"Nous avons observé une croissance de 60 % de l'utilisation du réseau entre janvier et juin 2021 puis en juillet et en août, ce volume a encore doublé par rapport à juin ! On a atteint un niveau record qui devrait encore être dépassé dans les mois qui viennent", explique à La Tribune Christelle Vives, la directrice générale d'Izivia.
Cette filiale d'EDF exploite pour le compte de Mobive les quelque 750 bornes et 1.600 points de recharge répartis dans neuf des douze départements de Nouvelle-Aquitaine. Et pour sa directrice générale, cet engouement va encore s'amplifier : "Il y a, bien sûr, un effet lié à la saison estivale très dynamique dans le Sud-Ouest mais il y a surtout une tendance de fond qui voit le véhicule électrique s'inscrire progressivement dans les usages des automobilistes."
Plus de 5.000 abonnés à Mobive
Et si la Nouvelle-Aquitaine dispose d'un des cinq plus grands réseaux publics de l'Hexagone, ce n'est pas un hasard. Cinq syndicats départementaux d'énergie (SDE) se sont ainsi réunis à partir de 2014 pour coordonner leurs efforts sur le territoire de l'ex-Aquitaine. En 2016, ils lancent la marque Mobive et s'étendent progressivement à neuf, et bientôt dix, des douze départements de la grande région. Objectif : proposer dans ces zones majoritairement rurales un réseau coordonné, interopérable et 100 % alimenté à l'électricité verte.
"Avec déjà plus de 5.000 abonnés, nous avons aujourd'hui l'armature du réseau qui devrait encore s'étendre pour atteindre 1.000 bornes dans les deux ou trois ans pour Mobive et 1.300 en comptant les autres réseaux d'initiative publique", fait valoir Jérôme Queyron, le DGS du SDE de Lot-et-Garonne et coordinateur de Mobive. "Mais les enjeux sont désormais d'abord qualitatifs : nous allons nous appuyer sur les données collectées par Izivia pour améliorer la qualité de service, monter en puissance de charge là où c'est nécessaire et procéder à des ajustements en fonction des taux d'utilisation", ajoute-t-il.
Une borne de recharge du réseau Mobive (crédits : Izivia).
Ainsi, si les charges lentes devraient rester la règle dans les zones résidentielles, des bornes bien plus puissantes seront déployées le long des grands axes de circulation pour cibler les longs trajets. Aujourd'hui, les rares zones blanches qui persistent dans la région s'expliquent d'abord par l'absence de réseau téléphonique mobile, qui est un prérequis pour pouvoir opérer les bornes à distance.
Des campagnes bien équipées
Et dans une région majoritairement rurale, Christelle Vives, d'Izivia, salue ainsi la mobilisation des collectivités locales : "Ces territoires ruraux se sont lancés depuis longtemps dans la mobilité électrique, parfois plus tôt que les grandes villes, en proposant une offre solide et cohérente si bien que les gros marchés aujourd'hui se situent plutôt dans les grandes métropoles où les besoins augmentent rapidement et où les réseaux sont parfois insuffisants."
A Bordeaux Métropole, Limoges ou encore Arcachon ont ainsi choisi un modèle différent de Mobive. Dans l'agglomération bordelaise, la Métropole exploite son propre réseau qui compte 31 points de charge rapide, 4 points de charge accélérée et 172 points de charge lente, auxquels s'ajoutent 235 bornes gérées par Metpark et les délégataires de stationnement dans les parkings et parcs relais. Le 24 mars dernier, la Métropole a également repris les 170 bornes de l'ancien réseau BlueCub, fermé à l'été 2020. A Arcachon, la municipalité déploie son propre réseau de bornes et en a également confié l'exploitation à Izivia.
Bientôt un réseau de bioGNV
La filiale d'EDF, qui opère le réseau Mobive et sa gestion commerciale depuis août 2020 et jusqu'en 2024, propose un pass permettant d'utiliser 100.000 bornes en France et en Europe, soit peu ou prou un tiers du réseau installé. "Il y a encore aujourd'hui des automobilistes utilisent plusieurs badges mais les sujets d'interconnexion entre opérateurs progressent rapidement. L'enjeu pour nous est de fluidifier et de faciliter la vie des usagers", souligne Christelle Vives.
Même discours du côté de Mobive qui, fort de cette expérience réussie, devrait lancer dans les prochaines semaines un second réseau structuré de manière similaire pour mailler le territoire de bornes de Bio GNV, ce bio carburant obtenu de la méthanisation de déchets (ordures ménagères, boues des stations d'épuration, produits agricoles et tontes des espaces verts, résidus de l'industrie agroalimentaire ou de la restauration collective, etc.)
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