Sport amateur : après « Qui veut être mon associé ? » et le CES, Rematch rêve des États-Unis

Rematch, l'application qui diffuse le sport amateur avec les fédérations, boucle une intense période de recherche de fonds. Après une levée participative, une exposition au CES de Las Vegas et un passage dans l'émission « Qui veut être mon associé ? », la sportech bordelaise compte profiter de son succès en France pour attaquer un marché bien différent, celui des États-Unis auprès des particuliers.
Maxime Giraudeau
Jean-Pierre Papin et Pierre Husson ont présenté Rematch au jury de « Qui veut être mon associé ? ».
Jean-Pierre Papin et Pierre Husson ont présenté Rematch au jury de « Qui veut être mon associé ? ». (Crédits : Pierre Olivier / M6)

« Tu sors de là, t'es rincé. » Il le dit au sujet de l'enregistrement de « Qui veut être mon associé ? » diffusée ce soir sur M6, mais Pierre Husson pourrait tout aussi bien évoquer la période qui vient de s'écouler pour lui et son équipe de quinze personnes. Le jeune dirigeant bordelais de Rematch arrive au bout d'un marathon de sept mois à la recherche de fonds.

L'application créée en 2017 qui relaie les moments forts du sport amateur est l'une des pépites de l'émission de ce mercredi soir. Pierre Husson s'est présenté devant les investisseurs pour présenter son système vidéo qui permet de filmer et relayer les exploits sportifs via un système de mémoire tampon propre à la startup bordelaise. Le ballon d'Or 1991 Jean-Pierre Papin, partenaire financier du projet, est même venu en plateau pour tenter de convaincre l'exigeant jury.

Lire aussiRematch peut-elle gagner de l'argent en diffusant le sport amateur ?

« C'est clairement l'expérience la plus impressionnante de ma vie, assure Pierre Husson à La Tribune. Des pitchs devant des investisseurs j'en ai fait, mais là y a Tony Parker en face de toi ! » Si le coup de projecteur apporté par l'émission est majeur (deux millions de téléspectateurs hebdomadaires), venir y défendre son projet d'entreprise relève d'un parcours éreintant avec d'innombrables étapes de sélection. Le dirigeant de Rematch a adressé sa candidature en juin 2023 pour un enregistrement en septembre.

Parents supporters

« Ils regardent ton business plan, tes chiffres, ils ne font pas passer n'importe qui. Et pendant le tournage c'est un vrai rendez-vous d'investisseurs : tu te fais attaquer sur ton business », se rappelle-t-il, en comparant l'épreuve à « une finale de Ligue des Champions ». Mais Pierre Husson n'a pas réussi à convaincre Stéphanie Delestre, Jean-Pierre Nadir, Kelly Massol, Anthony Bourdon ni Tony Parker. Le Bordelais demandait 325.000 euros pour 5 % du capital de Rematch, une valorisation jugée trop élevée par les investisseurs au regard du chiffre d'affaires de l'entreprise.

Néanmoins, Rematch a su rebondir et sa participation au CES de Las Vegas début janvier, parmi la délégation sportech, a été prolifique. « On a été témoin d'une grosse appétence au niveau du marché : il n'y a pas de Rematch qui existe là-bas, mais s'il n'y a pas ou peu de sport amateur, il y a les « soccer mom and dad », ces parents qui filment leurs enfants au bord des terrains. Les gens nous ont dit qu'ils seraient prêts à payer pour avoir accès à l'application », relaie-t-il.

Lire aussiFootsider, le 12ème homme du football amateur sur le marché des transferts

Calmer le jeu

Alors qu'en France, l'application noue des partenariats avec les fédérations sportives, c'est donc un marché au modèle économique bien différent qui s'ouvrirait aux États-Unis. Pour l'instant, la startup atterri après avoir bouclé sa levée de fonds d'1,3 million d'euros qui va lui servir à recruter, notamment sur la partie développement web.

Un tour de table bouclé en six mois, à l'heure où de nombreuses startups mettent trois fois plus de temps à rassembler des liquidités. Rematch a affronté la conjoncture grâce à un modèle économique convaincant. En 2023, la société a réalisé un chiffre d'affaires supérieur à 400.000 euros contre 150.000 euros l'année précédente. Un niveau de croissance inattendu. « On a toujours été réservistes sur nos business plans. Les investisseurs nous disent d'être plus ambitieux mais on préfère se projeter sur des scénarios modérés », tranche Pierre Husson. Un attentisme qui aura jusqu'ici donné raison à ce capitaine d'équipe.

Lire aussiL'intelligence artificielle embarquée, la grande tendance du CES 2024

Maxime Giraudeau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.