
Les vélos VUF, pour Vélos utilitaires français, circulent déjà beaucoup à Bordeaux mais c'est à Las Vegas aux Etats-Unis que les yeux seront braqués cette semaine au CES (consumer electronic show) 2023. L'entreprise VUF Bikes implantée depuis quelques mois dans la zone de fret de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac s'apprête à présenter son tout nouveau triporteur électrique équipé du moteur Valeo Cyclee récompensé d'un Innovation Award. Elle l'exposera sur le stand extérieur de l'équipementier automobile Valeo dédié aux démonstrations.
Le vélo équipé du moteur Valeo (crédits : VUF Bikes).
Un marché qui se professionnalise
« Le moteur Valeo est un moteur surpuissant. Il était très attendu dans le monde du vélo, du vélo cargo notamment, et nous sommes heureux d'être les premiers à en équiper nos vélos. Aujourd'hui, le marché du vélo cargo pour les professionnels se professionnalise car des fournisseurs développent des composants qui allient robustesse fiabilité et confort », se réjouit Thomas Chenut, président fondateur de VUF Bikes.
L'entreprise girondine qui conçoit et fabrique des vélos cargos à destination des professionnels urbains a été créée en 2014 à Mérignac. Le premier prototype est sorti en 2017 : « À ce moment là, c'était davantage de la cosmétique qu'un vrai intérêt de nos clients pour ces solutions de mobilité ». Six ans plus tard, le vélo VUF entend se positionner comme une alternative bien réelle au véhicule utilitaire.
90 % de la valeur du vélo sera réalisée en France
Au-delà d'adopter les codes de l'utilitaire, « avec ce moteur Valeo, 90 % de la valeur du vélo sera réalisée en France », ajoute Thomas Chenut. C'est aussi cela que souhaite montrer VUF Bikes au CES : « Nous avons du Made in France ! » , insiste-t-il. Le vélo VUF est aujourd'hui composé d'un châssis et de pièces mécano-soudées réalisés en France. « Après le Covid, il y a eu beaucoup d'investissements d'industriels dans des robots de soudure. Cela nous permet d'avoir des coûts intéressants », explique Thomas Chenut.
Le guidon, la selle et de petits composants de vélo restent sourcés en Asie mais l'objectif est de s'affranchir au maximum d'un sourcing asiatique : « Une équipe d'acheteurs y travaille en interne », explique Thomas Chenut.
2023, année de lancement à l'international
Le CES sera aussi une vitrine pour VUF Bikes à un moment où l'entreprise compte se lancer à l'international. « 2023 sera l'année où nous allons attaquer le développement commercial dans une petite dizaine de pays européens, à commencer par l'Allemagne et le Royaume-Uni, via nos clients en France ». Parmi eux, Amazon qui représente 40 % du chiffre d'affaires de VUF Bikes. « Nous avons une vingtaine de clients sous-traitants d'Amazon qui achètent nos vélos qui correspondent aux codes d'Amazon », explique Thomas Chenut. La Poste est également cliente de l'entreprise, ainsi que des artisans, des commerçants. Coût moyen d'un vélo ? Plus ou moins 8.500 euros. VUF Bikes propose aujourd'hui trois gammes de vélos. Une levée de fonds est en cours pour développer de nouveaux produits et lancer la commercialisation en Europe.
Depuis 2020, l'entreprise a multiplié son chiffre d'affaires par neuf et est passée de 2 à 25 salariés, dont cinq assembleurs. Près d'un millier de vélos sont aujourd'hui en circulation en France. « Nous sommes désormais dimensionnés pour en sortir 2.500 par an », annonce Thomas Chenut. L'entreprise est en bonne santé et a de belles perspectives. Et pour cause : « Notre courbe de croissance est alignée sur celle du e-commerce qui a explosé et constitue notre marché numéro un », reconnait Thomas Chenut. VUF Bikes cible toutefois d'autres marchés, notamment celui des collectivités, des centres de loisirs ou des campings à l'instar d'autres acteurs néo-aquitains tels que Midipile Mobility ou encore Goupil Industrie.
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