La CCI Bordeaux Gironde va coopérer avec le Département en zone rurale

Proche conseillère de Bordeaux Métropole, la CCI Bordeaux Gironde vient de se rapprocher du Département de la Gironde, qu'elle va aider à booster le commerce non sédentaire dans les villages. Patrick Seguin, le président de la CCIBG tient par ailleurs à tirer la sonnette d'alarme : les chefs d'entreprises qui ont reçu un courrier de leur banque au sujet du PGE doivent absolument répondre avant fin février. Sinon ils devront rembourser ces prêts en mars!
Patrick Seguin président de la CCI Bordeaux Gironde
Patrick Seguin président de la CCI Bordeaux Gironde (Crédits : Agence Appa)

C'est une nouveauté de plus dans l'évolution des missions des chambres de de commerce et d'industrie (CCI) : à la demande du Conseil départemental de la Gironde, dont Jean-Luc Gleyze est le président (PS), la CCI Bordeaux Gironde va intervenir pour faciliter la vie du petit commerce en zone rurale, c'est ce qu'a annoncé Patrick Seguin lors du point presse de ce jeudi matin.

Lire aussi : Nouvelle-Aquitaine : Etat, Région et CCI au contact pour amplifier la relance

"Les Départements n'ont plus de compétence économique et c'est la raison pour laquelle ils nous ont confié ce dossier, par le biais de leur agence technique Gironde Ressources. Il s'agit de favoriser l'implantation de commerces non sédentaires dans les petites communes de moins de 3.500 habitants, les villages, les bourgs. Cette coopération passe par une convention que nous venons de signer", résume Patrick Seguin.

La reprise pourrait être "forte et brutale"

L'idée de cette coopération avec le Département est de proposer des places sur les marchés de ces petites communes, par exemple une ou deux fois par semaine, à des commerçants non sédentaires qui s'engagent de leur côté à être présents au jour dit. La CCIBG est par ailleurs très engagée auprès de Bordeaux Métropole, présidée par Alain Anziani (PS), pour assurer le fonctionnement du plan d'aide d'urgence aux entreprises, et s'intéresse de près à l'évolution de l'activité économique.

Lire aussi : Inégalités territoriales : Libourne et Lesparre-Médoc, premières "villes d'équilibre" de Gironde

Personne ne sait quand se produira la reprise économique mais Patrick Seguin estime qu'elle sera "forte et brutale. Forte, nous ne sommes pas devins mais nous voyons qu'il y a des besoins d'investir. Nous allons revoir cela avec la Banque de France mais nous retombons sur les mêmes analyses. Les prévisions d'activité montrent que, si le vaccin est généralisé et le virus maîtrisé, alors il y aura une reprise forte, quatre ou cinq mois, avec un plateau", détaille le patron de la CCIBG.

Une CCI proche conseillère de Bordeaux Métropole

Dans une situation économique générale dominée par l'incertitude, la CCIBG a décidé de se tenir prête à tous les cas de figure, que la pandémie doive s'éteindre en 2021, durer deux, voire trois ou quatre ans.

"Pour l'aéronautique nous avons prévu un plan de résilience à cinq ans, mais si les cafés-hôtels-restaurants (CHR) rouvrent, le redémarrage sera immédiat. Il est donc important que nous puissions accompagner les collectivités, comme Bordeaux Métropole. J'ai rencontré Alain Anziani et nous avons pu les convaincre de revoir les critères d'éligibilité au fonds d'urgence. Auparavant il s'arrêtait pour les petites entreprises à moins de dix salariés, nous avons convaincu la Métropole de soutenir les entreprises jusqu'à 30 salariés", recadre Patrick Seguin.

Lire aussi : "Quand l'aéronautique repartira, la filière aura besoin de gens formés et de savoir-faire"

Depuis le lancement de ces aides, souligne la CCIBG, plus de 5.200 dossiers ont été traités : "plus de 2.300 pour le Fonds trésorerie (échéance le 31 mai), près de 2.260 pour l'aide au loyer (échéance le 30 avril) et 684 demandes pour le dernier concernant la digitalisation (échéance 28 février)".

Lire aussi : Loyers et trésorerie : les aides aux entreprises de Bordeaux Métropole sont loin d'être épuisées

Détecter les entreprises et les dirigeants en détresse

Au-delà de Bordeaux Métropole, la CCIBG est aussi en train de s'imposer comme l'expert en économie des pouvoirs publics locaux, ce que les CCI ont toujours rêvé de devenir. C'est ainsi que la CCI Bordeaux Gironde a été missionnée pour étudier les dossiers des entreprises des territoires de la communauté de communes La Médullienne (centre-sud Médoc) mais aussi de la Communauté d'agglomération de Libourne (Cali), dont le fonds est ouvert depuis le 15 janvier dernier.

"Nous recevons quotidiennement près de 350 appels téléphoniques et nous avons décidé d'accélérer nos appels sortants, en les portant à 1.000 par semaine, auprès des entreprises qui ne se manifestent pas spontanément et que nous identifions de façon indirecte, par des informations qui peuvent remonter de la DGFIP comme de la Direccte. Il s'agit de détecter les situations de détresse", explique Patrick Seguin, qui veut faire comprendre que la dimension personnelle, voire psychologique des chefs d'entreprises est plus que jamais prise en compte.

PGE : il faut répondre aux banques avant fin février!

La pandémie de coronavirus a généré une situation socio-économique sans précédent et conduit le gouvernement à prendre des mesures radicales, pour sauvegarder l'économie, en particulier avec les prêts garantis par l'Etat (PGE). Et le président de la CCI a lancé à ce sujet un message d'alerte.

"Nous sommes l'une des régions de France où il y a le plus grand nombre d'entreprises par tête d'habitant. Le département de la Gironde a bénéficié de 3,5 milliards d'euros de PGE. Ce prêt peut désormais être remboursé sur cinq ans, contre un an au départ. Mais les chefs d'entreprises doivent absolument répondre aux courriers que viennent de leur envoyer les banques.

A cause des règles prudentielles contenues dans les accords de Bâle III, les banques doivent être rapidement informées de la décision des dirigeants d'entreprises. S'ils veulent rembourser sur cinq ans, ces derniers doivent absolument le faire savoir à leur banque d'ici fin février. Faute de quoi ils devront rembourser dès cette année, à partir de mars !" martèle le patron de la CCIBG.

Lire aussi : "Les PGE auraient dû être accordés sur la base d'un business plan de l'entreprise"

Les élections consulaires auront lieu en fin d'année et Patrick Seguin (Medef), qui va fêter ses 70 ans juste après la date butoir, est candidat à sa succession : il est encore dans les clous pour la limite d'âge, a-t-il précisé en souriant.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.