La Foncière solidaire sort du bois à Bordeaux Métropole pour loger les acteurs de l'ESS

Une foncière par et pour les acteurs de l'économie sociale et solidaire (ESS) de Nouvelle-Aquitaine verra le jour au printemps 2024. Soutenue par Bordeaux Métropole, l'association de préfiguration se prépare à réunir dix millions d'euros pour avancer sur huit sites immobiliers en Gironde. Les détails.
La Foncière solidaire accompagne l'occupation temporaire du chantier
interrompu de Clairsienne à Bordeaux Euratlantique. Investi par des acteurs, le site Lumi préfigure les Maisons de l’Ars, un lieu voisin qui sera dédié à partir de 2025 aux activités associatives et à l'ESS.
La Foncière solidaire accompagne l'occupation temporaire du chantier interrompu de Clairsienne à Bordeaux Euratlantique. Investi par des acteurs, le site Lumi préfigure les Maisons de l’Ars, un lieu voisin qui sera dédié à partir de 2025 aux activités associatives et à l'ESS. (Crédits : Bruit du Frigo)

« L'objectif c'est de remédier à la précarité et à la dépendance immobilière des acteurs de l'économie sociale et solidaire qui doivent trop souvent se contenter de solutions transitoires, de baux précaires et d'une offre peu adaptée à leurs besoins et à leurs modèles », explique à La Tribune Julie Broner, la responsable du développement de la Foncière solidaire Nouvelle-Aquitaine. Depuis sa création en 2021 par l'incubateur Atis, France Active Nouvelle-Aquitaine et J'adopte un projet, cette association de préfiguration de la future foncière travaille sur l'identification des besoins immobiliers, la définition de ses métiers et le calibrage de son modèle économique.

« C'est une structure par et pour les acteurs de l'ESS mais la Métropole en est à l'initiative et la soutient depuis le début. L'enjeu est d'avoir un niveau de rentabilité moins gourmand qu'une foncière classique pour offrir aux associations et entreprises de l'ESS des loyers inférieurs au marché », explique Alain Garnier, le vice-président de Bordeaux Métropole en charge de l'ESS.

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Regards croisés sur l'immobilier social et solidaire

À défaut d'avoir un modèle à suivre, la Foncière solidaire Nouvelle-Aquitaine échange avec des projets comparables qui émergent ailleurs en France. Deux journées dédiées à l'immobilier et à l'ESS se tiennent ainsi à Bordeaux les 9 et 10 novembre avec des représentants de structures similaires venus de Rennes, Nantes, Toulouse, Strasbourg et l'agglomération de Plaine commune en Seine-Saint-Denis. Objectif : croiser les retours d'expériences et les bonnes pratiques.

Réunir une première tranche de dix millions d'euros

Pour soulager réellement les équilibres souvent fragiles de l'ESS, la Foncière solidaire se fixe des objectifs ambitieux en proposant, a minima, des loyers inférieurs de 20 % à ceux du marché et en cherchant à aller, si possible, jusqu'à -35 %. « Nous voulons réussir à combiner des décotes de loyers significatives et un modèle soutenable pour la foncière qui devra gérer son propre équilibre et rembourser ses emprunts », prévient toutefois Julie Broner. Une ambition qui passe nécessairement par un soutien public même si la Foncière vise un autofinancement de 75 % sur son fonctionnement en 2024 après, déjà, 55 % en 2023 grâce à des prestations d'accompagnement en stratégie immobilière réalisées pour le compte de collectivités ou d'acteurs de l'ESS.

Mais l'heure est désormais à la montée en puissance et tout devrait s'accélérer au printemps prochain, comme le confirme Alain Garnier : « En mars ou avril 2024, Bordeaux Métropole votera un apport en capital à hauteur d'un million d'euros ainsi que son adhésion à la société coopérative d'intérêt collectif. » Car c'est bien sous cette forme coopérative, permettant d'associer aussi bien des acteurs publics que privés que des clients et fournisseurs, que la structure verra le jour. Avec l'ambition de réunir dix millions d'euros d'ici 2025 pour financer l'acquisition d'un premier wagon de huit projets immobiliers dans la région bordelaise.

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60.000 m2 de locaux recherchés

Ce tour de table devrait combiner des apports en fonds propres et des subventions d'investissements de collectivités locales et d'acteurs institutionnels et privés avec des financements bancaires classiques. « Cela devrait permettre d'acquérir huit sites allant de 500 à 1.800 m2 pour y installer des collectifs d'acteurs de l'ESS autour de thématiques fortes telles que les mobilités, les biodéchets, les réseaux culturels ou la transition alimentaire », précise Julie Broner qui se projette d'ici à 2029 mais avec de premiers décaissements dès 2024.

Un premier recensement réalisé par la Foncière auprès du tissu régional de l'ESS fait état d'une demande de locaux de l'ordre de 60.000 m2, dont la moitié dans la métropole bordelaise. Les deux tiers recherchent des espaces avec au moins deux typologies (bureaux, commerces, ateliers, terrains, entrepôts, etc.) et la quasi-totalité souhaitent partager leurs locaux avec d'autres organisations. Parmi les sites identifiés prioritairement, on trouve par exemple l'ancienne tour TDF à Artigues, les Maisons de l'Ars à Euratlantique, un site sur l'avenue Capelle à Bègles, la base du réemploi à Mérignac ou encore des lieux situés à Libourne et Sainte-Foy-la-Grande en Gironde. Car si la démarche est largement soutenue par la Métropole, le conseil régional regarde aussi le sujet de près et la Foncière est déjà active à Poitiers, Périgueux et dans les Landes.

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Commentaire 1
à écrit le 12/11/2023 à 12:28
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Après la rubrique régions bientôt la rubrique religions tellement les médias en sont remplis. Au secours.

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