Bordeaux Métropole charge Enedis d'électrifier ses pontons de croisières fluviales

Le chantier bat son plein sur le quai des Chartrons. Pour le compte de Bordeaux Métropole, Enedis Nord Aquitaine est en train d'installer de nouvelles bornes électriques enterrées pour alimenter les navires fluviaux stationnés sur la Garonne. Objectif : améliorer la qualité de l'air. En ce qui concerne les paquebots, c'est plus compliqué.
L'installation électrique sur le ponton Ariane, quai des Chartrons, sera opérationnelle courant mars 2022.
L'installation électrique sur le ponton Ariane, quai des Chartrons, sera opérationnelle courant mars 2022. (Crédits : Enedis Nord Aquitaine)

Moyennant un investissement de 5,2 millions d'euros, Bordeaux Métropole équipe de bornes électriques quatre pontons sur la Garonne permettant l'amarrage des navires de croisières fluviales, basés à Bordeaux, mais aussi les yachts, grands voiliers et bâtiments militaires de passage. Ces bornes disposées quai des Chartrons leur permettront de s'alimenter en électricité lorsqu'ils sont stationnés sans avoir à recourir à un générateur diésel, source de nuisances sonores, de pollution de l'air et d'émissions de gaz à effet de serre. "Nous poursuivons un objectif environnemental pour améliorer la qualité de vie des habitants du quartier et de la ville en général", souligne ainsi Brigitte Bloch, vice-présidente métropolitaine au tourisme et aux événements et équipements métropolitains et conseillère municipale déléguée au tourisme et l'économie du vin.

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Réalisé par Enedis Nord Aquitaine, qui y investit 600.000 euros, avec Dalkia Smart Building et SME, ce chantier consiste à déployer des prises d'alimentation, des câbles et un transformateur basse tension sur-mesure pour alimenter les pontons. Toutes ces infrastructures étant enterrées, elles seront invisibles une fois le chantier terminé afin de tenir compte des exigences du patrimoine classé par l'Unesco. Le ponton Albert Londres a été équipé dès 2020 tandis que le ponton Ariane sera opérationnel au printemps 2022. Suivront le ponton Jefferson 2023 puis le ponton Lafayette en 2024. "Ce chantier marque la volonté de la Métropole de valoriser le fleuve et tout ce qui s'y rattache : le tourisme, le développement économique, l'environnement et les paysages et le fret fluvial pour la logistique du dernier kilomètre", juge Jean Touzeau, le maire de Lormont conseil métropolitain en charge du fleuve. Tandis que Jean Paoletti, directeur régional d'Enedis Nord Aquitaine, salue "un chantier emblématique et exemplaire des efforts menés en matière de transition énergétique dans le respect du patrimoine et des riverains."

Les paquebots maritimes pas concernés

Selon Bordeaux Métropole, la borne électrique du ponton Albert Londres a permis d'éviter la consommation de près de 200.000 litres de gazole conventionnel. De quoi générer quelques milliers d'euros annuels d'économie pour chaque navire. Au-delà de la fin nuisances sonores et olfactives, l'impact sur la qualité de l'air et les émissions de GES sera précisé par une étude Capnavir (caractérisation des particules fines issues de la naviIgation fluviale ou maritime) dont les résultats seront présentés en février prochain. Une autre étude de Capnavir s'attache à mesurer les conséquences de la pollution aux particules fines émises par les paquebots de croisière.

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Ces énormes navires maritimes ne sont pas concernés par ces bornes électriques puisqu'ils n'accostent pas sur ces quatre pontons mais directement le long des quais, au niveau de la place des Quinconces, et que leur alimentation électrique suppose des infrastructures bien plus conséquentes. De telles installations, qui seraient du ressort du Grand port maritime de Bordeaux et non de la Métropole, sont bien envisagées mais pas programméee pour l'heure compte tenu de leur coût et de la difficulté de les insérer sur le quais sans nuire au patrimoine ni aux circulations douces.

Le trafic de paquebots de croisières, principalement nourris par une clientèle britannique et nord-américaine, avait subi un très net coup d'arrêt en 2020 avec quasiment aucune escale avant de redémarrer timidement l'an dernier d'août à octobre avec moins d'une quinzaine d'escales. Si Omicron le permet, avec une quarantaine d'escales prévues d'avril à octobre, la saison 2022 devrait renouer avec l'étiage de 2019, avant le Covid-19.

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