Alimentation électrique : comment Enedis fait face

La pression démographique et le dynamisme économique de la métropole bordelaise forcent Enedis, gestionnaire du réseau d'électricité, à investir près de 60 millions d'euros par an pour faire face.
Accompagner la croissance des besoins, notamment industriels, de l'ouest de l'agglomération bordelaise : c'est l'objectif du nouveau poste source d'Enedis implanté à Mérignac. Le transformateur, de 87 tonnes, qui constitue le cœur de l'équipement, a été installé fin 2018 pour une mise en fonction cette fin d'année
Accompagner la croissance des besoins, notamment industriels, de l'ouest de l'agglomération bordelaise : c'est l'objectif du nouveau poste source d'Enedis implanté à Mérignac. Le transformateur, de 87 tonnes, qui constitue le cœur de l'équipement, a été installé fin 2018 pour une mise en fonction cette fin d'année (Crédits : PC / La Tribune)

La région produit plus d'électricité qu'elle n'en consomme, environ 120 % d'après les chiffres d'EDF, notamment grâce aux deux centrales nucléaires de Nouvelle-Aquitaine. La question de la production n'est donc pas si épineuse, en revanche celle de sa distribution est plus délicate. "Le sujet est très important pour nous : le développement économique de la métropole bordelaise et la démographie galopante nous forcent à anticiper." Thierry Gibert, directeur régional d'Enedis Aquitaine Nord, confirme que Bordeaux est un cas particulier :

"Plusieurs éléments sont singuliers. Tout d'abord, elle fait preuve d'un dynamisme exceptionnel avec, sur le périmètre de la métropole, près de 7.000 clients supplémentaires par an qu'il nous faut raccorder au réseau. Cela représente une hausse de 1,6 % par an, soit trois fois la moyenne nationale. Ce dynamisme est aussi économique, en particulier dans la zone Aéroparc dans l'ouest de la métropole, avec la hausse d'activité de l'avionneur Dassault mais aussi de beaucoup d'autres entreprises. Le 3e point est le développement de la production d'électricité issues d'énergies renouvelables, principalement photovoltaïque."

Les cruciaux postes sources

Dans la métropole, près de 3.000 producteurs d'électricité photovoltaïque sont en effet installés : des particuliers bien sûr, mais aussi quelques installations plus importantes comme celles qui couvrent les ombrières du parking du Parc des expositions de Bordeaux. Une douzaine de projets de taille quasi-industrielles sont en cours d'examen sur une zone allant du quartier de Bacalan aux communes d'Ambès, Blanquefort... D'autres parcs photovoltaïques, plutôt dans le haut-Médoc cette fois, promettent également de sortir de terre. Tous doivent être en capacité d'alimenter le réseau électrique.

Enfin, Thierry Gibert pointe un dernier sujet chaud : la demande de plus en plus importante autour des nouveaux usages de la mobilité, principalement des voitures électriques mais aussi des bus qui pourraient arriver à moyen terme :

"Nous nous préparons à raccorder dans les prochaines années de nombreuses bornes de recharge, à la fois dans les habitations collectives mais aussi sur la voie publique, précise le directeur régional d'Enedis. L'ensemble de ces facteurs implique pour nous un niveau d'investissements autour de 60 millions d'euros par an, pour pouvoir raccorder les nouvelles installations, renforcer et moderniser le réseau existant. C'est 10 à 15 millions de plus que ce que l'on investissait avant."

Une partie conséquence de ce montant est fléchée vers les postes sources. Ces points sont stratégiques car ils servent de frontière entre les lignes hautes et très hautes tensions de RTE et le réseau d'Enedis. Plusieurs chantiers sont en cours : un proche de la place Pey-Berland, invisible au public, qui nécessite 13 M€ sur deux à trois ans, un autre en construction dans le quartier bordelais de la Benauge, rive droite, accolé à celui qui alimente la ligne ferroviaire à grande vitesse Bordeaux - Tours, qui sera mis en service en 2021, et un troisième sur la commune de Mérignac, qui sera achevé dès cette fin d'année. Ceci sans compter le déploiement du compteur Linky qui devrait également être achevé fin 2019. "L'électricité paraît simple comme le fait d'allumer un interrupteur, mais il y a derrière beaucoup de travail et d'investissements", sourit Thierry Gibert.

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Ces derniers jours, nous avons publié sur notre site notre dossier complet, "Eau, électricité, alimentation : les plans du Grand Bordeaux pour sécuriser sa croissance" paru dans La Tribune Hebdo datée du 5 avril 2019. Il est possible de consulter la version numérique en format pdf ici.

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