Cet équipementier ferroviaire veut se forger une place dans la robotique

Forges de Belles Ondes surfe sur une conjoncture favorable pour ses activités ferroviaires historiques. Déjà présente en Inde, cette PME limousine parie désormais sur le numérique avec cinq robots au service de l'humain qui devraient sortir cette année.
Reconnues depuis des années pour ses équipements ferroviaires, Forges de Belles Ondes se lance dans la robotique.
Reconnues depuis des années pour ses équipements ferroviaires, Forges de Belles Ondes se lance dans la robotique. (Crédits : FBO)

L'équipementier Forges de Belles Ondes conçoit et fabrique des systèmes pneumatiques et électropneumatiques comme des essuie-vitres, laves vitres, valves de suspension, des sablières et les raccords Vebeo. Des équipements que l'on retrouve sur des trains allemands, italiens, chinois mais aussi les métros de Londres et Paris. Siemens, Alstom, CAF ou encore Skoda font appel à l'expertise de cet équipementier reconnue depuis 70 ans. « Initialement, nous produisons des éléments pneumatiques à 90 % pour le ferroviaire et le reste pour l'industrie, précise Olivier Bachelet, président de la holding. Mais, depuis mon arrivée, j'apporte aussi ma touche digitale. L'entreprise se transforme en une boîte de mécatronique avec l'intégration de logiciels pour devenir un systémier. »

Créée en 1961 à Saint-Junien, à l'ouest de Limoges, la société Pneumatic Union a fusionné en 2006 avec FBO dont les forges sont en service depuis 1954 à Rolampont (Haute-Marne), chacune comptant 70 salariés. Après une carrière chez Alstom, Olivier Bachelet est recruté comme directeur général en 2018. Il en prend la présidence, en avril 2020, avec 100 % des parts.

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« Une politique d'innovation forte »

Depuis trois ans, le carnet de commandes a explosé avec une croissance de +7 % par an, un chiffre d'affaires de 15 millions en 2023 et un prévisionnel de 16 millions en 2024 dont 40 % à l'export. « L'activité est en pleine explosion grâce à une politique d'innovation forte qui apporte de la valeur ajoutée sur le digital mais aussi grâce au développement commercial, ce qui a multiplié par deux les commandes », indique-t-il. FBO surfe sur une conjoncture favorable. « On est un peu tout seul dans notre spécialité avec une expérience de 70 ans et des produits fiabilisés. »

En Inde, sa filiale ouverte en 2021, a trouvé sa place dans le ferroviaire avec un million d'euros de chiffre d'affaires (six salariés dont cinq Indiens). « Depuis l'Inde nos productions sont envoyées jusqu'au Mexique via les constructeurs, signale-t-il. Nous sommes présents sur les cinq continents. Nous exportons de plus en plus vers la Chine et nous visons le Japon. »

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« Cinq robots pour évaluer le stress »

Pour faire face à la croissance, un bâtiment de 500 m2 vient de sortir de terre qui accueillera, dans trois mois, le service administratif et un laboratoire pour développer la partie digitale, un investissement de 850.000 euros subventionné à 25 % par l'Europe via le Feder. L'espace libéré sera affecté à la production.

Sa startup Boble, créée en 2017, s'apprête à finaliser un prototype de robot au service de l'humain qu'il a mis au point en partenariat avec Etseme situé à Bordeaux. « Nous avons développé un robot intégrant de l'intelligence artificielle capable d'évaluer le niveau de stress de la personne en temps réel de manière bienveillante, annonce Olivier Bachelet. C'est de la supervision, pas de la surveillance. L'objectif est de permettre aux gens de bien vivre leurs tâches, de travailler sur l'employabilité et de responsabiliser l'employeur sur les conditions de travail. »

Cinq robots doivent sortir cette année, deux seront installés à Saint-Junien et trois à Rolampont, sur la forge et une machine outils. « On va développer la partie autonomie pour qu'il se déplace dans l'atelier. » La production pourrait se faire d'ici 2-3 ans dans un bâtiment situé à 50 mètres qu'il faudra réhabiliter. Enfin, l'acquisition en novembre de AP Industrie à Ploërmel (Morbihan) complète son offre avec cette fonderie de 70 salariés. Une croissance qui porterait l'effectif à 300 salariés d'ici trois ans.

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