Régionales : Alain Rousset repart en campagne en Nouvelle-Aquitaine

"Oui, je repars !" Président du conseil régional d'Aquitaine puis de Nouvelle-Aquitaine depuis 1998, un record de longévité, le socialiste Alain Rousset officialise sa candidature à un 5e mandat. Dans une campagne qui s'annonce serrée, il met en avant sa connaissance du territoire, son bilan et son choix de prioriser l'emploi et l'économie, sans oublier la transition écologique.
Alain Rousset briguera bien un 5e mandat aux élections régionales des 20 et 27 juin 2021.
Alain Rousset briguera bien un 5e mandat aux élections régionales des 20 et 27 juin 2021. (Crédits : Thibaud Moritz / Agence Appa)

Souvenez-vous, c'était en 1998. La France allait être championne du monde de football pour la 1ere fois et le socialiste Alain Rousset, 47 ans, arrachait la région Aquitaine à la droite en remportant l'élection régionale au 3e tour. 23 ans plus tard, le président du conseil régional, qui englobe la Nouvelle-Aquitaine depuis 2016, a officialisé ce 20 avril 2021 sa candidature à un 5e mandat. Quelques jours après Geneviève Darrieusecq, la ministre-candidate des partis centristes, Alain Rousset a choisi les locaux d'Héméra à Bordeaux Ravezies pour confirmer une candidature qui ne faisait plus aucun doute depuis plusieurs mois.

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"Ce n'est pas banal d'être accueilli par une entreprise privée quand on lance une campagne électorale et qu'on est à gauche... C'est symbolique de l'engagement qui est le mien depuis longtemps maintenant", a glissé le candidat avant de confirmer : "Oui, je repars si les habitantes et habitants de Nouvelle-Aquitaine veulent bien me faire de nouveau confiance. [...] J'ai quand même 70 balais mais la passion est là, totale et entière, et l'expérience aussi !"

Avec le slogan "les talents de nos territoires, l'union de nos énergies", la liste emmenée par Alain Rousset réunira des socialistes, des communistes, des représentants de Place publique et d'autres de la société civile. En revanche, les alliés écologistes mèneront leur propre liste au premier tour avec Nicolas Thierry en tête de liste. Une configuration qui - selon des sondages réalisés il y a déjà plusieurs mois - placerait au coude à coude les socialistes, les écologistes, les centristes de Geneviève Darrieussecq et l'extrême droite d'Edwige Diaz, tandis que l'alliance de la droite de Nicolas Florian serait située un cran en-dessous. "Je ne crois pas au risque Front national dans la région. S'agissant du second tour, j'aime bien les fonctionnements à l'Allemande avec des coalitions autour de projets partagés entre la gauche, les Verts, le PC... Mais, oui c'est le groupe qui arrivera en tête qui définira la politique de la Région", estime Alain Rousset.

Priorité à l'emploi

Entouré de Wiame Benyachou, dirigeante de l'Atelier Remue-Ménage, de Bixente Etcheçaharreta, président de l'association Des Territoires aux Grandes Ecoles, Martin Palisse, directeur du Sirque, et de Rémi Justinien, élu PS de Charente-Maritime et délégué de l'association MER (matières, énergies rochelaises), Alain Rousset a décliné son amour de la région et vanté son bilan. Il a ainsi égrené les nombreux projets de développement économique portés, aidés ou accompagnés par le conseil régional ces dernières années : le projet Ferrocampus à Saintes, Neurocampus à Bordeaux, les chantiers ferroviaires, le groupe de travail sur la relocalisation des médicaments, l'accompagnement d'entreprises telles qu'Alsapan, Catalent ou encore Treefrog Therapeutics.

"Est-ce que j'ai encore des idées et des projets dans ma besace ? Mille fois oui !", lance le président sortant, qui entend se faire réélire sur son bilan et peut notamment compter sur le soutien affiché par 1.200 personnalités locales.

"J'ai des priorités, notamment sur l'entreprise et l'emploi et sur l'égalité des chances. Cela suppose de faire des choix et d'y mettre les moyens au lieu de saupoudrer pour financer des salles des fêtes, des ronds-points et des bouts de routes [...] L'emploi c'est aujourd'hui la priorité des Français et des Néo-Aquitains", met en avant l'élu socialiste qui se targue "d'une relation de confiance avec le monde économique et celui de la recherche".

Jardin et Transitions

Mais Alain Rousset n'oublie pas de cultiver un discours écologiste en mettant en avant la feuille de route Neo Terra votée par le conseil régional mi-2019. Sa campagne mettra l'accent sur les transitions écologique et énergétique, économique et industrielle, numérique, territoriale et humaine. Celui a défendu pendant 18 ans la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux, inaugurée en 2017, porte désormais son prolongement au Sud vers l'Espagne : "Il faut aller jusqu'à l'Espagne, c'est ce que l'Europe attend de nous avec une 2e voie ferroviaire pour éviter les 10.000 camions quotidiens qui polluent notre région et détruisent son environnement", assure Alain Rousset.

Et le président du conseil régional de filer la métaphore : "Je suis d'abord un jardinier parce que préserver le cadre de vie c'est un des défis majeurs de notre Région et parce que j'aime semer, tailler, planter, prendre soin de la terre, regarder pousser et cueillir les fruits de tout ça." Attaqué par ses adversaires sur sa pratique centralisatrice du pouvoir et visé par une enquête du parquet national financier sur le déroulement de la campagne de 2015, Alain Rousset veut esquiver "des attaques personnelles" et préfère parler projets. "Que mes adversaires viennent m'attaquer sur mon bilan, qu'ils viennent me dire que tel ou tel projet est une connerie et qu'il ne fallait pas le faire ! Là on pourra discuter du fond... mais j'attends encore les idées de toutes parts", réplique le président sortant.

"Un modèle aquitain"

Quant aux critiques de Geneviève Darrieussecq sur sa longévité - "plus un élu dure longtemps, moins il échange, moins il écoute. Il faut une alternance et du sang neuf" - Alain Rousset y répond vertement : "Geneviève Darrieussecq a disparu du territoire depuis cinq ans. Connaît-elle le territoire ? Connaît-elle le lycée de Felletin, les entreprises de La Courtine ? A-t-elle eu l'idée de faire une école vétérinaire à Limoges ? Qu'est-ce qui n'a pas été fait sur le plan économique ? Nous avons créé 36% de l'emploi industriel net de France en 2019 (*). Mais nous n'avons jamais réussi à faire remonter dans les débats parisiens qu'il y avait un modèle économique, industriel et technologique aquitain qui suppose de la confiance, des aides aux entreprises et beaucoup d'argent pour créer des PME et des ETI, à l'Allemande Je veux être réélu sur mon bilan !"

(*) Selon Alain Rousset, cette estimation provient directement du cabinet de la ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher. D'après les derniers chiffres de l'Insee, de décembre 2020, il y a eu 16.700 créations nettes d'emplois industriels en France en 2019. Ce chiffre est de 3.100 créations nettes d'emplois industriels en Nouvelle-Aquitaine en 2019 par rapport à 2018, soit seulement 19 % du total.

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Commentaire 1
à écrit le 20/04/2021 à 18:23
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Quel courage ! repartir en campagne alors que le PNF étudie un dossier fumant ... Les vigilances sécheresses ont déjà commencé en Deux Sèvres et dans 3 mois ce sera toute la région ... à la place des réserves d'eau nous aurons des ZAD EELV ... cherc...

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