Bordeaux : la porte de la mairie incendiée après une forte mobilisation contre la réforme des retraites

Après la 9e journée d'action contre la réforme des retraites, marquée à Bordeaux comme ailleurs en France par une forte mobilisation, un groupe isolé de casseurs a incendié la porte de la mairie de Bordeaux dans la soirée. « Je condamne avec la plus grande fermeté cette violence qui n'a d'autre sens que celui de s'attaquer à la maison commune des Bordelais », a réagi le maire Pierre Hurmic.
La porte de la mairie de Bordeaux a été incendiée par des casseurs, jeudi 23 mars, sur les coups de 20h.
La porte de la mairie de Bordeaux a été incendiée par des casseurs, jeudi 23 mars, sur les coups de 20h. (Crédits : PC / La Tribune)

Brûlés, calcinés mais encore debout, les imposants battants du porche de l'hôtel de ville de Bordeaux sont fermés et sous protection policière tôt ce vendredi 24 mars au matin. La porte principale de la mairie a fait l'objet d'un incendie volontaire par un groupe de casseurs jeudi soir sur un peu avant 20h30 avant que les pompiers n'éteignent le feu une demi-heure plus tard. Une attaque survenue à la nuit tombée par plusieurs dizaines de personnes, bien après la fin des manifestations déclarées contre la réforme des retraites, comme le montrent les images tournées par nos confrères de Rue89 Bordeaux. Le portail en bois de plusieurs mètres de haut s'est entièrement embrasé en quelques minutes.

porte mairie brûlée

Les Bordelais s'arrêtent devant la porte calcinée hier soir mercredi 23 mars. (crédits : MG / La Tribune).

« Je suis choqué et attristé par un tel acte de vandalisme. Je condamne avec la plus grande fermeté cette violence qui n'a d'autre sens que celui de s'attaquer à la maison commune des Bordelais [...] J'ai pris la décision de rouvrir l'Hôtel de Ville dès demain matin aux heures habituelles pour garantir la continuité du service public à la population », a déclaré Pierre Hurmic, le maire EELV de Bordeaux, qui s'est rapidement rendu sur place aux côtés d'Etienne Guyot, le préfet de région.

pierre hurmic porte

Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic ce 24 mars devant la porte brûlée. (crédits : MG / La Tribune)

L'attaque a été vivement condamnée par les élus bordelais et girondins de tous bords politiques.

Comme ailleurs en France, avec entre 1,1 million de manifestants selon le ministère de l'Intérieur et 3,5 millions selon la CGT, la 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites a été marquée par un net regain de la mobilisation à Bordeaux. Entre 18.200 et 110.000 personnes ont ainsi défilé dans un calme relatif dans les rues de la capitale girondine avant que le cortège n'atteigne la place de la Victoire où des affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et des casseurs avec « des feux de poubelles, des jets de projectiles et des barricades ont ainsi conduit les forces de l'ordre à faire usage de gaz lacrymogènes », précise la préfecture.

Manifestation retraites Bordeaux

Plus tôt dans la journée, le cortège de l'intersyndicale a réuni entre 18.200 et 110.000 personnes à Bordeaux (crédits : Agence APPA).

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C'est plus tard dans la soirée, alors que des manifestations sauvages et attroupements non déclarés apparaissaient, que des casseurs ont mis le feu à la porte principale de la mairie de Bordeaux, place Pey Berland, qui ne faisait visiblement l'objet d'aucune protection spécifique par les forces de l'ordre malgré les risques.

Le préfet de région, qui a dressé le bilan avant cet incendie, a condamné « les débordements et dégradations », précisant que sept personnes ont été interpellées dans la journée et une personne supplémentaire dans la soirée, après l'incendie de la porte de l'hôtel de ville. Une nouvelle journée de mobilisation nationale a été annoncée par l'intersyndicale pour le mardi 28 mars, jour initialement prévu pour la visite du roi Charles III d'Angleterre à Bordeaux, où il devait notamment se rendre à la mairie. L'Elysée a annoncé le report sine die de la visite royale ce vendredi 24 mars.

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La mairie de Talence visée par des tags d'extrême-droite

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la mairie de Talence, à Bordeaux Métropole, a fait l'objet de dégradations. Des tags d'extrême-droite - « action directe nationaliste » et croix de Lorraine - ont été inscrits en rouge sur la façade de l'hôtel de ville de cette commune de 45.000 habitants dirigée par le centriste Emmanuel Sallaberry. Ce dernier « condamne avec la plus grande fermeté cet acte inadmissible » qui vient s'ajouter à une déjà trop longue série de dégradations par des groupes d'extrême-droite sur des lieux religieux, bâtiments publics et associations humanitaires dans l'agglomération bordelaise ces dernières semaines.

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Commentaire 1
à écrit le 24/03/2023 à 20:24
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Bien sur qu'il est triste qu'on s'attaque à ce qui représente la représentation du Pouvoir Local, mais la Mairie est visiblement devenue pour beaucoup l'image du Pouvoir National Central, aveugle et sourd aux problèmes et revendications locaux.

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