Bordeaux ne baisse pas les bras pour rétablir une navette aérienne vers Orly

Ragaillardis par les derniers évènements survenus à Bruxelles, la CCI Bordeaux Gironde et certains élus bordelais s'apprêtent à demander à nouveau à l'Etat de rétablir des rotations aériennes quotidiennes entre Bordeaux-Mérignac et Paris-Orly. La navette Air France est clouée au sol depuis le printemps 2020.
Déjà en difficulté avant la crise du Covid-19, la navette quotidienne entre Bordeaux-Mérignac et Paris-Orly est à l'arrêt depuis le printemps 2020.
Déjà en difficulté avant la crise du Covid-19, la navette quotidienne entre Bordeaux-Mérignac et Paris-Orly est à l'arrêt depuis le printemps 2020. (Crédits : Hop ! Air France)

Les précédents courriers des responsables économiques et politiques bordelais en 2020 étaient restés sans réponse. La motion votée par les élus métropolitains en 2021 n'avait pas eu plus d'effet. Mais la plainte déposée en septembre dernier par l'Union des aéroports français (UAF) et, surtout, la récente décision de la Commission européenne d'ouvrir une enquête pour examiner la légalité de la suppression des lignes aériennes françaises dès lors qu'il existe une alternative ferroviaire en moins de 2h30 a ravivé quelques espoirs en Gironde.

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Un nouveau courrier dans les tuyaux

Patrick Seguin, le président réélu de la CCI Bordeaux Gironde, entend convaincre les présidents (PS) de la Région Nouvelle-Aquitaine et de Bordeaux Métropole, Alain Rousset et Alain Anziani, mais aussi le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, d'adresser un nouveau courrier commun à l'adresse de l'Elysée, Matignon et du ministre des Transports.

"J'espère que ce courrier réunira tout le monde et que nous pourrons l'envoyer d'ici la fin janvier. Il y a un consensus local pour demander le retour de quatre aller-retour quotidiens, au lieu des dix rotations qui existaient avant le Covid. Je rappelle que la navette Bordeaux-Orly c'était 556.000 voyageurs par an en 2019", assure ainsi ce mercredi 5 janvier le patron de la CCI girondine, décidé à peser davantage sur les décisions politiques.

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S'il ne devrait pas avoir trop de mal à convaincre Alain Rousset et Alain Anziani, tous deux partisans d'un retour partiel de la navette, cela sera plus compliqué du côté de la mairie de Bordeaux. Sollicité par La Tribune, l'écologiste Pierre Hurmic ne confirme pas s'associer à cette démarche, assurant qu'il reste sur sa position de demander le rétablissement d'un seul, voire deux, aller-retour quotidiens.

D'autres compagnies sur les rangs ?

De son côté, Patrick Seguin est déterminé à continuer le combat. Il met en avant les besoins des entreprises de la zone aéroportuaire qui, à l'instar de Dassault ou Sogerma, affrètent désormais des jets privés pour convoyer leurs salariés, et assure que "trois compagnies aériennes en plus d'Air France sont sur les rangs pour récupérer les créneaux libérés par la fin de la navette et qui n'ont toujours pas été réattribués".

En réalité, ces créneaux n'ont pas été réattribués. N'étant pas attachés à une ligne particulière, la compagnie française a pu les conserver pour les réattribuer sur d'autres destinations ou les transférer à sa filiale low-cost Transavia. Et si certaines compagnies pourraient se positionner sur cette liaison, encore faudrait-il qu'elles disposent d'implantation à la fois à l'aéroport de Bordeaux et à celui d'Orly, déjà très fréquenté. La société low-cost easyJet se trouve dans cette situation.

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Et si ce nouveau courrier ne semble pas en mesure à changer la position de l'Etat, constante depuis le printemps 2020, les auteurs espèrent aussi profiter du contexte politique tablant sur le fait qu'un nouveau locataire à l'Elysée et/ou un nouveau chef de gouvernement pourrait arbitrer différemment après les échéances électorales du printemps. Pour l'heure la balle est dans le camp de Bruxelles qui a assuré vouloir avancer rapidement sur ce sujet sensible.

Pour rappel, la disposition de la loi Climat qui supprime les lignes aériennes françaises dès lors qu'il existe une alternative ferroviaire en moins de 2h30  (hors trafic de correspondance) doit entrer en vigueur en mars 2022, mais les compagnies aériennes ont déjà arrêté certains de leur vols, comme Orly-Bordeaux ou Orly Nantes. La loi concerne essentiellement quatre liaisons : Orly-Lyon, Orly-Nantes, Lyon-Marseille, et la plus importante Orly-Bordeaux. Bordeaux Métropole estime que les activités aéronautiques regroupent 35.000 emplois sur son territoire. Mais avec l'arrivée de la LGV en 2017 mettant Bordeaux à 2h de Paris, la navette Air France était déjà en difficultés financières avant la crise du Covid.

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Commentaire 1
à écrit le 21/01/2022 à 12:18
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Merci à ceux qui se battent pour le rétablissement d'au moins quelques liaisons avec Orly ! La suppression des vols BOD-ORY oblige les voyageurs longs courriers de Bordeaux vers les Antilles à passer par CDG ou prendre le train, ce qui fait augmente...

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