Résultats en baisse pour la Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique en 2023

Marché immobilier qui tourne au ralenti, taux d'intérêt qui demeurent élevés et défaillances d'entreprises en hausse. C'est dans ce contexte délicat que la Banque poulaire Aquitaine Centre Atlantique présente des chiffres en baisse sensible en 2023. Mais l'optimisme reste de mise pour 2024. De son côté, le Crédit mutuel du Sud-Ouest lance un nouveau plan stratégique.
La Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique affiche des résultats en baisse en 2023 mais se montre plus optimiste pour l'exercice 2024.
La Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique affiche des résultats en baisse en 2023 mais se montre plus optimiste pour l'exercice 2024. (Crédits : PC / La Tribune)

Malgré les taux d'intérêt élevés et le ralentissement économique, tout particulièrement du marché immobilier, l'année 2023 est restée faste pour plusieurs grandes banques françaises qui affichent de très bons chiffres à commencer par BNP Paribas et le Crédit agricole. La situation est cependant moins enthousiasmante pour le groupe BPCE (Banque populaire Caisse d'épargne) qui affiche des chiffres en repli à l'échelle nationale souffrant du poids de la hausse des taux d'intérêt. Et, en Nouvelle-Aquitaine, la Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique, qui a tenu son assemblée générale à Niort le 15 mai, s'inscrit dans cette tendance à la baisse.

Lire aussiLes banques françaises battent le consensus des analystes au premier trimestre

« Nous sortons d'une année 2023 assez agitée et imprévisible sur le plan financier avec la hausse des taux que nous connaissons depuis plusieurs mois », avance Sylvie Garcelon, la directrice générale de la banque coopérative, qui défend « des résultats et des ratios solides ». Ces derniers sont néanmoins nettement orientés à la baisse après un exercice 2022 qualifié d'« historique » par la BPACA qui avait frôlé les 100 millions d'euros de résultat net (norme IFRS). En 2023, le produit net bancaire ressort à 432 millions d'euros (-7 %) tandis que le résultat net, à 90,9 millions d'euros, accuse une baisse de 9 % sur un an. Une réduction des charges, notamment énergétiques et immobilières, a permis de contenir cette baisse. Au total, malgré 2,4 milliards d'euros de nouveaux crédits distribués pour financer 45.000 projets et 1,2 milliard d'euros d'épargne collectée, l'encours total de crédits avoisine les 19 milliards d'euros, en léger repli de -1 %.

« On a le sentiment d'avoir touché le fond fin 2023 »

La banque aux près de 700.000 clients en Nouvelle-Aquitaine, dont 110.000 professionnels et entreprises, souffre particulièrement de l'impact de la hausse des taux sur son passif qui entraîne une hausse de la charge financière et une chute de -19 % de sa marge d'intérêt. La BPACA a également subi l'énorme coup de frein du marché immobilier, notamment girondin. « Sur l'immobilier, on a le sentiment d'avoir touché le fond fin 2023, la tendance est nettement plus dynamique depuis début 2024 », observe Sylvie Garcelon. Le nombre de crédits immobiliers accordés par la BPACA progresse ainsi de 11 % au 1er trimestre 2024 dans la région et même de +22 % sur le très stratégique marché girondin. De quoi augurer d'une éclaircie en 2024, notamment si la Banque centrale européenne décide d'une baisse de taux au mois de juin d'autant que les crédits à la consommation reprennent une dynamique de croissance.

Lire aussiL'immobilier ancien tourne au ralenti à Bordeaux mais les prix résistent

Mais tous les nuages ne sont pas pour autant dissipés sur l'économie française et régionale, où les filières de la viticulture et du bâtiment souffrent particulièrement, avertit la directrice régionale : « Nous avons eu en 2023 une hausse de 14 % du nombre de défaillances d'entreprises par rapport à 2019 et, depuis le début de l'année, on observe une hausse marquée chez les PME et non plus seulement chez les TPE. » Témoin des inquiétudes de la BPACA sur la conjoncture des prochains moins : « la reprise des défaillances d'entreprise pèse le coût du risque qui s'établit à 52 millions d'euros, marqué par une forte croissance des provisions pour risques avérés qui passent de 23 millions d'euros en 2022 à 59 millions d'euros en 2023 », précise Sylvie Garcelon, qui n'observe cependant pas de hausses des contentieux liés aux remboursements des prêts garantis par l'Etat (PGE) souscrits pendant le Covid.

Pour la suite, la banque régionale s'apprête à vivre une année sportive, en sponsorisant 14 athlètes olympiques et paralympiques en vue des Jeux de Paris. Elle lancera également le chantier de rénovation de son siège régional, quai des Queyries à Bordeaux, et travaillera également sur plan stratégique 2025-2030 qu'elle présentera fin 2024.

Lire aussiJeux paralympiques : le sprint final des athlètes pour financer leur préparation

Le Crédit mutuel du Sud-Ouest ajuste sa stratégie

Présent en Charente, Dordogne et Gironde, le CMSO a annoncé un nouveau plan de transformation baptisé Orion pour viser le cap des 650.000 clients d'ici dix ans, soit 200.000 de plus qu'aujourd'hui. La banque mutualiste mise sur la création « d'agences multi-expertises » et de « points services dans les commerces de proximité ». Le Crédit mutuel du Sud-Ouest planifie « à terme la création de plus de 200 emplois nets en Charente, Dordogne et Gironde, soit une progression de plus de 20% de ses effectifs. » Enfin, la banque va structurer plusieurs équipes spécialisées : « filière entreprises, filière patrimoniale, filière agricole et filière vins & spiritueux. »

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.