Immobilier d'entreprises : deux initiatives pour faire baisser les prix à Bordeaux (12/14)

L'association Atis évalue actuellement la pertinence de la création d'une foncière commerciale locale solidaire s'adressant aux entreprises de l'économie sociale et solidaire bordelaises. Son rôle sera de faciliter la résolution des problématiques immobilières de cette typologie d'acteurs. Dans le même temps, Aquitanis expérimente des lieux de travail et de rencontre en occupation temporaire et à prix très bas. Deux initiatives intéressantes à plus d'un titre.
L'hypothèse de la création d'une foncière commerciale locale solidaire s'adressant aux entreprises de l'économie sociale et solidaire bordelaises est actuellement étudiée par l'association Atis

Atis, pour Association territoires et innovation sociale, a pour objectif d'accompagner l'émergence et le développement des entreprises de l'économie sociale et solidaire. La structure a été missionnée par Bordeaux Métropole pour réaliser une étude d'opportunité relative aux besoins immobiliers de cette typologie d'acteurs économiques.

"Nous avons débuté cette étude d'opportunité il y a quelques mois, explique Céline Gorin, chargée de mission chez Atis. Un des premiers éléments que nous avons repérés est la mauvaise connaissance du patrimoine foncier actuel disponible ou reconfigurable. Les appels à projet qui peuvent déjà exister, comme Aire, proposent plutôt des gros volumes et demandent de la part des sociétés de l'économie sociale et solidaire des capacités en matière d'ingénierie de projets qu'elles ne peuvent pas forcément mobiliser. Par ailleurs les entreprises de l'ESS ont peut-être moins de budget que d'autres en matière d'immobilier. Nous cherchons à identifier leurs besoins futurs, nous avons par exemple beaucoup de projets autour de la logistique urbaine avec des besoins spécifiques."

Atis travaille donc, avec d'autres partenaires, à évaluer la pertinence de la création d'une foncière commerciale locale solidaire, capable de se positionner sur des opérations d'aménagement. Cette dernière pourrait par exemple prendre la forme d'une société coopérative d'intérêt collectif, abondée par la puissance publique, des banques et intermédiaires, des investisseurs... Toujours au rang des hypothèses explorées par Atis, cette foncière pourrait être adossée à une agence immobilière solidaire, dans l'optique de prendre le relais de bailleurs ne voulant pas assurer la gestion locative des espaces. La réflexion associe par exemple InCité, société d'économie mixte qui est aménageur, constructeur et bailleur, et qui dispose d'un droit de préemption sur les baux commerciaux. L'étude d'opportunité devrait être bouclée au cours du premier trimestre 2020.

Des espaces vacants pour les créateurs

De son côté la coopérative parisienne d'urbanisme temporaire Plateau Urbain explore quant à elles une autre piste pour faire baisser les loyers et fluidifier le marché de l'immobilier de bureaux, également pour les acteurs de l'ESS et les entreprises culturelles. Elle propose à des porteurs de projets émergents et à fort impact social, des lieux de travail et de rencontre à loyers volontairement bas et en occupation temporaire, de sept mois à deux ans. Il s'agit d'espaces vacants tels que locaux et équipements inoccupés ou sous-utilisés, projets immobiliers à la recherche d'un équilibre économique, parcelles foncières ou bâtiments en cours de mutation... Chaque lieu comporte ainsi plusieurs types d'espaces de travail - poste de travail individuel, ateliers ou salles privatives de 10 m2 à 30 m2 - ainsi que des espaces communs.

L'équilibre financier de chaque projet est assuré par les loyers qui demeurent abordables : à partir de 60 € par mois pour un petit bureau (10 m2), Internet et charges compris. En contrepartie, les porteurs de projet s'engagent à participer à la vie collective du site et à imaginer une contribution à l'ancrage territorial du lieu : ateliers, formations... A Bordeaux, Plateau urbain a noué un partenariat avec Aquitanis. La ville accueillait jusqu'à peu trois sites d'expérimentations. L'un d'entre eux vient de fermer car il démarre une nouvelle vie. Baptisé le Bocal, il a pendant un an accueilli une trentaine de structures de l'ESS cours Alsace Lorraine, en plein cœur de Bordeaux, dans un immeuble mis à disposition par Nexity Patrimoine et Valorisation.

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Cet article est issu du vaste dossier consacré à l'immobilier tertiaire paru dans l'hebdomadaire de La Tribune du 27 septembre. Déjà paru sur notre site :

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