Elisa Aerospace s'offre une nouvelle école d'ingénieurs près de Bordeaux pour la rentrée 2022

Avec deux ans de retard sur le calendrier prévu, l'école d'ingénieurs Elisa Aerospace espère que son nouveau campus girondin sera opérationnel pour la rentrée de septembre. Basé à Saint-Jean-d'Illac, il formera à terme jusqu'à 700 élèves ingénieurs aux métiers de l'aéronautique, du spatial et de la Défense, mais pas seulement.
La pose de la première pierre du bâtiment est intervenue ce jeudi 6 janvier 2022.
La pose de la première pierre du bâtiment est intervenue ce jeudi 6 janvier 2022. (Crédits : PC / La Tribune)

A peine troublé par le passage de deux Rafale et de quelques avions civils, le soleil brillait, ce jeudi 6 janvier, sur le chantier de la future école d'ingénieurs Elisa Aerospace, à Saint-Jean-d'Illac, à l'ouest de la métropole bordelaise, dans la zone aéroportuaire. Un vrai soulagement pour Chantal de Turckheim, la fondatrice et directrice de cet établissement associatif né dans les Hauts-de-France, tant ce projet n'a pas été un long ciel bleu. L'école d'ingénieurs devait initialement s'installer dans ses nouveaux locaux à la rentrée 2020 mais les règles d'urbanisme et de protection de l'environnement l'ont contraint à changer de terrain avant que le Covid ne prenne le relais pour décaler retard à son tour le chantier. Au total, le projet accuse deux ans de retard.

"Cela n'a pas été simple mais finalement le résultat et là on bénéficie même d'un terrain de 27.000 m2, plus grand que prévu, ce qui nous permettra de développer un vrai campus global et cohérent", sourit la directrice qui porte ce projet à 26 millions d'euros, dont quatre millions seront apportés par la Région Nouvelle-Aquitaine.

Elisa Aerospace

Le visuel du futur bâtiment dessiné par Enact Architecture (crédits : Enact Architecture).

700 élèves à terme

De 240 élèves-ingénieurs aujourd'hui dans des locaux provisoires, dont 20 % de femmes, les effectifs devraient grimper à 300 à la rentrée prochaine avec la livraison du 1er bâtiment puis à 700 à l'horizon 2025, en rythme de croisière. Ce cursus de cinq ans propose trois options en ingénierie des systèmes aéronautiques, ingénierie des missiles et systèmes spatiaux et ingénierie des systèmes complexes coopératifs. "Deux tiers des diplômés se retrouvent dans l'aéronautique, 26 % dans le spatial et la défense et 8 % dans les systèmes embarqués liés à d'autres mobilités comme l'automobile, le ferroviaire et le naval", détaille Chantal de Turkheim.

De quoi satisfaire les importants de la filière ASD (aéronautique, spatial, défense) puisque les ingénieurs diplômés d'Elisa se retrouvent souvent dans les bureaux d'étude et de conception d'entreprises comme ArianeGroup, Thales, Airbus, Safran et toute la chaîne de sous-traitance. "L'aviation comme le spatial sont face à d'importants défis et vont avoir besoin d'ingénieurs parce qu'il faut tout repenser : la conception, l'exploitation, la propulsion, le poids, la maintenance, le démantèlement et le recyclage !", souligne Alexander Gibb, le président d'Elisa Aerospace.

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"On a beaucoup d'espoirs"

Parmi les étudiants, cet enthousiasme est partagé et l'avion fait encore rêver :

"On a beaucoup d'espoirs de pouvoir réduire les impacts de l'aviation et nous travaillons sur des sujets d'avenir comme l'hydrogène, le biocarburant, le carburant de synthèse, les matériaux composites, les lanceurs réutilisables et le New Space, etc. C'est hyper enthousiasmant !", réagissent en cœur Charles, Léo, Perrine et Alex, quatre étudiants de 22 ans en fin de cursus dans quelques semaines.

L'occasion aussi pour les élus locaux - du maire de Saint-Jean-d'Illac, Edouard Quintano, ravi d'accueillir un établissement de cette envergure, à Marie Récalde, élue à Mérignac et Bordeaux Métropole, les élus locaux ont affiché leur soutien à la filière aérospatiale, marquée ces dernières semaines notamment par les succès technologiques et commerciaux d'ArianeGroup et de Dassault Aviation.

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Quant à Alain Rousset, quelques mois après le lancement du think-tank Way4Space et de la première pierre d'une autre école déjà soutenue par la Région à Bordeaux Euratlantique, il se félicite de voir la Nouvelle-Aquitaine "rattraper son retard en matière de formations des ingénieurs". Estimant qu'il s'agit "d'une question de souveraineté", il entend également favoriser "la transversalité" au sein "d'un écosystème régional de formation avec Aérocampus, à Latresne [Gironde], Ferrocampus à Saintes [Charente-Maritime] et bientôt un Navalcampus entre La Rochelle et Rochefort [Charente-Maritime]."

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