Recrutement, emploi, formation : ces startups bordelaises qui font bouger les lignes

De Jobijoba à Wejob, en passant par Ethypik, Formatch, Gotaf ou encore Qapa et Somanyways, les idées et les compétences ne manquent pas dans l'écosystème des startups bordelaises en matière d'emploi, de recrutement et de formation. Avec des approches parfois très différentes. Petit tour d'horizon de leurs innovations et propositions de valeur dans cette période de crise économique.
L'équipe de Wejob avec, de gauche à droite, Claire Dumey, Laura Carrasco, Ingrid Berghman, la directrice, et Corinne Lesaux.
L'équipe de Wejob avec, de gauche à droite, Claire Dumey, Laura Carrasco, Ingrid Berghman, la directrice, et Corinne Lesaux. (Crédits : Wejob)
  • Wejob

L'équipe de Wejob est déjà bien installée dans le paysage bordelais puisque l'association est opérationnelle depuis quatre ans. Le concept ? Accompagner des petits groupes de demandeurs d'emplois ou de personnes en reconversion professionnelle pour coller aux besoins du territoire. Le format ? Des sessions collectives et intensives de huit à douze personnes pendant trois semaines à deux mois pour travailler sur l'employabilité (outils, contacts, démarches, etc.) et rendre les personnes autonomes le plus rapidement possible. "Depuis sa création, Wejob a développé quatre programmes pour les cadres, les seniors, c'est-à-dire plus de 45 ans, les habitants des quartiers prioritaires et les personnes disposant du statut de réfugié. Dans chaque programme le rythme soutenu, les démarches collectives et le réseau sont mis en avant", précise Ingrid Berghman, la directrice de l'association.

Wejob affiche 200.000 euros de chiffre d'affaires en 2020 grâce à un mix de subventions publiques et de ressources propres via des cotisations et des services aux entreprises. Au total, plusieurs centaines de personnes sont déjà passées par la case Wejob depuis 2016 avec des résultats convaincants : "Pour les cadres, on a 70 % de retour à l'emploi à trois mois contre un délai moyen 13 à 14 mois quand cadre recherche un poste. Pour les seniors, on est 70 % à six mois contre une durée moyenne de deux ans", met en avant Ingrid Berghman. Et l'association porte de nouveaux projets pour 2021 avec le lancement d'un service d'assistance et de conseil RH pour les TPE et PME sur un format freemium et des discussions en cours autour de l'ouverture possible d'une antenne à Libourne.

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  • Jobijoba

Créée à Pessac dès 2007 puis racheté en 2018 par Hellowork (ex Regionsjob), Jobijoba est de loin la structure la plus ancienne de cette sélection. Au sein d'Hellowork et de ses 325 salariés pour 52 millions d'euros de chiffre d'affaires, Jobijoba conserve une équipe de 30 personnes à Pessac pour travailler sur les sujets technologiques de ses trois activités : un moteur de recherche d'offres d'emplois, une plateforme d'offres d'emplois en marque blanche pour une centaine de collectivités locales dont la Région Nouvelle-Aquitaine et la mairie de Paris, et CV Catcher, un outil d'analyse automatisée de CV pour pousser des offres d'emplois pertinentes.

"Nos algorithmes qui s'améliorent en permanence analysent un CV sur les compétences explicites mais aussi les qualités implicites détectées afin de pousser des offres cohérentes et qui ne sont parfois inattendues pour les candidats eux-mêmes", note Thomas Allaire qui pilote l'équipe bordelaise. Celle-ci se concentre sur les sujets tech, data, IA et expérience utilisateur. Sans interaction humaine, l'analyse réalisée par Jobijoba est en effet complètement automatisée et s'adresse à tout le monde, quel que soit le métier recherché.

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  • Ethypik

Créée en avril 2020, en plein confinement, Ethypik applique au métier du recrutement le savoir-faire des collectes de dons déployées par les ONG dans les rues passantes. En clair, il s'agit d'aller à la rencontre des gens dans la rue pour leur proposer un rapide entretien en vue d'une embauche. Objectif : toucher des personnes pas toujours à l'aise avec les démarches de recherche d'emplois et/ou les outils numériques. "On accorde plus d'importance aux soft skills, c'est-à-dire aux savoir être, qu'aux hard skills que sont les compétences techniques et les diplômes. On leur propose de répondre rapidement à 16 questions, élaborées par Mathilde Da Rocha, une docteure en sciences cognitives, pour établir un premier profil d'employabilité puis on les recontacte par la suite", résume Nicolas Morby, le fondateur de cette startup incubée à la fois chez Rhizome et Bordeaux Technowest.

