Footsider, le 12ème homme du football amateur sur le marché des transferts

Tout n'est pas perdu pour les footballeurs amateurs qui peinent à entrer dans le sport professionnel. Footsider leur donne une seconde chance de trouver des clubs professionnels. Lancée il y a tout juste un an à Bordeaux, l'application de mise en relation entre joueurs et clubs des deux mondes rassemble déjà plus de 100.000 utilisateurs. Bien aidée par des figures fortes comme Ronaldinho, ce « Linkedin du football » nourrit de grands projets en 2024.
Rihane Mouhib, 2e en partant de la gauche, aux côtés des internationaux Ronaldinho et Yacine Brahimi.
Rihane Mouhib, 2e en partant de la gauche, aux côtés des internationaux Ronaldinho et Yacine Brahimi. (Crédits : Footsider)

Deux millions de joueurs sont licenciés à la Fédération française de football, soit deux millions de personnes qui ont déjà un jour rêvé de devenir professionnels. Triste fatalité, seulement 1.500 le sont actuellement. C'est de ce constat que Footsider est née. L'application cible les joueurs amateurs qui veulent devenir pro ou non et les 80 % de jeunes en centre de formation qui finissent par ne pas signer de contrat. Le joueur créé son profil et peut répondre aux offres des clubs. Mais ces derniers peuvent également effectuer des recherches ciblées et contacter les joueurs. C'est la singularité de Footsider : les deux parties interagissent grâce aux offres publiées. « Notre objectif est vraiment de développer et contribuer au développement du football amateur », avance Rihane Mouhib, l'un des co-fondateurs interrogé par La Tribune. Dès le départ il a su s'appuyer sur le soutien d'ambassadeurs très médiatiques pour faire connaître ce « Linkedin du football ».

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105.000 joueurs inscrits

Ronaldinho. Rien que ça ! L'application a vu le jour il y a un an grâce à cinq associés dont deux footballeurs, la star brésilienne et Yacine Brahimi, ex-international algérien. Ils ont aussi investi 1,3 million d'euros dans l'entreprise. Un coup de pouce marketing et financier considérable pour la startup incubée à Kedge Entrepreneurship Bordeaux. Pour autant, Footsider a donné la priorité à un développement progressif. Le résultat ? Un chiffre d'affaires mensuel qui dépasse déjà les 40.000 euros et plus de 105.000 joueurs ainsi que 100 clubs et recruteurs inscrits sur l'application.

Malik Chekaoui, co-fondateur s'en félicite « on est très contents parce qu'on les a eus quasiment qu'avec de l'organique » sans campagne marketing. En effet, sur la première année, le volet communicationnel a été relayé au second plan. Ce sont en majorité des figures du football qui en font la promotion : Franck Ribéry, Nicolas Anelka, Aurélien Tchouaméni...

Un modèle freemium

« Une super initiative », salue également Jérémy Gélin. Ce joueur de football professionnel à Amiens, passé par le Stade Rennais et les sélections jeunes de l'Équipe de France, n'est pas associé à Footsider mais il mesure le potentiel : « Quand j'étais en centre de formation, je me disais, mais si je ne passe pas professionnel, qu'est-ce que je vais faire après, où je vais jouer ? Et j'espère que quand ils vont s'agrandir, ils penseront à mettre un suivi psychologique pour ces jeunes pour qui tout peut s'arrêter du jour au lendemain. [...] Le monde amateur, c'est la base du football et souvent le recrutement y est compliqué, c'est beaucoup de bouche à oreille. Donc l'application simplifie les choses et crée des opportunités pour les joueurs et les clubs. »

Quant au modèle économique, il est fondé assez classiquement sur une application freemium. Deux versions sont disponibles, l'une gratuite, l'autre payante via un abonnement de 8,99 euros/mois. La différence principale est le nombre d'offres que le joueur peut consulter et auxquelles il peut répondre. Les 15 membres de l'équipe répartis entre Paris, Marseille et Bordeaux ont concentré leurs efforts sur le volume d'utilisateurs puis sur le taux de conversion à la version payante qui atteint déjà 5 % la première année.

« Pour 2024, on va lâcher les chevaux ! »

Après une année passée à se structurer, Footsider voit désormais les choses en grand. « Maintenant on comprend mieux comment fonctionne cet écosystème des startups, les algorithmes sur les réseaux sociaux, on a mieux ciblé les attentes des joueurs et des clubs. Donc pour 2024 on va lâcher les chevaux ! », expliquent les co-fondateurs.

Et quoi de mieux qu'une levée de fonds pour concrétiser cette ambition. « Il y a un vrai potentiel pour que Footsider soit le pionnier dans le recrutement 3.0 du football mondial. C'est une vision qui est partagée par tous les investisseurs qui nous contactent », affirme Rihane Mouhib. En pleine période de négociations, la startup se laisse six mois pour boucler une opération qui pourrait s'élever à plusieurs millions d'euros. « C'est très important pour nous. Aujourd'hui on ne cherche pas uniquement de l'argent. On cherche des personnes qui vont pouvoir nous faire franchir un cap, trouver les meilleurs profils pour se structurer encore mieux. On n'est pas pressé mais on cherche à accélérer notre croissance », poursuit-il.

L'objectif principal est une ouverture de leur marché à l'international. La première devrait se faire chez le voisin allemand, pays qui compte le plus de pratiquants de football en Europe et souvent très prisé des jeunes pépites françaises. Pour ensuite aller conquérir le reste des cinq grands championnats (Espagne, Angleterre et Italie). Les deux têtes d'affiche du projet, Ronaldinho et Yacine Brahimi sont également très attachés à développer chacun leur continent, l'Amérique du Sud et l'Afrique. Une ouverture sur ces deux continents n'est donc pas à exclure à condition bien sûr, d'un succès en France puis en Europe.

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Commentaire 1
à écrit le 02/02/2024 à 7:50
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Beaucoup de business men, ces gens qui possèdent et détruisent le monde en ronflant, ces hommes d'actions qui "roulent comem roule la pierre conformément à la stupidité de la mécanique" Nietzsche, aimeraient qu'en France nous ayons un gros championna...

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