Ébéniste, société de fabrication de maillots de bain pour enfants à partir de plastiques recyclés, association d'éducation populaire ou d'accompagnement des politiques publiques de réduction des déchets... 76 structures cohabitent et construisent des relations croisées à « Lac C ».
Inauguré le 26 septembre, cet espace d'occupation transitoire (animé pour trois ans par l'office public d'habitat Aquitanis et la coopérative d'urbanisme transitoire Plateau urbain), est hébergé dans les anciens locaux de l'établissement bordelais de la Caisse des dépôts, qui a quitté son site de Bordeaux-lac en novembre 2022 pour s'installer à Euratlantique. De nouveaux occupants, artistes, entrepreneurs ou acteurs de l'économie sociale et solidaire sont attendus début novembre, à l'issue d'un troisième appel d'offres.
« Ce lieu, qui a une forte dimension RSE par les acteurs qu'il accueille, se veut emblématique du projet de transformation du secteur de la Jallère, au-delà de notre seul site. Il s'agit d'en faire une opération exemplaire pour le territoire et dans le domaine de la ville durable, y compris dans la méthode qui met au cœur le collectif et la collaboration », souligne Catherine Mayenobe, directrice générale adjointe de la Caisse des dépôts.
Une opération de « désartificialisation »
L'enjeu est de taille car le secteur de la Jallère constitue un réservoir de biodiversité pour l'agglomération bordelaise, la zone a d'ailleurs été sanctuarisée dans le plan local d'urbanisme de Bordeaux après les dernières élections municipales. « L'occupation transitoire va permettre de préfigurer le projet d'urbanisme d'un quartier renouvelé », commente le maire écologiste de la ville Pierre Hurmic. Attendu au tournant, l'élu entend en effet, à travers ce projet, concilier ses engagements de construire de nouveaux logements sans artificialiser les sols, en édifiant le nouveau quartier autour des zones humides et de la valorisation de la nature dans des parcs et jardins.
Au total, le secteur de la Jallère s'étend sur 95 hectares dont 13 hectares de zones humides. Urbain des bois, une filiale du groupe Icade, elle-même filiale de la Caisse des dépôts, assure la maîtrise d'ouvrage du nouveau quartier, qui couvre cinq parcelles aujourd'hui propriétés d'autant d'entreprises ou d'opérateurs fonciers. « Sur les 35 hectares que représentent ces cinq parcelles, 25 à 26 hectares seront perméables contre 19 hectares aujourd'hui. Cette "désartificialisation" sera obtenue par l'aménagement de chemins piétonniers et cyclables perméables, les voitures étant gérées en périphérie du site, avec des parking extérieurs », explique Anne Fraisse, directrice générale d'Urbain des bois.
1.500 logements à construire
Les 31.000 m2 de bureaux de la Caisse des dépôts et les 20.000 m2 de bâtiments du GAN qui leur font face seront réhabilités. 100.000 m2 de bâtiments neufs seront par ailleurs construits, en lieu et place des parkings (déjà artificialisés) existants. « L'opération comportera 1.500 logements, dont 40 % de logements sociaux », annonce Pierre Hurmic. « C'est un site sur lequel nous allons aussi travailler le logement étudiant puisque nous comptons 20 000 étudiants entre ici et la place des Quinconces », complète Christine Bost, vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge de l'aménagement urbain.
Une convention de groupement entre les propriétaires des parcelles et Urbain des bois a d'ores et déjà permis de mettre en commun des études pré-opérationnelles. La première phase de mutation du secteur portera sur les 11 hectares d'emprise foncière de la Caisse des dépôts. Après la phase de consultation des habitants, qui a démarré le 11 septembre, puis les procédures d'autorisations du projet en 2024, la première tranche des travaux pourrait démarrer en 2025.
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