« De la ville fournaise à la ville oasis » : les travaux pratiques de Pierre Hurmic à Bordeaux

Aménagement de la Jallère, des allées Tourny et des boulevards et végétalisation des espaces publics : décidé à marquer la ville de son empreinte sans recourir à un grand projet symbolique, l'écologiste Pierre Hurmic a balayé les chantiers en cours à Bordeaux pour sa rentrée à mi-mandat. Une cellule de veille foncière est désormais active pour repérer les parcelles stratégiques pour accueillir du logement ou des espaces verts.
Pierre Hurmic entouré de l'équipe municipale, le 27 septembre 2023.
Pierre Hurmic entouré de l'équipe municipale, le 27 septembre 2023. (Crédits : PC / La Tribune)

Après avoir reçu le roi Charles III d'Angleterre et le président fidjien Sitiveni Rabuka, Pierre Hurmic a renoué avec des enjeux plus terre à terre, ce mercredi 27 septembre. Le maire écologiste a fait sa rentrée politique quelques jours après la publication du sondage IFOP La Tribune en partenariat avec Public Sénat qui le positionne loin devant ses collègues de Paris, Lyon ou Marseille en termes de satisfaction exprimée par les habitants.

Lire aussiPierre Hurmic a-t-il besoin d'un grand projet pour Bordeaux ?

Les allées Tourny revisitées

« Nous lançons de nombreux chantiers pour réaménager les espaces publics, faciliter les déplacements des piétons et des vélos, rafraichir la ville en supprimant les ilots de chaleur et réduire les émissions de gaz à effet de serre [...] Ces travaux sont le symptôme d'une ville qui bouge ! », a-t-il présenté avant de lister les principaux projets d'aménagements en cours ou prévus à plus ou moins long terme pour « faire passer Bordeaux de la ville fournaise à la ville oasis ».

Il est notamment question du réaménagement progressif d'ici 2026 des allées Tourny, en plein centre-ville, et du chantier des boulevards appelés à devenir la rue urbaine du 21e siècle d'ici 2040. Le plus gros morceau sera sans conteste la reconstruction du secteur de la Jallère au nord de la ville avec plus de 150.000 m2 de surfaces annoncées. D'une zone de bureaux et de parkings, le quartier devra accueillir autour de 1.500 logements dans les prochaines années. Le tout en tenant sa promesse électorale du zéro artificialisation.

Lire aussiÀ Bordeaux, de l'urbanisme transitoire avant un nouveau quartier à la Jallère

Veille foncière et géothermie

Parallèlement, alors que la page des vastes opérations d'aménagement (Bastide Niel, Brazza, Bassins à flot et Euratlantique) est en passe d'être tournée, la mairie a lancé en début d'année une cellule de veille foncière sur le territoire municipal. « L'objectif est de suivre les déclarations d'intentions d'aliéner hors zones d'activité économique et hors centre historique pour identifier les parcelles qui pourraient faire l'objet d'une préemption soit pour accueillir du logement social soit pour préserver la nature en ville », détaille Stéphane Pfeiffer, l'adjoint en charge du logement. Deux décisions ont déjà été prises à Bordeaux Sud pour sauvegarder des jardins partagés et à Caudéran pour permettre au bailleur Aquitanis de réaliser un programme social.

Enfin, du côté du Grand Parc, c'est le réseau de chaleur urbain qui est en pleine rénovation avec le projet de basculer du gaz naturel à un mix renouvelable de géothermie et de biomasse pour alimenter 20.000 logements au lieu de 6.000 actuellement. Parallèlement, il est prévu de poser 60.000 m2 de panneaux solaires sur les 500 bâtiments municipaux.

Lire aussiBordeaux : vers la construction d'une nouvelle tour d'habitation au Grand Parc

« Une écologie concrète et attentive »

Enfin, quand Emmanuel Macron vante « une écologie à la française » qui serait « souveraine et compétitive ». Le maire de Bordeaux met en avant « une écologie concrète et attentive » avant de s'interroger pour la forme : « Doit-elle être plus radicale ? C'est une vraie question. L'un sans l'autre, la radicalité et le pragmatisme mènent à l'impuissance. Il faut manier les deux. Je suis un écologiste modéré mais pas modérément écologiste. »

Cherchant volontiers à apparaître rassembleur, à défaut d'être consensuel, notamment sur son action contre le dérèglement climatique qui ne convainc que 54 % des sondés, Pierre Hurmic veut appuyer sur la co-construction et la participation citoyenne. « Notre action municipale en matière écologique est la moins visible, l'autonomie énergétique, par exemple, ça se voit peu. On doit aussi apprendre à mieux communiquer [...] Mais le temps de l'écologie ce n'est pas le temps politique ni le temps électoral, l'écologie c'est le temps long et nous nous inscrivons dans le temps long », conclut l'ancien avocat, en clin d'œil à peine voilé à 2026.

Lire aussi« Bordeaux n'est plus une ville attrape-tout sur le plan économique ! » (Pierre Hurmic)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.