Evolution professionnelle : baptême du feu réussi pour le CEP en Nouvelle-Aquitaine

Plus de 10.000 personnes ont contacté un conseiller en évolution professionnelle (CEP) l'an dernier en Nouvelle-Aquitaine. Ce dispositif gratuit a trouvé sa place et reflète les nouvelles tendances qui traversent les salariés de la région quant à leur avenir professionnel.
Le CIBC 33 à Bordeaux Bastide assure des entretiens en présentiel et à distance.
Le CIBC 33 à Bordeaux Bastide assure des entretiens en présentiel et à distance. (Crédits : CEP / CIBC 33)

"Nous visions initialement 14.000 accompagnements dans le cadre du CEP [conseil en évolution professionnelle] en 2020 mais compte tenu du contexte que l'on a connu l'an dernier, avec trois mois de très faible activité au printemps, on termine quand même avec 10.440 personnes accompagnées et on en est très content", résume Alice Denmanivong, manager du groupement CEP en Nouvelle-Aquitaine piloté par le CIBC 33 (centre interinstitutionnel de bilan de compétences de Gironde). Créé en 2014, renforcé en 2018 puis lancé de manière plus massive en 2020, le CEP vise à orienter et accompagner les actifs en poste dans leurs réflexions et démarches d'évolution et/ou de reconversion professionnelle. "L'objectif est d'aiguiller et accompagner les personnes qui se posent des questions sur leur avenir professionnel et d'aborder toutes leurs préoccupations liées à leur travail, pas exclusivement la problématique de la reconversion en tant que telle", précisait fin 2019 à La Tribune Gérald Maury, le directeur du CIBC 33.

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Au-delà du volume d'activités enregistré par le CEP en Nouvelle-Aquitaine, la nature des échanges éclaire les mutations actuelles du marché du travail et les questionnements balbutiants ou plus profonds des salariés. Ainsi, la personne accompagnée dans le cadre du CEP est plutôt une femme (63 %), employée (65 %) en CDI (93 %) et âgée de 25 à 44 ans (72 %). "La moitié des gens viennent nous voir pour travailler à un projet d'évolution professionnelle, qui peut correspondre à une reconversion mais aussi bien souvent à une évolution au sein de leur entreprise ou de leur branche professionnelle. Il y a également une demande de prendre du recul sur leur situation personnelle dans 18 % des cas et pour obtenir des informations pratiques dans 28 % des cas", observe Alice Denmanivong, qui souhaite encore renforcer la place du CEP au sein des entreprises puisque "79 % des personnes qui ont un projet d'évolution professionnelle souhaitent d'abord en parler à leur employeur".

"Le confinement a fait bouger les lignes"

Les principaux secteurs d'activité concernés sont le domaine de la santé et du social, le commerce, le tertiaire et l'industrie. A noter que 54 % des personnes qui ont eu recours au CEP disposent d'un faible niveau de qualification : Bac pro ou technologique, CAP, BEP ou aucun diplôme. "En santé et social, ce sont souvent des demandes de reconversion dans d'autres secteurs ou de reconnaissance de compétences pour obtenir des responsabilités d'encadrement", observe la responsable. Et si les cadres sont sous-représentés avec seulement 8 % des demandes, c'est parce qu'ils se tournent majoritairement vers l'Apec.

Comme l'avait montré l'étude réalisée à la demande du CIBC à l'automne 2020, la pandémie a eu un impact sur les projets professionnels des uns et des autres :

"Il y a une évolution des demandes parce que le confinement a fait bouger les lignes, notamment sur la notion d'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, sur la recherche de sens dans son activité professionnelle et sur la volonté de concrétiser une création d'entreprise. Les gens le verbalisent et l'expriment de plus en plus au cours des entretiens même si les projets d'évolution professionnelle sont encore de maturité très variable", témoigne Alice Denmanivong.

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Et pour s'adapter à chaque problématique, le CEP propose des accompagnements personnalisés. Les permanences liées au CEP ont été assurées l'an dernier par 95 conseillers dans 110 lieux répartis en Nouvelle-Aquitaine avec des horaires élargis (8h-19h30 deux jours par semaine et le samedi matin) et joignables par téléphone (09 72 01 02 03) ou via le site internet.

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