Box ne parvient pas à transformer l'essai et est contraint de faire produire ses boîtes en Asie. « On a contacté pas mal de producteurs différents mais sans trouver le savoir-faire pour réaliser les objets que l'on met dans la boîte. On pourrait faire de l'assemblage en France mais avec la complexité de nos jeux c'est un casse-tête logistique pour sourcer les composants », explique l'entrepreneuse.

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Maxime Giraudeau

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