La population de Nouvelle-Aquitaine continue d'augmenter : +0,4 % chaque année, soit 26.300 habitants supplémentaires par an. Ce qui porte le nombre total à plus de six millions avec 6.069.352 habitants. La plus grande région de France en superficie reste au pied du podium derrière l'Île de France et Auvergne-Rhône-Alpes mais devance encore les Hauts-de-France.
Beaucoup de chiffres, mais pour quels enseignements ? Premièrement, cette croissance est due à l'attractivité du Sud-Ouest, 36.500 personnes par an arrivent dans la région. L'Insee le mesure grâce au solde migratoire qui évoque la différence entre les personnes qui sortent et celles qui entrent dans un territoire. On ne peut pas en dire autant du solde naturel : avec -10.200 personnes par an, il y a plus de décès que de naissances dans la région. Seule la Gironde maintient ce solde positif et demeure la tête de proue puisqu'un quart des Néo-aquitains y habite.
Le syndrome du littoral qui fait de l'ombre au rural
La métropolisation, l'étalement urbain, le tropisme littoral sont autant de facteurs logiques qui tendent à créer un décalage entre les territoires. « La majorité des gens qui veulent déménager pensent au bord de mer. Pour eux, c'est synonyme d'une meilleure qualité de vie », confirme Aurore Thibaud, co-fondatrice et présidente de Laou. Cette entreprise basée à Limoges propose ses services pour aider les collectivités locales à faire venir de nouveaux salariés et habitants dans leurs territoires.
L'écart se creuse entre les zones attractives et les pôles urbains plus modestes. Ils souffrent d'un ralentissement de la démographie car les soldes naturel et migratoire y sont négatifs. Même trois des dix plus grandes communes de la région souffrent de ce phénomène. Limoges, Pau et Brive-la-Gaillarde sont en perte de vitesse et affichent une évolution annuelle moyenne entre 2015 et 2021 de respectivement -0,5 %, 0 % et -0,3 %. À l'inverse de Bayonne qui affiche +1,2 % sur la même période.
Le taux de chômage s'en ressent. D'après l'Insee, les Pyrénées-Atlantiques affichent 5,7 %, bien moins que les 7 % de la Creuse. Aussi, le prix du m2 flambe sur la côte, SeLoger indique 4.988 €/m2 à Bayonne, sur la côte basque, contre 1.061 €/m2 à Guéret, chef-lieu de la Creuse.
Aurore Thibaud ne s'y trompe pas. « Le prix de l'immobilier et l'emploi arrivent en tête des arguments des territoires isolés. Ensuite on va mettre en avant la vie sociale et les liens qui peuvent être créés plus facilement. On explique aux personnes que plus le territoire est petit et plus ils sont grands ! » L'entrepreneure refuse de parler de fatalité du phénomène mais admet néanmoins que « changer cette culture prend des dizaines d'années ». Laou de son côté a accompagné 1.200 familles en 2023 participant à l'installation d'une centaine de ménages.
Sujets les + commentés