Mobilités : une ZFE minimaliste à Bordeaux Métropole au 1er janvier 2025

Véhicules interdits, dérogations, contrôles, aides financières aux particuliers et professionnels : les détails de la zone à faible émissions (ZFE) instaurée à Bordeaux Métropole le 1er janvier 2025 sont désormais connus. Les élus ont retenu un scénario minimaliste qui concernera moins de 2 % du parc automobile.
Moins de 2 % du parc automobile sera concerné par les restrictions de circulation au 1er janvier 2025 à Bordeaux Métropole.
Moins de 2 % du parc automobile sera concerné par les restrictions de circulation au 1er janvier 2025 à Bordeaux Métropole. (Crédits : DR)

Circulez, il n'y a rien à voir. La Zone à faibles émissions (ZFE) qui s'appliquera à Bordeaux le 1er janvier 2025 ne changera rien ou presque à la circulation dans l'agglomération bordelaise. Après deux ans de discussions entre les élus locaux et de négociations serrées avec l'État, les principes de la ZFE bordelaise ont été arrêtés par les élus métropolitains, jeudi 28 mars. Désormais classée « en zone de vigilance » par le gouvernement, l'agglomération bordelaise ne fait l'objet d'aucune obligation particulière si ce n'est d'interdire à partir de 2025 les véhicules non classés, c'est-à-dire immatriculés avant le 1er janvier 1997. Regrettant le manque d'ambitions et de moyens de l'État, les élus bordelais se sont donc engouffrés dans cette brèche pour valider le strict minimum légal. Sujet sensible à tous points de vue, la lutte contre la pollution de l'air attendra.

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  • Moins de 11.000 véhicules concernés

Au 1er janvier 2025, l'interdiction de circulation s'appliquera 24h/24 et 7j/7 dans le périmètre intra-rocade mais sans concerner la rocade elle-même. Elle interdira les véhicules non-classés, soit 11.000 véhicules au 1er janvier 2023 pour 2,1 % du parc automobile métropolitain. Une proportion qui diminue mécaniquement chaque année avec le renouvellement naturel du parc et qui ne représente qu'une part marginale de la pollution au dioxyde d'azote et aux particules fines.

Pour rappel, il y a encore quelques mois, il était envisagé d'aller progressivement jusqu'à l'interdiction des Crit'Air 4, 5 et non classés voire même d'aller jusqu'au Crit'Air 3, ce qui aurait concerné 34 % des voitures individuelles et 45 % des poids lourds pour une baisse de -24 % du dioxyde d'azote et de -15 % des particules fines. Mais ce n'est plus qu'un lointain souvenir et, au-delà de l'entrée en vigueur en 2025 de cette ZFE minimaliste, aucun durcissement n'est plus à l'ordre du jour. Un bilan sera réalisé mi-2026, après les élections municipales, renvoyant ainsi à la balle à la prochaine mandature.

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  • Une série de dérogations

C'est autant le spectre d'un mécontentement massif des ménages comme des entreprises que l'absence de soutien de financier de l'État qui a convaincu les élus de revoir leur copie à la baisse. Et même d'y ajouter une série de dérogations. Un pass annuel permettra aux véhicules interdits de circuler 24 jours par an dans la ZFE « pour accéder aux services publics indispensables », tels que la préfecture ou les centres hospitaliers. Une liste de dérogations au cas par cas est également prévue pendant trois ans « pour répondre aux besoins spécifiques du territoire ». Enfin, des accès dérogatoires sont prévus pour les parcs relais tramway proches de la rocade pour favoriser le report modal.

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  • Des aides pour les particuliers et les professionnels

Si rien n'est prévu du côté de l'État, Bordeaux Métropole mobilise une enveloppe totale de 13 millions d'euros pour accompagner la transition vers des véhicules plus récents. Du côté des particuliers, des aides pourront aller de 1.000 à 6.000 euros en fonction de la catégorie du véhicule et du revenu du ménage pour l'achat d'un véhicule électrique ou Crit'Air 1 en contrepartie de la vente ou de la destruction d'un véhicule non classé. Pour les professionnels (associations, professions libérales et PME), les aides oscilleront entre 1.000 et 10.000 euros en fonction du type de véhicule. Dans les deux cas, le retrofit, c'est-à-dire la remotorisation électrique d'un véhicule thermique, sera éligible aux aides métropolitaines. La Métropole espère que la moitié des ménages et entreprises concernées solliciteront ces aides.

  • Pas de contrôle avant 2027

Si la ZFE entrera bien en vigueur au 1er janvier prochain, elle sera surtout théorique ou pédagogique. Aucun dispositif automatisé de contrôle n'est en effet prévu à ce stade faute de solutions techniques disponibles. L'homologation des outils de contrôle est espérée par l'État début 2026 au mieux et aucun déploiement ne sera donc mis en œuvre sur le terrain avant début 2027 au plus tôt.

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Commentaire 1
à écrit le 08/04/2024 à 8:21
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"si ce n'est d'interdire à partir de 2025 les véhicules non classés, c'est-à-dire immatriculés avant le 1er janvier 1997" Ce qui est déjà une énorme atteinte à nos droits fondamentaux d'une part, une aberration écologique d'autre part tandis qu'un vi...

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