En moins d'un an, Ethypik a placé près de 70 candidats sourcés dans la rue auprès de sept entreprises en Ile-de-France et à Bordeaux, principalement sur des métiers de services à la personne. La jeune pousse, qui se rémunère à la commission sur chaque embauche, vise 500.000 euros de chiffre d'affaires en 2021 avec plusieurs gros contrats en préparation. De deux collaborateurs et une poignée de freelances actuellement, elle espère grimper à une vingtaine de salariés début 2022.

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  • Formatch

Formatch est une place de marché créée à Bordeaux en juin 2020 et dédiée aux organismes de formation. "Le premier constat de départ c'est qu'il est très compliqué pour les salariés, freelances et demandeurs d'emplois de trouver la bonne formation, c'est une vraie jungle avec plus de 75.000 organismes de formation en France. Le second constat c'est que ces organismes sont sur un marché très concurrentiel et ont souvent du mal à se mettre en avant de manière pertinente et convaincante", explique à La Tribune Thibault Alessandrin, l'un des trois cofondateurs de Formatch.

Pour y remédier, Formatch, qui est accompagnée par Incub'Inseec Bordeaux, propose donc aux organismes de formation de figurer sur une place de marché dédiée offrant de la visibilité en ligne. Le modèle économique de Formatch se fonde sur un abonnement des organismes de formation comprenant une présentation en ligne (photos, vidéos, témoignages et catalogue de formation). S'y ajoutent des possibilités de campagne marketing ciblées. La plateforme compte cinq organismes référencés à ce stade et devrait en avoir une vingtaine début 2020 en Nouvelle-Aquitaine et en France. Formatch vise 150.000 euros de chiffre d'affaires en 2021 et une cinquantaine d'organismes abonnés.

Lire aussi : Le site de Pôle emploi pour trouver la bonne compétence, au bon endroit, au bon moment

  • Gotaf

Créée par Jean-Muriel Azonhoume, la plateforme Gotaf sera lancée en avril 2021 avec l'ambition de proposer des offres d'emplois et des recueils de compétences sous un format audio. "Nous utilisons l'audio pour toucher un public large et a priori plus fragile parce qu'ayant des difficultés avec l'écrit, avec internet ou en raison d'un handicap visuel. C'est une plateforme volontairement inclusive", détaille le dirigeant de cette toute jeune startup. Les offres d'emplois sont donc sonorisées mais aussi retranscrites de manière plus synthétique et compréhensible avec un format plus court (100 à 150 mots au lieu de 1.000) et un vocabulaire plus accessible. Gratuite pour les utilisateurs, Gotaf entend s'appuyer sur un paiement à l'offre ou sous forme d'abonnement facturé aux entreprises et agences d'intérim. La plateforme vise 50 partenaires et 10.000 utilisateurs d'ici fin 2021 pour atteindre un équilibre économique fin 2022.

  • Qapa

Malgré la crise, Stéphanie Delestre ne se sépare pas de son sourire ni de son énergie. Il faut dire que le contexte est particulièrement porteur pour Qapa qui numérise depuis 2011 le secteur de l'emploi intérimaire. L'entreprise a installé l'an dernier son équipe commerciale d'une vingtaine de salariés à Bordeaux et devrait encore l'étoffer en 2021. "Grâce à nos outils 100 % digitaux, on a le modèle qui colle vraiment aux besoins des entreprises aujourd'hui si bien que notre volume d'affaires a doublé en 2020", explique la dirigeante. "Aujourd'hui, toutes les entreprises ont compris l'importance du digital et, historiquement, on travaille beaucoup avec la logistique et la grande distribution. Donc c'est très porteur d'autant que malheureusement on perçoit vraiment aujourd'hui une forte baisse des intentions d'embauches en CDI au profit des CDD et de l'intérim", poursuit Stéphanie DelestreQapa permet aux entreprises et travailleurs intérimaires partout en France de gérer l'ensemble de leurs recherches d'emplois et formalités juridiques en ligne via une application ou un site dédié.

Lire aussi : Qapa : de l'ambition de tuer le chômage à celle de digitaliser l'intérim

  • Somanyways

Créée à Paris par Anaïs Georgelin, la startup Somanyways a mis un pied et une petite équipe à Bordeaux fin 2019. Elle se positionne sur l'accompagnement dans les orientations et transitions professionnelles grâce, d'une part, à des outils en ligne et des programmes d'accompagnement gratuits et payants pour les personnes cherchant à changer de parcours professionnel et, d'autre part, à des prestations de formation et séminaires à l'adresse des entreprises.

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