Énergies renouvelables : Valorem se branche à l'international avec son centre de conduite

Le centre de pilotage des parcs d'énergies renouvelables Valemo, créé en 2011, opère désormais 24h/24 pour mieux adapter la production électrique au marché et gérer les risques. C'est le quatrième en France à fonctionner en continu et il doit permettre à sa maison mère, le développeur girondin Valorem, d'attirer des clients internationaux.
Maxime Giraudeau
La responsable de Valemo, William Morris, présente le centre de contrôle à Bègles.
La responsable de Valemo, William Morris, présente le centre de contrôle à Bègles. (Crédits : MG / La Tribune)

Il y a les entreprises qui développent les énergies renouvelables et celles qui gèrent leur fonctionnement. Mais Valorem ne s'est jamais résolue à choisir. Avant même d'exploiter son premier parc, le développeur bordelais avait lancé en 2009 son centre de contrôle des installations productrices d'énergies renouvelables appartenant à des tiers. Le centre filialisé sous le nom de Valemo en 2011 fonctionne désormais, et ce depuis le 13 novembre dernier, en continu 24h/24 et 7j/7.

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« C'est ici qu'on va superviser les actifs de production, piloter leur fonctionnement et prévenir les pannes potentielles », montre William Morris, responsable de Valemo, devant la cartographie des parcs gérés par le centre. Au cœur d'un parc d'entreprises dédié aux énergies vertes à Bègles, au sud de Bordeaux, les équipes se relaient jour et nuit face à des écrans qui affichent en temps réel la puissance électrique produite sur les sites. La filiale assure ainsi le pilotage de près de 2 GW d'installations photovoltaïques, éoliennes ou hydroélectriques, dont la moitié appartiennent à Valorem. « C'est pas un couteau-suisse mais un « couteau-français » qui a plusieurs cordes à son arc », illustre le responsable.

Débrancher quand les prix sont négatifs

Seuls trois autres exploitants en France disposent d'un centre de service en continu : EDF à Béziers, Engie à Châlons-en-Champagne et Boralex. Valemo emploie au total 135 personnes, pour moitié à Bègles et pour l'autre dans ses onze bases de maintenance réparties en France. « On va mieux pouvoir gérer les urgences, c'est une plus value très importante pour les parcs ICPE [Installations classées pour la protection de l'environnement, ndlr] car ils sont tenus d'être informés en temps réel sur les incidents, explique William Morris. Par ailleurs, quand on parle d'actifs en Guadeloupe ou en Australie, on est sur des plages horaires très différentes. C'est aussi pour cela qu'on est passé sur un fonctionnement en continu. »

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Sous l'incitation de RTE, le centre a également le pouvoir de stopper la production électrique lorsque la demande chute sur le réseau. Un phénomène qui peut survenir les week-ends, en particulier en été. Quand la production est trop haute par rapport à la demande, RTE applique des prix négatifs et facture ainsi les producteurs d'énergies facilement pilotables (en l'occurrence les renouvelables mais pas le nucléaire) pour les inciter à interrompre momentanément l'activité des parcs. Un phénomène qui survient de plus en plus avec l'augmentation de la part des EnR dans le mix électrique puisque leur production varie selon la météo et peut ainsi s'envoler les jours de grand soleil et de grand vent. C'est aussi pour être très réactif dans cette perspective que Valemo tourne aujourd'hui en continu. Fort d'un chiffre d'affaires de 13,5 millions d'euros en 2023, l'entreprise vise cette année les 16 millions.

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Regard tourné vers le large

La filiale de Valorem veut aller bien au-delà du marché français en accompagnant le développement international de sa maison mère, qui développe des parcs éoliens en Finlande et photovoltaïques en Grèce. Mais aussi en captant d'autres clients. « Depuis qu'on a basculé, on a eu pas mal de sollicitations d'acteurs étrangers, évoque Frédéric Prévost, le directeur général de Valemo. On aimerait être l'agrégateur des exploitants qui n'ont pas les moyens d'avoir des outils de haut niveau. »

L'heure est aussi au développement de l'éolien offshore et, alors que Valorem participe au dialogue concurrentiel pour le parc d'Oléron, le centre gère le suivi de bouées disséminées à travers le monde pour collecter des données de vent dans des zones à haut potentiel éolien. A terme, le développeur et son centre de contrôle pourraient avoir un pied à terre et l'autre en mer.

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Maxime Giraudeau

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