
LA TRIBUNE - Qu'entendez-vous par le terme « mobilités responsables » ?
ORIANE HOMMET - BAM est une association créée en 2020 pour fédérer un réseau régional autour de la mobilité responsable, que ce soit des collectivités, des entreprises, des associations, des fabricants, etc. Nous menons trois missions : animer cet écosystème régional, accompagner les entreprises et collectivités vers les nouvelles mobilités et générer de la connaissance sur la mobilité responsable.
La mobilité responsable, c'est notre squelette, notre identité qui recouvre la diversité des solutions : mobilités douces, mutualisées, alternatives, solidaires, etc. Ce qui compte ce n'est pas le mode de déplacement mais c'est la manière dont chacun se déplace par rapport à son besoin et en réfléchissant à l'impact de ce mode sur le plan climatique, social et économique. De ce point de vue, la voiture peut parfois aussi être la bonne solution !
LA TRIBUNE - Que raconte la diversité à la fois des candidatures et des lauréats sur le paysages des mobilités en Nouvelle-Aquitaine ?
Ils répondent tous de manière différente au même enjeu de la mobilité responsable à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine. Au-delà de la grande diversité des 43 candidatures, je retiens la grande place accordée au vélo qui est présent, sous différentes formes, dans 80 % des projets ! C'est assez cohérent avec les évolutions récentes des usages et la mobilisation des pouvoirs publics pour favoriser le vélo. C'est un mouvement qui s'appuie sur des pionniers tels que Pony, Jean Fourche ou VUF et qui continue à grandir !
Dans la même logique, on voit l'essor marqué de la cyclo-logistique avec dans toutes les grandes villes des réflexions sur les stratégies de livraison du dernier kilomètre. Pour répondre à ce défi, la cyclo-logistique s'impose d'elle-même d'une part parce qu'il n'y a plus assez de place en surface et, d'autre part, parce qu'il y a de plus en plus de solutions disponibles sur le marché pour répondre aux différents besoins.
Les cinq lauréats de la mobilité responsable Cinq lauréats parmi 43 candidatures ont été sélectionnés par le jury (*). Le grand prix est décerné à l'association AL2B (Amicale laïque de Bordeaux Benauge) pour un service de transport à vélo des enfants ayant un rendez-vous médical pendant le temps scolaire. Le prix Innovation revient à l'entreprise charentaise Midipile Mobility, le prix ESS (économie sociale et solidaire) à la Maison des livreurs de Bordeaux, le prix changement de comportement à la Scop les Ateliers du Bocage (Deux-Sèvres) qui expérimente un service d'auto-partage en milieu rural, et le prix initiative remarquable à l'association Terre Buissonière pour le dispositif Car-à-pattes d'itinéraires piétons pour les scolaires à Tarnos (Landes), Biarritz, Bayonne et Anglet (Pyrénées-Atlantiques). Parmi les autres candidats, on trouve beaucoup de projets associatifs mais aussi des entreprises telles que Jarnat, Railcoop ou encore Avatar Mobility. (*) Jury composé de représentants de l'Etat, l'Ademe, la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux Métropole, Fondation Ceetrus, Finacoop, Citiz et la chaire TerrESS.
La mobilité responsable est-elle réservée aux centre des grandes métropoles ?
Oui et non ! Le vélo et la marche restent des phénomènes encore assez urbain mais les lignes bougent aussi dans les petites villes et les villes moyennes où la voiture occupe traditionnellement une place très importante. Bayonne s'y met, La Rochelle aussi et on voit que les réflexions sur la transformation des espaces publics pour favoriser les alternatives à la voiture et revoir le partage de l'espace ne concernent pas que Bordeaux ! Il y a des initiatives autour du vélo à Dax ou encore à Cognac et on peut citer aussi l'expérimentation de la location de vélos en gare lancée cet été entre Royan et Angoulême. Aujourd'hui, tous les territoires se questionnent sur la place du vélo et son articulation avec les autres modes de déplacement !
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