Sport amateur : pourquoi Rematch engage une levée de fonds privée et participative

Le diffuseur des moments forts du sport amateur Rematch ouvre de nouveau son capital pour une levée de fonds qui doit atteindre le million d'euros. Originalité, ce tour de table s'effectue auprès d'investisseurs privés mais aussi via un réseau de financement participatif ouvert aux particuliers. Après une « saison record », la startup bordelaise compte sur cet appel à sa communauté pour gagner en notoriété, avant de s'exporter à l'international.
Maxime Giraudeau
via la plateforme britannique de financement participatif Crowdcube. Les pré-La campagne de financement participative a démarré le 28 août sur Crowdcube et se terminera fin septembre.
via la plateforme britannique de financement participatif Crowdcube. Les pré-La campagne de financement participative a démarré le 28 août sur Crowdcube et se terminera fin septembre. (Crédits : DR)

La saison sportive a été bouillonnante pour Rematch. Des terrains de sport amateur jusqu'au CES de Las Vegas, le diffuseur bordelais et son application miracle qui enregistre les plus belles actions des matchs du dimanche surfent sur un succès dopé par des partenariats tous azimuts. L'enseigne de sport Décathlon, l'application de la Fédération Française de Football, les télés locales et le site de paris en ligne Unibet, pour ne citer qu'eux. Les Bordelais ont indubitablement gagné en notoriété, toujours en ne dépensant presque rien en communication et avec un chiffre d'affaires de 100.000 euros l'an passé.

Lire aussiRematch peut-elle gagner de l'argent en diffusant le sport amateur ?

C'est pour consolider cette place en France que la startup créée en 2017 se lance dans sa deuxième levée de fonds. L'équipe d'une dizaine de salariés est à la recherche d'un million d'euros afin d'étendre son déploiement en France, dans les clubs et avec les fédérations sportives. « On a réussi à faire du bricolage jusqu'ici, on fait des grosses semaines avec peu de bras. Maintenant, on va passer en mode industrialisation », se projette Pierre Husson, dirigeant qui a entamé un marathon de pitchs face aux investisseurs début 2023. Le mercato est ouvert puisque plusieurs personnes doivent être recrutées sur des profils RH, commerciaux et développement informatique.

Une levée participative et intimidante

Ce ne sera pas de trop pour la petite équipe qui a dû gérer les flux de quelque 1,5 million de vidéos publiées pour 200 millions de vues en un an. Foot, basket, rugby... plus de 14.000 clubs - dont seulement cinquante sont abonnés à la formule premium en rodage - ont relayé les meilleures actions de leurs équipes grâce la mémoire tampon de l'application vidéo. « Il va falloir contrôler cette viralité et la transformer en chiffre d'affaires pour la saison 2023/2024 », motive le tout juste trentenaire qui veut encore doubler les revenus de l'entreprise cette année.

Par le passé, la startup a bénéficié de la notoriété de Jean-Pierre Papin, d'Alexandra Lacrabère ou encore d'Olivier Giroud. La levée de fonds, qui doit être bouclée d'ici quelques mois, prend une tournure originale, bien que de plus en plus répandue. Après avoir réuni Bpifrance et des investisseurs privés, dont l'identité n'a pas encore été dévoilée, Rematch ouvre son capital au grand public via la plateforme britannique de financement participatif Crowdcube. Les pré-inscriptions ont ouvert lundi 28 août et la campagne se terminera fin septembre. L'option participative a été considérée par les dirigeants sur les conseils des investisseurs professionnels afin de « mobiliser la communauté ». Au début ça fait peur. « Ça se passe quand même sur la place publique, si tu te plantes tout le monde le voit... » Et puis, rapidement, ça va mieux. « Il y a eu un engouement de dingue dès l'ouverture ! », se réjouit Pierre Husson sans détailler.

Au-delà de l'argent frais, l'appel à financement va de nouveau offrir une visibilité gratuite. Et qui plus est à l'international, ce qui explique qu'ils n'aient pas choisi la plateforme bordelaise Tudigo. Un terrain de jeu européen que Rematch vise, mais pas pour tout de suite. La stratégie est de rôder la méthode de déploiement optimale en France avant de la dupliquer ailleurs, sur un marché où peu d'acteurs ont émergé pour l'instant. « On a une logique d'investissement très importante car on sent une forte demande en Europe », explique le jeune dirigeant, qui ne vise plus la rentabilité dès cette année mais d'ici 2025. Voire après. Une équipe bien ambitieuse mais qui ne joue pour l'instant que la première mi-temps du match pour atteindre la réussite économique.

Lire aussiDe l'argent facile à l'argent trop cher, les alternatives à la levée de fonds

Maxime Giraudeau

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.