100 millions sur la transition énergétique : Bordeaux métropole énergies passe à la pratique

La société d'économie mixte Bordeaux métropole énergies annonce investir 100 millions d'euros dans la transition énergétique d'ici 2028. L'opérateur met la priorité sur le solaire et veut initier le développement d'autres filières, en particulier dans la chaleur et le froid renouvelables.
Maxime Giraudeau
Après la Cité du Vin équipée avec une installation de froid renouvelable, Bordeaux Métropole Énergies veut solariser les toitures des entreprises.
Après la Cité du Vin équipée avec une installation de froid renouvelable, Bordeaux Métropole Énergies veut solariser les toitures des entreprises. (Crédits : Appa)

Le chiffre a de quoi retenir l'attention et il est effectivement sans précédent. Dans le cadre de sa nouvelle feuille de route 2023-2028, la société d'économie mixte (actionnariat public-privé) Bordeaux métropole énergies dit vouloir mobiliser 100 millions d'euros d'investissements dans la rénovation et la transition énergétique. « C'est notre budget le plus conséquent, on rentre en phase d'industrialisation des solutions de décarbonation », illustre Claudine Bichet, présidente de BME et vice-présidente écologiste de Bordeaux Métropole, avec dans le viseur la neutralité carbone comme « impératif absolu » pour 2050.

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De l'inédit pour cette société créée en 2017 pour enclencher la transition énergétique de l'agglomération et détenue à 68 % par Bordeaux Métropole, 20 % par Engie et 12 % par la Banque des Territoires. 80 % du budget est abondé par les activités de Régaz et Gaz de Bordeaux, toujours majoritairement issues de l'énergie fossile.

1.800 logements rénovés chaque année

Les investissements à engager sont tout de même le signe d'un déclic majeur pour ses partenaires privés au rang desquels figurent Sogecap (Société générale assurances), Aquitaine énergies infrastructures et Idex, désormais réceptifs à investir abondamment.

« Il y a un déclic d'attention, observe Philippe Denis, directeur de BME. Les aménageurs parlent de plus en plus avec des énergéticiens, et les énergéticiens avec des urbanistes. » La priorité va être mise sur le solaire avec l'objectif d'équiper les toitures des bâtiments tertiaires, et sur la rénovation thermique intégrale alors que BME est capable d'intervenir sur 1.800 logements par an.

Mais derrière, l'opérateur entend s'appuyer sur le biogaz grâce aux méthaniseurs et unités hydrogène développés par ses filiales Régaz et Gaz de Bordeaux, ou la chaleur et le froid renouvelables dans une perspective de mix énergétique varié. « Désormais, des filières de création de valeur doivent se mettre en place. On rencontre encore des pénuries de main d'œuvre mais on est beaucoup plus à l'aise pour avancer vite », assure Philippe Denis.

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Chantiers symboliques

Pour aider à la structuration des filières, BME s'appuie notamment sur les startups incubées par Bordeaux Technowest dans le domaine de l'énergie et qui partent à la conquête du marché. C'est le cas de Newheat et Air Booster qui travaillent sur la chaleur renouvelable ou iQspot pour l'efficacité énergétique.

La société est aussi à la manœuvre sur des chantiers emblématiques, comme avec la mise en place d'un réseau de froid renouvelable à la Cité du Vin ou la solarisation du nouveau siège de la Caisse des dépôts à proximité de la gare Saint-Jean. Sur son projet Canopia (ex-rue bordelaise), l'aménageur Apsys va également s'appuyer sur BME pour développer des structures de froid renouvelable grâce au flux de la Garonne.

À l'image des ambitions de la majorité écologiste à Bordeaux, Claudine Bichet plaide pour plus de flexibilité dans le déploiement des énergies renouvelables. « Nous voulons faire du solaire quelque chose de facile, avec une installation façon plug and play », ambitionne-t-elle. Une condition sine qua non pour beaucoup d'acteurs économiques mais aussi de particuliers pour investir dans de nouvelles structures.

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Maxime Giraudeau

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