Bastide Niel : l'aménageur ne constate pas d'infraction sur le chantier contesté à Bordeaux

La mairie de Bordeaux et la SAS Bastide Niel s'expriment deux semaines après que la justice a suspendu le chantier du promoteur Marignan. Les services des sols de la municipalité constateront le 26 janvier si les infractions dénoncées par les riverains et associations de l'écosystème Darwin sont réelles ou non.
Maxime Giraudeau
Les anciennes structures métalliques de la Caserne Niel ont été démolies en juin, un acte en phase avec le permis de construire juge l'aménageur SAS Bastide Niel.
Les anciennes structures métalliques de la Caserne Niel ont été démolies en juin, un acte en phase avec le permis de construire juge l'aménageur SAS Bastide Niel. (Crédits : PC / La Tribune)

Le 3 janvier dernier, le tribunal judiciaire de Bordeaux prononçait l'arrêt du programme Home de Marignan à Bastide Niel sur la rive droite de la Garonne, à Bordeaux. Nouveau rebondissement dans un feuilleton de conflits débuté en 2018 dès l'attribution des permis de construire. La municipalité aura donc attendu deux semaines pour prendre la parole par le biais d'une conférence de presse tenue ce 17 janvier, à la veille des vœux du maire.

L'adjoint à l'urbanisme résilient Stéphane Pfeiffer s'est exprimé en réponse aux allégations des riverains et associations de Darwin qui disent observer un non-respect du permis de construire. « Nos services des droits du sol vont se rendre sur place le 26 janvier pour contrôler la réalité de la mise en œuvre du permis de construire. Si tout est en règle tout ira très bien, s'il devait y avoir des aspects du permis qui ne sont pas respectés alors le promoteur aura à régulariser la situation », annonce l'élu.

Les collectifs à l'origine des procédures juridiques pointent de potentielles irrégularités sur la destruction de bâtiments et de dalles au sol. Des infractions que l'aménageur, la SAS Bastide Niel, dit quant à lui ne pas relever. « Ce n'est pas la compétence de l'aménageur que de constater l'infraction à un permis de construire, mais bien évidemment que dans notre sujet de connaissances, si nous constations cela, nous aurions de nous-mêmes saisi la ville. Pour nous aménageur, il n'y a pas d'infraction », déclare Claire Vendé, directrice générale de Bordeaux Métropole Aménagement, actionnaire majoritaire de la SAS Bastide Niel, au côté des bailleurs sociaux Aquitanis et Domofrance.

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Le chantier en voie d'interruption

Selon l'aménageur, le permis de construire attribué en 2018 prévoyait bien la réutilisation des fermes métalliques dans les nouveaux bâtiments - 199 logements dont une quarantaine d'habitats sociaux - tout en autorisant leur démantèlement. Autre point de discorde, la poursuite du chantier malgré la suspension prononcée par la justice le 3 janvier. La SAS Bastide Niel affirme que l'assignation a été reçue par Marignan entre le 8 et le 10 janvier et que l'arrêt du chantier, placé sous astreinte de 1.000 euros par jour, a été soumis à une procédure de sécurité. L'interruption pourrait ainsi intervenir ce vendredi.

Implanté en bord de Garonne, sur la rive droite de Bordeaux, l'écosystème Darwin qui fédère plusieurs dizaines d'associations, s'est imposé comme un symbole de l'économie sociale et solidaire et un point d'attraction touristique depuis sa création à la fin des années 2000. Mais aussi comme un opposant à certains projets d'aménagement urbain. Avec ce nouveau contentieux, qui pourrait se poursuivre devant le tribunal administratif, les contestataires démontrent encore une fois leur capacité à mobiliser la justice et l'opinion publique en leur faveur.

De son côté, Marignan ne s'est pas exprimé directement pour faire valoir sa position auprès des habitants et des associations. « On leur demande de respecter les règles et d'être le plus transparent possible avec les riverains », appelle Stéphane Pfeiffer. Après avoir obtenu gain de cause devant le Conseil d'État sur la légalité du permis de construire, le programme du promoteur va connaître de nouveaux retards de livraison. Prévu pour mi-2025, une livraison avant les élections municipales de 2026 semble désormais incertaine.

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Maxime Giraudeau

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