Ferrocampus  : budget estimé à 43 millions d'euros, lancement des formations en 2021

Après l'annonce du projet Ferrocampus à Saintes en mars dernier, dédié à l'innovation et à la formation d'avenir dans le ferroviaire, les parties prenantes se réunissent au sein d'une association de préfiguration. Le budget total est estimé pour l'heure à 43 millions d'euros sur cinq ans, pour un lancement des formations en septembre 2021.
Maxime Giraudeau
Le projet Ferrocampus à Saintes s'accélère avec un lancement des travaux dès 2021 et une livraison prévue pour 2025.
Le projet Ferrocampus à Saintes s'accélère avec un lancement des travaux dès 2021 et une livraison prévue pour 2025. (Crédits : Région Nouvelle-Aquitaine)

Il fut un temps, pas si éloigné, où Saintes figurait comme un cœur ferroviaire du Sud-Ouest. L'objectif des acteurs réunis autour du projet Ferrocampus est bien de renouer avec ce passé flatteur. A l'image de l'Aérocampus basé à Latresne en Gironde pour l'aéronautique, la région a voulu investir le champ du ferroviaire avec l'annonce en mars dernier d'un site d'innovation et de formation à Saintes, en Charente-Maritime. Baptisé Ferrocampus, le site devrait rassembler jusqu'à 30.000 m2 de bâtiments, dont 5.000 pour l'implantation de startups. Une réorganisation foncière qui offre un potentiel inégalable à l'échelle régionale.

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Pour porter le projet, dont le lancement officiel est prévu en septembre 2021 avec les première formations professionnelles - avant l'acquisition des bâtiments - les parties prenantes ont constitué une association de préfiguration. Une façon d'associer la SNCF, les industriels (Alstom, Bombardier, Saft...) et les unités de formation et de recherche (Université de Bordeaux et de La Rochelle, Lycée Bernard Palissy, Estia, Ensma...). "L'association de préfiguration permet véritablement de constituer une vision à l'échelle régionale", commente Jacky Emon, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des TER et de l'intermodalité. Les parties prenantes ont pour mission de penser, en collaboration avec la Région nouvelle-Aquitaine qui pilote le projet, les quatre grandes orientations de Ferrocampus : formation, industrie, recherche et innovation. Ferrocampus va également candidater au dispositif national "Campus des métiers et qualifications" qui pourra soutenir financièrement le projet à hauteur de 50 % sur dix ans.

Moteur diesel

« Il y a un besoin de recherche et d'innovation sur les nouveaux modes d'équipement ferroviaire : signalisation, relations entre le train et le centre technique... Sur les grandes lignes par exemple, la circulation des trains se gère en direct sur un téléphone" ,présente Jacky Emon.

Une technologie qu'il serait souhaitable d'appliquer aux lignes TER pour doper la transition verte du ferroviaire. Le conseiller régional l'affirme : "dans tout le nord de la Nouvelle-Aquitaine, les trains sont plutôt équipés en matériels thermiques. Au sud, ils sont plutôt électriques. L'enjeu c'est la transition énergétique vers un système par batterie." A la clé : un parc ferroviaire renouvelé qui ne fonctionnera plus au diesel. Le moteur à hydrogène promet également d'être une thématique entière de recherche du Ferrocampus.

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A l'image des ambitions affichées autour du projet, la Région Nouvelle-Aquitaine a estimé un premier budget global de 43 millions d'euros sur cinq ans, dont 15 à 20 millions d'euros pour sa propre contribution. Un apport conséquent pour développer un pôle de recherche à la pointe de la révolution numérique que doit mener le ferroviaire, avec l'introduction de la fibre optique dans le réseau par exemple. Mais ce développement soudain promis à Saintes peut interroger tant le site ferroviaire actuel semble figé, et son activité en manque de dynamisme.

"On est sur un territoire qui a une culture ferroviaire et cheminote, on parle la même langue. Il y a 400 cheminots en activité à Saintes. Même si le site est affaibli, il fait l'objet d'un rebond, avec le technicentre des matériels TER notamment. [...] Puisque que l'on va travailler sur la recherche et la formation, la dynamique industrielle sera créatrice d'emplois. Ce genre de site de formations et d'innovations n'existe nulle part ailleurs, alors que toutes les régions sont concernées par les problématiques que l'on évoque", brandit Jacky Emon.

Les premiers travaux du futur Ferrocampus doivent commencer en 2021 pour une livraison souhaitée en 2025, avec un site relié au réseau national et potentiel nouveau cœur ferroviaire de la Nouvelle-Aquitaine.

Maxime Giraudeau

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