Les ultimes voeux à Bordeaux de la préfète Buccio qui quitte la Nouvelle-Aquitaine

La préfète Fabienne Buccio va devoir quitter Bordeaux et la Nouvelle-Aquitaine. Pas vraiment de gaîté de coeur. Ses voeux à la presse de ce jeudi matin étaient ses derniers à Bordeaux avant de rallier Lyon. Prise de parole qui lui a permis de revenir sur une affectation de quatre ans marquée par un long cycle de crises.
Fabienne Buccio
Fabienne Buccio (Crédits : Agence Appa)

Nommée préfète du département de la Gironde et de la région Nouvelle-Aquitaine lors du conseil des ministres du 27 mars 2019, Fabienne Buccio s'apprête en ce mois de janvier 2023 à quitter Bordeaux, ville où elle a organisé ce jeudi matin, à la résidence préfectorale, ses derniers vœux à la presse avant de rejoindre Lyon et la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). Habituée à déménager mais visiblement émue, Fabienne Buccio a reconnu hors micro qu'elle n'était jamais restée aussi longtemps en poste dans une même région qu'à Bordeaux et en Nouvelle-Aquitaine : soit presque quatre années.

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Une affectation bordelaise dont elle n'a jamais caché à la presse qu'elle était sa préférée, parce qu'elle a toujours exprimé le sentiment qu'en Nouvelle-Aquitaine la parole de l'Etat comptait encore et que le dialogue avec les élus se déroulait dans de bonnes conditions, malgré quelques accrochages. Une bonne entente partagée par les élus girondins et les représentants du monde économique et associatif puisque lors de la cérémonie des vœux aux corps constitués du président (PS) de Bordeaux Métropole, Alain Anziani, ce 17 janvier, Fabienne Buccio, qui était invitée, a été applaudie par l'ensemble des participants : sans même qu'elle ait prononcé un mot. Signe de reconnaissance rare dans ce genre de cérémonie protocolaire.

Quand elle est arrivée c'était la crise des Gilets jaunes

Fabienne Buccio, qui sera officiellement remplacée à compter du 30 janvier par l'ex-préfet de Haute-Garonne et d'Occitanie Etienne Guyot, s'est livrée à un récapitulatif des faits marquants qui ont eu lieu durant son affectation au port de la Lune. Sachant, comme elle l'a évoqué -peut-être en forçant le trait- qu'une préfète doit (comme un préfet) remettre les compteurs à zéro dans chacune de ces nouvelles affectations... Dans l'absolu, tout ce qu'elle (ou il) a pu réussir dans sa précédente mission compterait ainsi pour du beurre dans la nouvelle. Ce qui au premier abord semble tout de même un peu excessif.

Mutée de la Normandie, où elle intervenue sur la fameuse « Jungle » de Calais, à la Nouvelle-Aquitaine, Fabienne Buccio a borné son récit rétrospectif avec les gros cailloux blancs semés par la longue chaine de crises qui l'a accompagnée pendant son séjour au port de la Lune.

« Quand je suis arrivée ici, en 2019, c'était la crise des Gilets jaunes, avec ses manifestations violentes dans le centre de Bordeaux et ses blessés dans les forces de l'ordre », a commencé Fabienne Buccio, omettant d'évoquer les cas de manifestants blessés par la police.

Une unité anti-incendie à Bordeaux ?

Elle est ensuite passée par la case de la crise Covid-19, ce qui lui a permis de se féliciter que « plus de 80 % de la population girondine soit vaccinée » contre les effets de ce coronavirus cuvée 2019. La préfète n'a pas fait l'impasse sur l'épisode ravageur de grêle de juin 2022 ni sur l'agression militaire de l'Ukraine par la Russie, à compter de février 2022, soulignant que grâce à l'implication de l'Etat « 2.000 déplacés ukrainiens » sont accueillis à Bordeaux.

Egalement très engagée sur ce dossier brûlant, la préfète est revenu sur la lutte acharnée menée au cœur de l'été par les pompiers contre les deux super incendies qui ont ravagé la forêt dans les massifs de La-Teste-de-Buch et Landiras. Après s'être réjouit de l'énorme mouvement de solidarité provoqué par ces sinistres hors norme, Fabienne Buccio a expliqué que le gouvernement allait bientôt choisir l'endroit où serait installée la future base avancée de lutte contre le feu de la sécurité civile (constituée de 500 militaires), espérant que ce serait dans le sud-ouest de la France.

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Un soutien sans réserve au RER, qu'il soit métropolitain ou girondin...

Elle répondait ainsi indirectement à Jean-Luc Gleyze, président du Département de la Gironde, qui lors de ses vœux à la presse a souligné qu'aucune des demandes de l'Assemblée départementale sur ce sujet n'avait été entendue par le gouvernement et que le feu continuait à brûler dans le sous-sol forestier près d'Hostens six mois après avoir été officiellement éteint, à cause de la combustion du lignite, un charbon très pur situé à faible profondeur.

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La préfète n'a pas caché que Bordeaux lui avait permis de découvrir le monde de la viticulture et donc la situation critique du vignoble. Encore l'un de ces cailloux blancs créés par une situation de crise, qui l'a mise au contact des vignerons en colère avec lesquels elle dit avoir eu une discussion très franche. Puisqu'ils demandent l'arrachage définitif d'au moins 15.000 hectares avec une aide financière publique de l'ordre de 10.000 euros par hectares et « que l'Etat ne peut pas tout faire ». Une cellule de crise a été créée.

Concernant les questions de mobilité Fabienne Buccio a souligné l'importance de mener à bien le développement du RER, qu'il soit appelé métropolitain ou girondin, à cause de son importance pour les populations rurales, qui doivent pouvoir se rendre sans la moindre difficulté dans la métropole. C'est ainsi, a-t-elle rappelé, que l'Etat va soutenir ce projet porté par Bordeaux Métropole à hauteur d'un tiers de son montant. Elle a enfin annoncé que dans le cadre de transition énergétique l'Etat allait abonder le Fonds Vert, destiné à aider les collectivités à sauter le pas, à hauteur de 174 millions d'euros pour l'année 2023. Avant d'aller suivre le déroulement de la manifestation intersyndicale organisée à Bordeaux comme dans d'autres villes du pays contre la réforme des retraites...

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