Ryanair menace de quitter l'aéroport de Bordeaux avec 120 emplois dans ses bagages

Arrivée en 2019 à Bordeaux pour y ouvrir sa deuxième base française, Ryanair menace déjà de faire ses valises, suscitant l'inquiétude d'un syndicat. La compagnie low-cost assure que l'aéroport souhaite doubler la redevance. Une information démentie par la plateforme aéroportuaire bordelaise.
Le patron de la compagnie low-cost irlandaise Ryanair menace de fermer sa base à l'aéroport de Bordeaux.
Le patron de la compagnie low-cost irlandaise Ryanair menace de fermer sa base à l'aéroport de Bordeaux. (Crédits : SA ADBM / Agence Mediacrossing)

Alors que les compagnies low-cost ont pesé 70 % du trafic de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac l'an dernier, l'une d'entre elles menace de faire ses bagages. « L'aéroport veut doubler nos charges, et nous ne voulons pas payer cela », a déclaré à l'AFP Michael O'Leary, le patron de la compagnie low-cost irlandaise Ryanair. « Il y a un vrai risque que nous fermions notre base à Bordeaux, peut-être à la fin de la saison d'été », a-t-il ajouté en marge d'un sommet de dirigeants de compagnies aériennes à Bruxelles.

Cette dispute entre Ryanair, qui a ouvert à Bordeaux en 2019 sa deuxième base française, et l'aéroport met en danger 120 emplois, selon un syndicat. « Trois de nos avions sont basés là-bas, nos activités fonctionnent très bien et nous y avons beaucoup de bons employés. Mais si la réponse de l'aéroport est de nous demander de payer deux fois plus, la réponse est non. Nous baserons nos avions ailleurs », a martelé Michael O'Leary, habitué des déclarations fracassantes. Ryanair avait renforcé l'offre à Bordeaux en 2022 en y basant à nouveau un 3e appareil et en y ouvrant de nouvelles destinations. Un investissement chiffré à l'époque à 100 millions de dollars avec 90 emplois. Plus récemment, la compagnie à bas coûts irlandaise a connu une fin d'année 2023 compliquée sur le plan des bénéfices.

Lire aussiRyanair : la flambée des coûts font plonger les profits du groupe low cost

L'aéroport dément les affirmations de Ryanair

De son côté, l'aéroport souhaite calmer le jeu autant qu'il s'interroge sur les raisons et le calendrier de ces déclarations. La plateforme a dit « regrette[r] que Ryanair ait fait connaître à ses employés, sans concertation préalable avec l'aéroport de Bordeaux, l'hypothèse d'une fermeture de sa base, comme il est tout aussi regrettable que Ryanair et ses dirigeants se permettent des déclarations publiques totalement erronées quant au niveau des redevances aéroportuaires de l'aéroport ».

« En dépit de la nervosité actuelle de Ryanair, l'aéroport de Bordeaux reste serein sur le fait que Ryanair ne mettra pas un terme à un partenariat de 14 années sans égard à ses obligations contractuelles et à un traitement approprié de ses employés et de ses sous-traitants », a ajouté l'installation dans une déclaration transmise à l'AFP. Sollicitée par La Tribune, l'aéroport n'a pas souhaité développer davantage.

L'inquiétude du SNPNC-FO

La veille, la section Ryanair du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC-FO) avait exprimé « sa profonde inquiétude face au risque imminent de fermeture de la base Ryanair de Bordeaux ». Et le syndicat de poursuivre : « Cette situation alarmante est le résultat d'un différend commercial entre Ryanair et l'Aéroport de Bordeaux mettant en péril l'emploi de 120 salariés et l'avenir de leurs familles. »

Bordeaux-Mérignac pointait en 2023 à la 8e place du classement des plateformes aéroportuaires françaises, avec 6,6 millions de passagers. Ce chiffre ne représentait toutefois que 85 % du trafic de 2019, avant la crise du Covid-19, alors que les aéroports français ont retrouvé l'année dernière en moyenne 92,7 % de leur clientèle pré-pandémie. La plateforme bordelaise a en particulier pâti de la fin de la liaison avec Paris-Orly, interdite par le gouvernement au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, à l'instar d'autres liaisons intérieures pouvant être effectuées en moins de deux heures et trente minutes de train. L'aéroport bordelais revendique également sa volonté de rééquilibrer le trafic en ramenant les low-cost autour du 60 % du total d'ici quelques années contre plus de 70 % actuellement.

Lire aussiL'aéroport de Bordeaux priorise la qualité de service pour accompagner la reprise du trafic

(avec AFP).

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 21/03/2024 à 9:47
Signaler
Moins d'avions c'est plus de raison et moins de dette publique également, nous avons tout à y gagner.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.