Métiers techniques : « J'ai acquis ma légitimité, un peu comme tout le monde, sur ma prise de poste »

INTERVIEW. Dans le numérique et, plus généralement les métiers scientifiques et techniques, les femmes sont peu représentées. Chez Orange, elles sont 22 % à exercer des métiers techniques. Au sein du département interventions clients et réseaux en Gironde qui emploie 115 personnes, elles ne sont que 13. Deux d'entre elles témoignent de leur expérience à l’occasion du 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes : Laure Ducout, coordinatrice de maintenance de la boucle locale, et Fanny Delassaux, responsable du département réseaux et clients en Gironde.
Fanny Delassaux, responsable du département, et Laure Ducout, coordinatrice de maintenance de la boucle locale d'Orange en Gironde.
Fanny Delassaux, responsable du département, et Laure Ducout, coordinatrice de maintenance de la boucle locale d'Orange en Gironde. (Crédits : Orange)

LA TRIBUNE - Quel a été votre parcours et en quoi consiste votre métier aujourd'hui ?

LAURE DUCOUT - Je n'ai pas de parcours technique puisqu'avant de rejoindre Orange, il y a quatre ans, j'ai exercé dans la logistique, côté bureau. C'est précisément le fait d'être enfermée qui m'a conduit à m'orienter vers un métier technique. Après une formation d'un an en alternance chez Orange, je me suis retrouvée exclusivement sur le terrain. Après avoir débuté en tant que technicienne pour réparer le réseau entre les équipements Orange et les clients sur le domaine du cuivre et de la fibre, je suis devenue l'année dernière, coordinatrice de maintenance de la boucle locale, c'est-à dire que je m'empare des dossiers plus compliqués que les techniciens n'ont pas réussi à régler. Je suis montée en grade, j'ai acquis mes premières responsabilités. Après, j'ai fait mes preuves !

FANNY DELASSAUX - Je suis rentrée chez Orange dans le cadre de mon stage de fin d'études, en 2010, sur le sujet de l'optimisation. Rien à voir, à ce stade, avec les télécoms mais j'ai signé un CDI l'année suivante pour devenir, quelques mois plus tard, responsable de chargés d'affaires qui déployaient le réseau sur la région Midi-Pyrénées. Après plusieurs postes de responsables dans des services différents, notamment l'expertise, j'ai rejoint l'intervention, en mai 2022, en Gironde où je suis manager de managers qui animent une équipe de 102 techniciens d'intervention.

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Qu'est-ce que vous appréciez sur le terrain ?

FANNY DELASSAUX - Avant tout c'est le cœur de métier, à savoir l'enjeu client. Mais dans l'intervention, il y a du vrai. C'est une aventure humaine, collective, où tout le monde se serre les coudes. Ce qui me plaît, c'est la diversité de profils, l'engagement des équipes. Il me manquait le terrain, j'y suis ! Je vais voir mes équipes sur le terrain pour comprendre ce qu'elles font. C'est mon rôle en tant que manager et je suis complètement épanouie.

Comment vous positionnez-vous en tant que femme dans ces métiers ?

FANNY DELASSAUX - On m'a confié de plus en plus de responsabilités dans le temps mais je n'ai pas senti que j'avais plus de preuves à faire en tant que femme ! J'ai acquis ma légitimité un peu comme tout le monde, sur ma prise de poste. La question m'avait déjà été posée en 2011 et je suis bien embêtée parce que je ne vois pas de différence. Ce n'est pas un obstacle et peut-être même au contraire. À compétence égale, on a plutôt tendance aujourd'hui à privilégier les femmes dans des secteurs où il y en a peu.

LAURE DUCOUT - En prenant mon poste il y a quatre ans, j'ai été bien accueillie par mes collègues et managers. Mon métier à l'extérieur est physique, j'ai des plaques lourdes à soulever. Cela peut représenter un frein, cela n'a pas été le cas pour moi. Par ailleurs, il y beaucoup de métiers de techniciens qui ne requièrent pas de force physique ! J'encourage donc toutes les filles qui le souhaitent à exercer de type de métier. Dans l'équipe de techniciens boucle locale, j'étais la seule femme. C'est trop faible !

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Commentaire 1
à écrit le 08/03/2024 à 10:30
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"Je suis montée en grade, j'ai acquis mes premières responsabilités. Après, j'ai fait mes preuves !" Je ne suis pas d'accord, vous avez fait vos preuves d'abord ce qui vous a fait monter en grade. Ne vous sous estimez pas c'est à vous mêmes que vous ...

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