Des arbitrages touristiques très tranchés entre littoral et intérieur en Nouvelle-Aquitaine

Tout n'est pas encore joué pour la saison touristique estivale 2023, que vient relancer la Coupe du monde de rugby. Les résultats qui remontent du terrain montrent pourtant des arbitrages territoriaux très marqués. En août les fortes chaleurs ont favorisé le littoral et desservi Bordeaux Métropole. Une tendance qui se réplique quand on compare les territoires de l'intérieur à ceux du littoral.
Même le miroir d'eau n'a pas permis aux touristes venus à Bordeaux de résister au pic de canicule qui a frappé le port de la Lune pendant près d'une semaine au mois d'août.
Même le miroir d'eau n'a pas permis aux touristes venus à Bordeaux de résister au pic de canicule qui a frappé le port de la Lune pendant près d'une semaine au mois d'août. (Crédits : Agence Appa)

Après les désastreuses années 2020 et 2021, marquées par la catastrophe de la pandémie de Covid, cette fin d'été, qui s'achève en beauté avec cinq matchs de la Coupe du monde de rugby et la visite du roi Georges III d'Angleterre à Bordeaux, ne sera pas de trop pour remonter au score des saisons touristiques les plus réussies une haute saison 2023 encore incertaine. Si près de 400.000 touristes, peut-être plus, sont attendus dans le sillage des cinq matchs de rugby internationaux programmés au stade métropolitain Matmut Atlantique, cet afflux de  visiteurs permettra de redresser un mois d'août un peu décevant. D'autant qu'en plus de booster la fréquentation touristique, la Coupe du monde de rugby va elle aussi avoir un « deuxième effet ».

« Les caméras planétaires seront braquées sur notre région » comme l'a parfaitement bien résumé Brigitte Bloch, vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge du tourisme, des événements  et équipements métropolitains, par ailleurs présidente de l'Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole, lors de la présentation du dispositif d'accueil et de sécurisation de cette manifestation sportive grand format.

Autrement-dit Bordeaux et la Métropole, mais aussi plus largement la Nouvelle-Aquitaine, vont pendant quelques heures, planter leurs paysages dans les écrans de centaines de millions de foyers autour du monde. Un show-room en grandeur nature sans équivalent.

La fréquentation portée en juillet par un temps maussade

Première certitude de cet été 2023 à Bordeaux Métropole : c'est le mois de juillet qui a jusqu'ici été le plus porteur, avec une hausse de +11 % de la fréquentation à l'Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole (OTCBM), et un taux d'occupation de 75,8 % du parc hôtelier métropolitain, en hausse de +1,4 % sur un an. Sachant que 2022 a été une année de rattrapage touristique un peu hors norme de sortie du Covid. En juillet 2023, la fréquentation des musées et lieux d'exposition, parmi lesquels la Cité du vin, les Bassins des lumières ou encore les musées municipaux, a augmenté de +8 % sur un an. Des scores à la hausse alimentés par une météo souvent maussade.

Un peu tout le contraire du mois d'août. Si les données concernant cette dernière période sont en cours de consolidation, il apparaît que la chaleur excessive a provoqué un tassement de la fréquentation touristique de -5 % sur un an. Lors du pic de canicule, du 20 au 24 août, le nombre de touristes a reculé de -12 %.

 « Les hôteliers espèrent atteindre un taux d'occupation proche de 74 %, soit -1 % comparé à 2022 », indique-t-on à l'OTCBM.

La saison touristique régionale a décollé en août...

La bonne nouvelle c'est qu'en juillet-août la hausse du contingent de touristes étrangers a compensé à Bordeaux Métropole la baisse du nombre de Français (-9 %). Si, côté étrangers, les Espagnols conservent leur première place acquise depuis 2020 et la crise du Covid (26 % de la clientèle étrangère), les Britanniques ont entamé leur grand retour, avec une hausse de +23 % sur an, et représentent un touriste sur cinq. Devant les Allemands, les Belges et les Irlandais. Les résultats sont globalement très différents, pour ne pas dire diamétralement opposés à l'échelle régionale puisque c'est au mois d'août que la fréquentation touristique a repris de la vitesse.

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Sur l'ensemble de la Nouvelle-Aquitaine (littoral et intérieur) la proportion de professionnels du tourisme « plutôt pas ou pas du tout satisfaits » s'effondre entre les deux mois, passant de 38 % en juillet à 14 % en août. Autrement-dit il a fallu attendre le mois d'août en Nouvelle-Aquitaine pour que les affaires pussent vraiment reprendre ! Dans le même temps, la catégorie des professionnels « plutôt satisfaits » progressait de 41 % à 49 %, tandis que celle des « très satisfaits » décollait de 21 % à 37 %... Toutefois le clivage territorial perdure. En août, la proportion de professionnels mécontents est seulement de 7 % sur le littoral contre 25 % à l'intérieur des terres. Tandis les « très satisfaits » représentent 42 % des professionnels du littoral contre 30 % à l'intérieur.

Les Néo-Aquitains aiment prendre leurs vacances dans la région

Exprimée par types d'hébergements, la tendance la plus porteuse est enregistrée par l'hôtellerie de plein air, même si le littoral mène la danse. Les campings de bord de plage ont ainsi accueilli davantage de touristes français et étrangers. Tandis que ceux de l'intérieur ont maintenu leur fréquentation française par rapport à 2022 et amélioré l'accueil d'étrangers. Les hôtels ont par contre vu leur fréquentation française baisser sur le littoral et à l'intérieur. Ils ont accueilli davantage d'étrangers sur le littoral qu'en 2022 mais moins à l'intérieur.

A l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine ce sont les Allemands (27 %) qui sont en tête pour la fréquentation étrangère, et pas seulement dans les campings dont ils raffolent. Ils se situent ainsi pour l'été 2023 devant les Britanniques et les Néerlandais (20 % chacun), les Espagnols (16 %) et les Belges (11 %).

Caractéristiques des séjours des touristes français en Nouvelle-Aquitaine :

  • Une durée de séjour plus longue : 9,3 jours (8 jours au national)
  • Plus forte attirance pour le littoral : 51 % des séjours (38 %)
  • Plus forte proportion de séjours en campings : 20 % (14 %)
  • Plus fort recours à la voiture : 84 % (72 %) et plus faible à l'avion 1 % (4 %)
  • Une forte proportion de touristes Néo-Aquitains : 38 % (c'est une des plus fortes proportions de séjours dans sa propre région, après la Corse et l'Occitanie).

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Commentaire 1
à écrit le 16/09/2023 à 7:54
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"marquées par la catastrophe de la pandémie de Covid" Non marquée par la catastrophe du confinement des gens sains, première fois dans l'histoire que plutôt de confiner les gens malades on confine les gens sains. Un peu de vérité ne serait pas du lux...

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