85 % des salariés néo-aquitains pensent que leur métier a évolué avec la crise sanitaire

Près de neuf salariés sur dix jugent que la crise sanitaire a modifié les compétences requises dans leur métier ! Selon une étude réalisée en Nouvelle-Aquitaine par Opinionway pour le compte du CIBC 33, la perception par les salariés de leur environnement professionnel a significativement évolué avec la crise sanitaire et économique. Si le salaire reste le premier moteur de mobilité professionnelle, l'équilibre avec la vie personnelle est désormais en 2e position tandis que les objectifs de carrière sont en net repli.
(Crédits : Reuters)

Mesurer l'impact de la crise sanitaire et économique sur la manière dont les salariés de Nouvelle-Aquitaine appréhendent leurs trajectoires professionnelles : c'est l'objectif du CIBC (Centre interinstitutionnel de bilan de compétences) 33 qui a demandé à Opinionway de réaliser une enquête en deux vagues auprès des salariés de la région, la première en février, la seconde fin septembre (1). Et en l'espace de sept mois, les ligne ont déjà bougé de manière parfois significative.

Un impact ressenti sur les compétences

Seulement 57 % des salariés sondés constatent actuellement des changements dans leurs métiers, une proportion stable (+2 points) par rapport au mois de février. En revanche, la perception des compétences nécessaires pour exercer leur métier est, elle, bouleversée. Ainsi 85 % des sondés jugent que les compétences requises dans leurs métiers ont évolué depuis la crise du Covid-19. 35 % en sont même convaincus. En février dernier, ils n'étaient que 46 % à acter une évolution des attentes en matière de compétences dans leur métier, et seulement 6 % de manière certaine.

Dans ce contexte en pleine évolution, 79 % des répondants estiment que l'accompagnement de l'évolution professionnelle est un rôle important de l'employeur contre 67 % en février dernier. Un résultat qui tranche nettement avec les outils mis en place par les employeurs puisque 80 % des salariés interrogés indiquent qu'aucune action d'évolution professionnelle n'a été mise en place à l'issue de la crise sanitaire.

"On constate un rapport différent au travail, une représentation liée à l'anxiété du contexte économique et une attente forte vis-à-vis de l'employeur en matière d'évolution professionnelle mais aussi d'équilibre avec la vie personnelle. Cependant, l'employeur ne peut pas tout et les salariés doivent se saisir d'outils tels que le Conseil en évolution professionnel", considère Gérald Maury, le directeur du CIBC 33

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Une bascule vers les enjeux personnels

Ainsi, en cette rentrée 2020, l'évolution professionnelle est d'abord associée par les répondants à l'objectif d'obtenir un meilleur salaire (à 33 %, en hausse de dix points par rapport à février) mais c'est désormais la recherche d'un meilleur équilibre en vie professionnelle et personnelle qui arrive en deuxième position à 16 %, en hausse de neuf points. La volonté de changer de statut (14 %, +5 points) complète le podium.

Parallèlement, la recherche d'une meilleure reconnaissance au travail et la quête de davantage de responsabilités professionnelles, qui étaient les 2e et 3e critères en février dernier, apparaissent en net retrait en septembre : respectivement à 12 % (-11 points) et 9 % (-11 points également). En ce qui concerne les envies réelles d'évolution professionnelle, la tendance est moins marquée même si elle s'inscrit à la hausse. Exactement 50 % des répondants envisagent d'évoluer professionnellement dans les deux ans, contre 45 % en février dernier. Parmi eux, 20 % en sont certains, une proportion stable.

"Ce que je lis dans ces résultats c'est la traduction de la quête de sens qui est de plus en plus présente chez les salariés. Ces derniers cherchent à répondre à leurs propres exigences et aspirations et questionnent le sens et l'impact de leur métier et de leur entreprise", juge Gérald Maury, qui poursuit : "Le confinement et le télétravail ont entraîné un éloignement de la sphère managériale permettant une prise de recul mais générant aussi parfois de l'inquiétude chez les salariés. Avec la crise économique qui s'installe désormais dan les esprits, on sent une volonté des salariés de sécuriser leur job en étant capables de répondre aux nouveaux besoins de leur métier quand ils seront connus."

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Cela dit, les conséquences réelles du contexte sanitaire et économique sont à relativiser puisque seulement 39 % des salariés envisageant une évolution professionnelle estiment que l'épidémie a eu un impact sur leur décision. Seuls 16 % assurent que c'est la raison principale de leur choix. Cependant, parmi cette moitié de répondants souhaitant une mobilité professionnelle, là encore l'objectif d'obtenir une meilleure reconnaissance au travail est en chute libre par rapport à février (-18 points à 15 %) tout comme la recherche de davantage de responsabilités (-10 points à 23 %). Parallèlement, le meilleur équilibre professionnel-personnel reste la 2e motivation citée (20 %, -4 points) derrière le salaire (48 %, -7 points) et l'envie de changer de métier (17 %, +6 points) et d'acquérir une nouvelle qualification (15 %, +5 points). Enfin, une majorité (59 %) des salariés souhaitant une mobilité professionnelle l'envisagent dans le même secteur d'activité.

Autant de sujets qui seront abordés au cours de la semaine la semaine de l'évolution professionnelle organisée par les réseaux des CIBC et de l'Apec du 12 au 16 octobre 2020 avec une série webinaires.

(1) Enquête réalisée par Opinionway via un questionnaire en ligne du 21 septembre au 1er octobre 2020 auprès de 303 salariés de la région Nouvelle-Aquitaine (salariés du secteur privé dans des entreprises de plus de deux salariés). Une marge d'incertitude de six points est à prendre ne compte.

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