Coupe du monde de rugby : Bordeaux Métropole s'attend à une pluie de touristes

Après la pandémie de Covid et les effets dévastateurs de la crise inflationniste, la tenue à Bordeaux de cinq matchs de la coupe du monde de rugby, auxquels va s'additionner la visite du roi Georges III d'Angleterre et sans doute celle du prince William, font sauter le compteur des prévisions de fréquentation touristique en cette fin d'été 2023 au port de la Lune.
Le rugby, inventé par William Webb Ellis -dont la coupe du monde ci-dessus porte le nom-, fête cette année sont deux centième anniversaire.
Le rugby, inventé par William Webb Ellis -dont la coupe du monde ci-dessus porte le nom-, fête cette année sont deux centième anniversaire. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

L'organisation à Bordeaux de cinq matchs de rugby dans le cadre de la coupe du monde 2023, ainsi que l'accueil en résidence de deux équipes et l'entrainement de six autres (cinq plus l'arrivée surprise de celle des All Blacks !) s'impose déjà comme l'événement sportif et touristique de l'année. D'autant que la visite officielle à Bordeaux du roi Georges III d'Angleterre, reportée après les troubles générés par la réforme des retraites, devrait tomber le 22 septembre prochain, en pleine coupe du monde, et que William, son fils aîné et prince de Galles, pourrait venir au port de la Lune pour encourager l'équipe du Pays de Galles lors de son match contre les Fidji.

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Avec, au bout du compte, des chiffres qui ont de quoi faire tourner les têtes dans l'hôtellerie, la restauration et toutes les activités dédiées au tourisme. Les cinq matchs de poule qui auront lieu à Bordeaux (Irlande/Roumanie, Pays de Galles/Fidji, Samoa/Chili, Afrique du Sud/Roumanie, Fidji/Géorgie), du 9 au 30 septembre, ont généré la vente de 200.000 billets, pour moitié à des Français et à des étrangers, dont 42.000 Irlandais et 8.000 Gallois. Partant du principe qu'un billet vendu attire un ou deux visiteurs supplémentaires, tout au long de cette compétition Bordeaux Métropole pourrait accueillir plus de 200.000 touristes étrangers (et même davantage). Auxquels devraient s'ajouter autour de 200.000 Français, pour un total national évalué à 2,6 millions de participants dont 600.000 étrangers.

Faute de place à Bordeaux, les touristes vont se loger en banlieue

« C'est ce qui explique que tous les hôtels à Bordeaux soient complets et que de nombreux touristes aillent se loger en périphérie. Ce qui profite aux hôtels installés tout autour de Bordeaux », recadre pour La Tribune Brigitte Bloch, présidente de l'Office de tourisme et congrès de Bordeaux Métropole (OTCBM).

Les hôtels de banlieue affichent ainsi des taux de remplissage de 60 %. La surchauffe des tarifs est au rendez-vous, avec des prix de chambres couramment autour de +100 %, avec quelques pointes à +500 %...

Un type de phénomène qui semble récurrent lors des grandes manifestations.

« Nous demandons aux professionnels de rester raisonnables mais nous ne pouvons pas faire plus. Ce genre de surchauffe tarifaire est inévitable », commente la présidente de l'OTCBM.

Côté retombées économiques, Brigitte Bloch évoque un montant de l'ordre de 70 millions d'euros, qui semble faire consensus à l'exception près des organisateurs de la coupe du monde, qui voient un peu plus grand.

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Les spectateurs dépenseront-ils autant que l'espère le GIP 2023 ?

Le GIP 2023 (groupement d'intérêt économique France 2023), comité d'organisation de cette coupe du monde, a, par la voix de son président Jacques Rivoal, et d'autres de ses représentants, livré à plusieurs reprises une analyse plus généreuse des retombées à attendre. La vision du GIP 2023 retient que les spectateurs des matchs de rugby sont des CSP+, donc un public financièrement à l'aise, qui passe une semaine sur place, avec une dépense moyenne de 1.000 euros par personne. D'où l'estimation de 40 millions d'euros de retombées par match de coupe du monde faite par le GIP 2023, soit plus de 2 milliards d'euros à l'échelle nationale et, avec cinq matchs, de l'ordre de 200 millions d'euros à Bordeaux Métropole...

L'attraction touristique régionale va être boostée par l'installation en Nouvelle-Aquitaine de trois camps de base d'équipes en compétition : à La Rochelle (Charente-Maritime), pour la Géorgie, Libourne (Gironde), pour la Roumanie et Lormont (Bordeaux Métropole) pour les Fidji. Et puis la décision du staff de l'équipe des All Blacks, dont le camp de base est à Lyon, d'envoyer ses joueurs néo-zélandais à Bordeaux Métropole du 18 au 23 septembre pour récupérer entre deux matchs va faire monter les enchères. Pendant cette période, ils iront s'entrainer sur la pelouse du stade Moga à Bègles.

Une fan zone de 10.000 places sur les quais

C'est également sur ce stade métropolitain que viendront s'entrainer les équipes du Pays de Galles, d'Afrique du Sud, tenante du titre mondial, et de Géorgie. Tandis que l'équipe des Samoa s'entrainera à Bordeaux, au stade Chaban Delmas. De leur côté, celles d'Irlande et du Chili se rendront au complexe Robert Monseau à Saint-Médard-en-Jalles. Tous les matchs, qui se dérouleront au Matmut Atlantique de Bordeaux, sont depuis des semaines à guichets fermés.

Une fan zone d'une capacité de 10.000 personnes sera ouverte le long des quais en bas du quartier Saint-Michel (Parc des sports de Saint-Michel), équipée d'un écran géant où seront retransmis 41 des 48 matchs de la compétition. Un important dispositif de sécurité va également être déployé par la Métropole et les services de l'Etat.

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